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© AFP/Johannes Eisele
Le Polonais Tomasz Majewski
le 3 août 2012 aux JO de Londres
Le Polonais Tomasz Majewski au poids et l'Ethiopienne Tirunesh Dibaba sur 10.000 m se sont offert les premiers sacres en athlétisme des JO de Londres, à l'issue d'une journée marquée par la rapidité de la piste que les sprinteuses du 100 m ont découvert avec gourmandise.
Du soleil, une averse, de l'ambiance et des médailles: l'ouverture des épreuves d'athlétisme, premier sport olympique, a donné lieu à un cocktail détonnant "dopé" par l'enthousiasme des spectateurs britanniques pour leurs représentants.
Devant 80.000 spectateurs --les travées étaient pleines-- et dans une joyeuse ambiance, c'est Majewski qui a eu l'honneur d'être le premier champion olympique sacré dans l'Est de Londres, programmation oblige.
Avec un jet à 21,89 m, le Polonais s'est définitivement bâti une légende d'homme des JO. Le voici désormais nanti de deux titres olympiques après celui de Pékin en 2008, alors qu'il ne possède à son palmarès qu'une médaille d'argent aux Mondiaux de Berlin en 2009 et deux de bronze à ceux en salle (2007, 2012).
© AFP/Olivier Morin
L'Ethiopienne Tirunesh Dibaba
Kenene lors de la finale du 10 000 m, le 3 août 2012 aux JO de Londres
Quelques minutes plus tard, Tirunesh Dibaba s'est envolée dans le dernier 400 m comme dans un tour d'honneur, pour elle aussi conserver sa couronne sur 10.000 m en 30.20:75, son 3e titre olympique après son doublé à Pékin sur 5.000 et 10.000 m.
Mais à l'applaudimètre, la grande vainqueur du jour a été sans conteste l'heptathlonienne britannique Jessica Ennis, dont le visage sert à illustrer bon nombre d'affiches pour les JO dans les rues de la capitale anglaise.
Chrono sidérant
Ennis, vice-championne du monde en titre et championne du monde 2009, a enflammé l'enceinte olympique dès ses premières foulées avec un chrono sidérant de 12.54 au 100 m haies, un meilleur chrono --par exemple-- que celui de l'Americaine Kellie Wells, lors de sa victoire dans la dernière étape de la Ligue de diamant...
Ennis pointe en tête à mi-parcours avec un total de points (4158 pts) jamais vu en heptathlon et une belle avance de près de 200 pts sur ses rivales.
La première journée a permis de constater que la piste de l'enceinte olympique était incontestablement bien née, avec des chronos très rapides.
© AFP/Gabriel Bouys
(g à d) La Russe Olga Belkina, l'Américaine Carmelita Jeter
et la Bahaméenne Sheniqua Ferguson lors des séries du 100 m, le 3 août 2012 aux JO de Londres
Lors des séries du 100 m, six sprinteuses sont ainsi descendues sous les 11 secondes, laissant supposer une piste particulièrement efficace et des chronos qui pourraient tomber ce week-end lors des finales du sprint.
Les Américaines Carmelita Jeter (10.83, meilleur temps) et Tianna Madison, la Nigériane Blessing Okagbare , les Jamaïcaines Veronica Campbell-Brown , la Trinidéenne Kelly-Ann Baptiste et l'Ivoirienne Murielle Ahouré sont toutes passées sous la barre symbole, avec des vents légaux.
Et encore aurait-on pu ajouter la Jamaïcaine Shelly-Ann Fraser (11.00) et l'Américaine Allyson Felix (11.01), si elles n'avaient pas franchement décéléré...
Samedi, la lutte entre toutes ces jeunes femmes s'annonce donc particulièrement explosive, avec les demi-finales à partir de 18h35 GMT et la finale à 20h55 GMT.
Auparavant, le public aura déjà eu l'occasion de vivre le grand frisson avec l'entrée en piste des superstars jamaïcaines du sprint Usain Bolt et Yohan Blake , avec leurs séries du 100 m programmées à 11h30 GMT.
Mais sans doute le public britannique aura-t-il déjà donné de la voix pour soutenir Ennis à la poursuite de son rêve.
© AFP/Gabriel Bouys
Le Français Mahiedine Mekhissi-Benabbad
après les séries du 3000 m steeple le 3 aoûit 2012 aux JO de Londres
Côté Français, le vice-champion olympique de Pékin Mahiedine Mekhissi, qualifié pour la finale dominicale du 3000 steeple, a ouvert la voie.
Antoinette Nana Djimou avait réalisé une entame remarquable au 100 m haies (12.96), dans la trace de Jessica Ennis.
Mais la championne d'Europe 2012 a été moins inspirée en début de soirée, sur 200 m (24.72). "Ca ne s'est pas bien passé. Je me relève trop vite et je subis la course. Maintenant je vais aller dormir", a souligné Nana Djimou, sans se départir de sa bonne humeur.
Onzième (3832 pts), elle est encore en course pour une médaille, mais pas de l'or qui tend les bras à Ennis.
Mekhissi a remporté sa série relevée en 8 min 16 23/100e. "L'objectif, c'était de ne pas laisser trop de forces. Je n'aime pas trop les séries à cause des bousculades et des incidents", a remarqué le Rémois.
Myriam Soumaré est également bien entrée dans les séries du 100 m, avec un nouveau record personnel en 11 sec 07/100e. "J'étais légère à l'échauffement. Après il fallait le faire sur la piste. J'ai tout donné jusqu'à la fin", a-t-elle souligné.
Mais la Val d'Oisienne toujours gaie devra probablement courir en moins de 11 secondes en demi-finales samedi pour accrocher une place en finale, programmée le soir même. Six sprinteuses sont en effet descendues dès vendredi sous cette barrière, dont les "Américaines-jet" Carmelita Jeter et Tianna Madison. Et encore leur compatriote Allyson Felix , belle à voir courir, a ralenti à la fin.
Deux des trois Français engagés sur 1500 m ont franchi le cap des séries. Si Florian Carvalho l'a fait au temps, 7e en 3 min 37 sec 05/10Oe, Yoann Kowal s'est facilement qualifié, 3e de la 3e et dernière série disputée plus lentement.
Trois petits tours de cercle et puis s'en vont. Les trois lanceurs de marteau ont été éliminés. Si Jérôme Bortoluzzi, le plus proche de la qualification (14e avec 74,15 m) et Nicolas Figère sont trentenaires, l'avenir appartient néanmoins à Quentin Bigot, pas encore 20 ans.
Seule Tricolore au niveau mondial dans les lancers, Mélina Robert-Michon a pris la dernière place utile, la 12e (62,47 m), pour la finale du disque samedi à 20h30 françaises.
Ce sera l'heure où le jeune sprinteur Jimmy Vicaut , finaliste du 100 m aux Mondiaux 2011, saura s'il a bien passé le 1er tour de l'épreuve la plus attendue de la quinzaine londonienne, avec le duel au dernier souffle entre les frères ennemis jamaïquains Usain Bolt et Yohan Blake .
Salim Sdiri a échoué à se qualifier pour la finale de la longueur en ne parvenant pas à sauter mieux que 7,71 m, lors des qualifications.
Sdiri prend la 23e place totale des qualifications malgré une entame positive, puisque c'est lors de son premier essai qu'il avait réussi à enregistrer 7,71 m.
Mais le Français n'a cessé ensuite de régresser (7,58 m), avec un dernier bond indigne de son rang (5,75 m).
A bientôt 34 ans, le sauteur en longueur a essuyé de nombreux pépins physiques depuis l'an dernier, notamment à un genou où il traîne une inflammation du tendon rotulien qui l'empêche de retrouver son meilleur niveau.