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© AFP/Timothy A. Clary
Tony Parker abattu après l'élimination de la France par l'Espagne en quart de finale du tournoi olympique de basket, le 8 août 2012
Les basketteurs français ont laissé échapper une occasion en or de battre enfin l'Espagne pour s'arrêter en quarts de finale des jeux Olympiques de Londres sur une défaite terriblement frustrante (66-59) au terme d'un match sous haute tension, mercredi à Londres.
Il a manqué cinq minutes à la bande de Tony Parker pour continuer à rêver à cette médaille olympique qui l'obsède depuis toujours. Encore devant à l'approche du money-time (57-54), elle y était presque, grâce à une performance défensive hors normes et un Boris Diaw longtemps en lévitation.
Et puis elle est tombée dans un trou noir, un tunnel interminable de tirs dévissés lors de cinq minutes de crispation absolue où les Bleus n'ont plus marqué qu'un seul panier, le dernier du match, lorsque c'était déjà plié.
Frustrés de voir leur rêve filer entre les doigts, face encore à cette Espagne dont ils n'en peuvent plus, Ronny Turiaf et Nicolas Batum ont fini par saborder le navire avec deux fautes antisportives.
L'Espagne menait alors de cinq points et il ne restait plus qu'une vague lueur d'espoir. Elle s'est éteinte sur ces deux plaquages violents qui expédiaient définitivement l'Espagne en demi-finale contre la Russie.
"On est très, très déçu. Pour certains c'était le match d'une vie. Certains comme Boris (Diaw) et Tony (Parker) ne sont pas sûrs de revenir un jour disputer un quart de finale des JO", a commenté le sélectionneur Vincent Collet après avoir sèchement recadré un journaliste espagnol qui voulait son avis sur ces deux fautes pas très olympiques, synonyme d'une fin en eau de boudin.
Ravagés par la déception, les joueurs n'ont pas voulu s'étendre non plus, trop occupés à contempler leur malheur et cette malédiction espagnole qui les poursuit depuis maintenant sept ans.
© AFP/Emmanuel Dunand
Les arbitres tentent de séparer Nicolas Batum et Jose Calderon
pendant le quart de finale entre la France et l'Espagne, le 8 août 2012 aux JO de Londres
Rio 2016
Certains ressassaient encore cette défaite suspecte des Espagnols face au Brésil lors du dernier match de poule qui a rendu possible leur rencontre.
"On sait qu'ils nous respectent moyennement, c'est pour ça qu'on avait très envie de les battre", a souligné Collet, et ça s'est vu.
On pouvait lire la détermination dans les regards des Français qui ont mené la grande partie du match grâce à Diaw (15 points, 8 rebonds, 5 passes), Tony Parker (15 points) mais aussi Florent Pietrus (10 points).
Avant de tomber en panne sèche dans les cinq dernières minutes, avec des regrets éternels. "Le match était à nous. On ne peut pas perdre en ne prenant que 66 points, l'année dernière on en avait pris 98", en finale de l'Euro-2011, a déploré Batum, un peu en-dedans par rapport aux autres (9 points).
"Nos grands ont pris des fautes rapides. Mais même avec ça, les frères (Gasol) n'ont pas vraiment pesé", a ajouté Batum, ravivant les regrets autour de l'absence de Joakim Noah, forfait après avoir mal soigné une cheville et dont l'impact dans la raquette aurait peut-être tout changé mercredi.
Reste que la France se rapproche des meilleurs avec, en ligne de mire, le prochain Championnat d'Europe en 2013, où elle visera l'or. La plupart, y compris Tony Parker, ont même prévu de continuer au moins jusqu'aux Jeux de Rio en 2016, le plus âgé du groupe, Florent Pietrus, n'ayant que 31 ans.
"Pour la première fois depuis quelques années, on a mis en difficulté les Espagnols. On se rapproche d'eux", a résumé Vincent Collet, ajoutant, amer: "mais aujourd'hui l'objectif n'était pas de se rapprocher."