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© AFP/Johannes Eisele
Le Français Renaud Lavillenie
franchit 5,97 m lors de la finale du saut à la perche aux JO de Londres, le 10 août 2012.
Renaud Lavillenie a mis fin à 16 ans d'attente, au terme d'un dramaturgie que requiert l'événement, en remportant le saut à la perche des jeux Olympiques de Londres, premier or en athlétisme pour la France aux Jeux depuis 1996, vendredi soir.
Marie-José Pérec (200/400 m) et Jean Galfione , autre perchiste, présent dans les tribunes du stade olympique, avaient touché l'or aux Jeux d'Atlanta.
A sa supériorité technique dont personne ne doutait, le Clermontois d'adoption a ajouté une sacrée force mentale pour devancer avec une barre de 5,97 m les Allemands Bjorn Otto (5,91), en argent, et Raphael Holzdeppe (5,91 m), en bronze, départagés aux essais.
"C'est indescriptible ce que je vis là, a-t-il réagi au micro de France 2, après avoir étreint, en larmes, sa famille. C'était un concours incroyable, c'est le même podium que les championnats d'Europe, mais plus haut, il n'y a qu'avec l'adversité qu'on fait des choses extraordinaires. Franchir 5,97 m sur le moment le plus important de ma jeune carrière, c'est génial".
Le Français semblait filer vers un succès somme toute facile, après avoir effacé ses trois premières barres (5,65/5,75/5,85 m), quand le vétéran Otto (34 ans) et le jeunot Holzdeppe (22 ans) franchissaient 5,91 m au premier essai. A leur suite, Lavillenie échouait, son premier raté de la soirée.
C'était le remake des Championnats d'Europe, le 1er juillet à Helsinki, quand le perchiste de poche (1,77 m/69 kg) Lavillenie avait dû établir une meilleure performance mondiale, 5,97 m déjà, pour mater Otto, 34 ans. Le jeune (22 ans) Holzdeppe avait déjà terminé 3e.
© AFP/Franck Fife
Le Français Renaud Lavillenie
lors de la finale du saut à la perche des JO de Londres, le 10 août 2012.
Le masque du Français en disait long sur sa tension. Assuré de la médaille de bronze, Lavillenie passait alors directement à 5,97 m, avec deux essais encore à sa disposition. Il ratait le premier, en montant, mais enroulait la barre au second, en fait le dernier pour l'or.
"J'ai montré que j'ai progressé, j'ai eu l'impression d'être à la maison et d'être en France dans ce stade, cela fait vraiment chaud au coeur", a-t-il exulté
Pour transformer l'argent en or, Otto aurait dû s'affranchir d'une barre à 6,02 m. C'était trop demander. Enfin libéré, Lavillenie pouvait tenter pour la beauté du geste 6,02 m (une fois) puis 6,07 m (deux fois). Sans succès.
Mais l'école française de perche montait pour la 3e fois sur la plus haute marche du podium aux Jeux, Pierre Quinon ayant ouvert la voie en 1984 à Los Angeles.
Lavillenie apporte ainsi une deuxième médaille à Londres à l'athlétisme français, après l'argent de Mahiedine Mekhissi, conquis dimanche dernier sur 3000 m steeple.
Un peu plus tôt, le relais 4X100 m messieurs, quatrième de la seconde série, avait assuré l'essentiel en se qualifiant pour la finale (22h00 française), samedi. "Je pense qu'on a encore de la marge par rapport aux passages. Il faudra prendre des risques demain pour aller plus vite", a expliqué Christophe Lemaitre , déçu jeudi par sa 6e place en finale du 200 m.
Les Américaines ont surfé sur la vague de l'or, en y ajoutant un record du monde en 40 sec 82/100e, plus d'une demi-seconde de mieux que la RDA en 1985.
Les Bahamas, en bleu, ont conquis le relais 4x400 m, en 2 min 56 sec 72/100, devant les Etats-Unis. C'est la première fois depuis 1976 que les Américains, qui avaient boycotté les Jeux de Moscou-1980, laissent filer l'or du relais du mile.