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Le Norvégien Ole Einar Bjoerndalen célèbre sa victoire sur le 10 km sprint aux JO d'hiver, le 8 février 2014 à Sotchi
Le Norvégien Ole Einar Bjoerndalen, vainqueur du sprint des JO de Sotchi, a écrit sa propre légende en égalant samedi à 40 ans le record de médailles remportées aux JO d'hiver (12), laissant dans l'ombre les favoris, dont Martin Fourcade, 6e.
Dans le panthéon des meilleurs skieurs de l'histoire, Bjoerndalen s'est offert le droit de s'assoir aux côté de son compatriote fondeur Björn Daehlie, 12 médailles (8 or, 4 argent) de 1992 à 1998.
"Je ne sais pas si c'est la plus belle victoire de ma carrière. J'ai eu des années difficiles, mes résultats étaient compliqués, mais mon envie n'a jamais été entamée, donc j'ai continué. J'ai vraiment une forte équipe derrière moi, ils me poussent tout le temps et c'est sans doute la raison de tout cela", a commenté Bjoerndalen, d'une sobriété impeccable malgré le moment historique.
Ses premiers résultats de l'hiver n'étaient donc pas un mirage. Vainqueur fin novembre de la mass start des sélections norvégiennes, après une 2e place déjà la veille en sprint, le patriarche du biathlon mondial avait donc magistralement préparé son coup, alors qu'il galérait plutôt lors des trois dernières années.
"Combien de médailles à Sotchi ? Je suis déjà satisfait avec celle-là, c'est assez", a plaisanté le Norvégien, dont on ne jurerait pas qu'il dit vrai.
7e titre olympique
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Martin Fourcade lors du 10 km sprint du biathlon des JO d'hiver, le 8 février 2014 à Sotchi
Car samedi sur le complexe Laura, c'est lui qui semblait être le jeunot, face à Martin Fourcade (25 ans) ou encore le Norvégien Emil Svendsen (28 ans), autre favori dépouillé des apparats.
Trois chiffres témoignent de l'effort produit par Bjoerndalen pour obtenir son 7e titre olympique - son 3e en sprint après 1998 et 2002 - malgré une faute au tir debout: sur le dernier kilomètre de course, le Norvégien a réussi à prendre près de cinq secondes à Martin Fourcade, et près d'une quinzaine à Svendsen, impuissants.
En fait, en bon patriarche prévoyant, Bjoerndalen avait mis de côté un peu de réserve physique en partant à rythme modéré. Ce n'est pas pour rien que Bjoerndalen compte quasiment autant de médailles mondiales (39), que d'anniversaires (40)...
Cette accélération finale lui a permis de gratter à l'arraché l'Autrichien Dominik Landertinger, superbe 2e mais battu d'une seconde et trois dixièmes, et le Tchèque Jaroslav Soukup, médaille de bronze à 5 sec7/10e.
Fourcade, lui, semblait plutôt bien parti avec 4 secondes d'avance au premier intermédiaire. Mais une faute au couché l'a mis en difficulté rapidement.
Revenu dans la bataille après un sans-faute debout, le Catalan n'a toutefois pas réussi à attraper le podium.
Coup de marteau sur la tête
"Voilà, un petit coup de marteau sur la tête. Je vais rentrer à la maison, je vais crier un bon coup sous la douche et je serai de retour dans deux jours pour la poursuite", a réagi le Catalan.
Le leader et double tenant du titre de la Coupe du monde, n'a pas manqué de rendre hommage à Bjoerndalen, dont il apprécie l'humilité.
"Aujourd'hui, grand respect pour le Monsieur, pour l'athlète. Etonnant? Oui, parce qu'on ne l'attendait pas à ce niveau. Après, il a montré qu'il était encore là. Ca fait cinq olympiades qu'il met des +j'tons+ à tout le monde. Il m'a mis quelques directs du droit aujourd'hui. J'espère lui rendre la pareille lundi", s'est-il projeté.
Le faible écart lui permet en effet d'envisager la poursuite avec ambition.
Les autres Français n'ont pu déjouer les pronostics, Jean-Guillaume Béatrix accrochant malgré tout une très belle 14e place, à 38 sec 6/10e.
Simon Fourcade a terminé 36e (à 1:30.7), et Simon Desthieux 46e (à 1:44.7).
Dimanche, le complexe Laura accueillera le sprint dames, qui lancera les épreuves féminines de biathlon.