Happy Birthday : |
© AFP/Adrian Dennis
Le sprinteur jamaïcain Usain Bolt
(d) célèbre sa victoire sur le 100 m des jeux Olympiques de Londres, le 5 août 2012.
Usain Bolt a fait parler la "Foudre" pour pétrifier 80.000 personnes venues assister dimanche à Londres à un "show" de 9 secondes 63/100 qui a tenu toutes ses promesses.
A quelques kilomètres du clocher bienveillant de Big Ben, Big Bolt a encore été à l'heure de ce nouveau rendez-vous avec l'histoire. Avec la manière.
C'est bien connu, le Jamaïcain a le "cent show". Le surdoué de la ligne droite, surnommé "la Foudre", le prouve de nouveau avant la finale avec ses mimiques, même si la tension se lit sur son visage, peut-être comme jamais.
La star est au pied du mur, escorté par des doutes sur sa capacité à conserver son titre et à battre son compatriote Yohan Blake .
La présentation des huit +pur cent+ est un spectacle en soi: Blake entre dans sa peau de "Bête" en sortant ses griffes et l'Américain Justin Gatlin exécute le salut militaire. Bolt, lui, fait mine de mixer de la musique et range ses deux "flingues" le long des jambes, dans leurs étuis fictifs.
© AFP/Francisco Leong
Le sprinteur jamaïcain Usain Bolt
au départ de la finale du 100 m des jeux Olympiques de Londres, le 5 août 2012.
Désinvolte, le Jamaïcain fait "chut" avec son index sur la bouche pour demander le silence avant le départ. Dans les starting-blocks, il y a comme toujours ce signe de croix avec l'index droit pointé vers le ciel.
Le décor est planté. Place aux fauves !
Le silence total du départ, ce calme avant la tempête, est suivi d'une clameur, puis d'une explosion à l'arrivée. Massés dans le stade olympique, les 80.000 spectateurs libèrent toute l'énergie accumulée dans l'anticipation de ce combat de titans.
Soulagé de voir cette immense pression s'envoler avec le deuxième temps de l'histoire, Bolt entame son tour d'honneur avec Blake sous les airs de "one more time" du groupe français Daft Punk. "Une fois de plus", il est champion olympique. Il fait un pirouette sur le tartan, s'arrête à toutes les grappes de supporteurs jamaïcains et la foule se met à scander "Usain, Usain" comme au football. Il les crédite alors de sa marque de fabrique: la position de l'archer et fait mine de décocher une flèche dans le ciel londonien.
"God Save The Queen"
La Foudre a frappé devant une pléiade de stars. Entre les joueurs de basket Kobe Bryant , Tony Parker et Manu Ginobili , qui enflamment régulièrement les parquets de NBA, le cycliste britannique Mark Cavendish ou le nageur français Yannick Agnel , le gratin du sport mondial s'était donné rendez-vous autour de la piste en tartan pour assister à l'un des plus grands "shows" sportifs.
© AFP/Olivier Morin
Les sprinteurs jamaïcains Usain Bolt
(g), champion olympique, et Yohan Blake
(d), 2e, après le 100 m des JO de Londres, le 5 août 2012.
A l'heure de lâcher les huit fauves, le Stade olympique était chauffé à blanc avec 80.000 spectateurs conscients de leur chance de pouvoir être assis. Les organisateurs avaient reçu deux millions de demandes de billets pour cette seule session d'athlétisme, le billet d'entrée le plus recherché des Jeux.
Le public s'était chauffé la gorge durant la soirée en chantant deux fois "God Save The Queen", en l'honneur de Mo Farah et Greg Rutherford , respectivement sacrés samedi champions olympiques du 10.000 m et de la longueur.
Pendant ce temps, Blake et Bolt partageaient avec les autres le terrain d'échauffement pour préparer les demi-finales du 100 m, échangeant même quelques blagues dans une ambiance visiblement décontractée et cordiale.
L'enceinte londonienne était déjà pleine à craquer deux heures avant pour assister à ces demi-finales, que Blake et Bolt ont courues séparément.
En guise d'apéritif avant le festin de la finale, la foule a pu hurler sa satisfaction de voir Bolt finir sa demi-finale quasiment en footing (9.87), après avoir arrêté de pousser sur ses grand compas au bout de 70 m de course.
Tout, de son départ à son relâchement et son attitude, indiquait que la finale du Jamaïcain serait grandiose. Les bases du grand "show" étaient posées.
Gonflé de confiance par ce chrono et cette (première) démonstration, Bolt avait brandi un index comme pour prévenir le monde entier: "Faites attention". Deux heures plus tard, enveloppé par la nuit londonienne, le roi n'a pas déçu.