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© AFP/Olivier Morin
Le sprinteuse française Myriam Soumaré (d) en demi-finale du 200 m aux jeux Olympiques de Londres, le 7 août 2012.
Le rêve et l'improbable ont illuminé la 5e journée d'athlétisme des jeux de Londres, marquée par le sacre de l'Australienne Sally Pearson sur 100 m haies et l'exploit de Myriam Soumaré, 1re française à se qualifier pour la finale olympique du 200 m depuis Marie-José Pérec en 1996.
Entre cris et trépignements, les dernières épreuves du sprint ont consacré des battantes. Au sol, la tête dans les mains, Pearson s'est effondrée après de longues secondes d'attente passées les yeux rivés sur les écrans géants du stade pour connaître l'identité de la vainqueur.
L'Australienne et l'Américaine Dawn Harper - qui l'avait devancée pour le titre à Pékin il y a quatre ans - ont franchi la ligne dans un même souffle. Mais avec cette fois-ci un résultat inverse, à l'avantage de la championne du monde 2011 en 12 sec 35/100e, nouvelle MPM, contre 12.37, record personnel pour Harper.
"C'était mon rêve depuis 12 ans, lorsque j'ai vu Cathy Freeman remporter l'or aux JO de Sydney (sur 400 m)", a réagi Pearson.
Les cris de Myriam Soumaré retentissent encore dans l'enceinte du Stade olympique. Troisième de la 1re demi-finale en 22 sec 56/100e (v+1,0 m/s), elle a dû attendre une bonne demi-heure avant d'avoir la confirmation de sa qualification au temps pour la finale de mercredi.
"Je suis super contente, je l'ai fait !", a exulté la jeune femme de 25 ans, qui rejoint dans l'histoire Marie-José Pérec, dernière française à avoir disputé une finale olympique sur 200 m, en 1996. Avec au bout le titre suprême.
"Enorme"
© AFP/Johannes Eisele
Le Russe Ivan Ukhov
effectue un saut en finale du concours du saut en hauteur aux jeux Olympiques de Londres, le 7 août 2012.
"Une finale olympique, c'est énorme ! Je ne pense pas au podium, on verra après l'arrivée", a-t-elle tout de suite relativisé.
La soirée a pris des allures de conte de fée pour nombre d'athlètes mardi soir, avec en particulier le sacre de l'incroyable Ukhov au saut en hauteur (2,38 m).
Le Russe de 26 ans, champion du monde en salle en 2010, était jusqu'alors surtout célèbre pour avoir participé saoul au meeting de Lausanne en 2008: Ukhov avait plongé sur le matelas plutôt que sauter par dessus la barre.
Le Russe à la chevelure abondante a été à la hauteur de sa réputation à Londres, égarant son propre maillot en pleine finale, pour finalement sauter avec celui que son compatriote Silnov, éliminé, a bien voulu lui prêter. Sans oublier qu'il avait aux pieds ses habituelles chaussures sans pointes.
Sur 1500 m, l'Algérien Taoufik Makhloufi est lui devenu champion olympique du 1500 m en s'imposant en 3 min 34 sec 08/100, après avoir été exclu des Jeux pendant quelques heures, lundi.
Liu maudit
Qualifié dimanche pour la finale du 1500 m, l'athlète de 24 ans avait été exclu pour comportement antisportif le lendemain matin, quand il avait abandonné bien trop rapidement lors d'une série du 800 m, épreuve dont sa Fédération avait oublié de le désengager à temps. Quelques heures plus tard, il avait été réintégré sur présentation de certificats médicaux.
© AFP/Olivier Morin
Le sprinteur jamaïcain Usain Bolt
(c) en séries du 200 m aux jeux Olympiques de Londres, le 7 août 2012.
Au disque, l'histoire a également été belle pour l'Allemand Robert Harting , double champion du monde en titre (2009, 2011), qui remporte sa première médaille olympique avec un lancer à 68,27 m.
En matinée, les spectateurs ont pu constater qu' Usain Bolt avait bien récupéré de son 100 m, se qualifiant avec une déconcertante facilité pour les demi-finales du 200 m (20.39), tout comme le Français Christophe Lemaitre (20.34).
"Ca s'est très bien passé. J'ai fait ce qu'il fallait", s'est félicité Lemaitre. "Au vu des séries, je pense qu'il faudra faire moins de 20 secondes pour entrer dans la finale", a-t-il ajouté. Il aura la réponse à sa prédiction mercredi en soirée.
Mais les spectateurs ont surtout pu constater que la malchance olympique a de nouveau frappé le Chinois Liu Xiang , blessé au tendon d'Achille - comme à Pékin en 2008 ! - et éliminé dès les séries du 110 m haies. Hasard ou coïncidence, il portait le même numéro de dossard, le +1356+.
Du rêve au cauchemar, il n'y a souvent qu'un pas.