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© AFP/Odd Andersen
Le Jamaïcain Usain Bolt
, porte-drapeau de la délégation de son pays, le 27 juillet 2012 aux JO de Londres
A l'ombre des géants jamaïcains du sprint Bolt et Blake, dont les duels sur 100 et 200 m seront l'apogée médiatique des JO, les athlètes français emmenés par Christophe Lemaitre et Renaud Lavillenie espèrent capter un peu de lumière et éviter au clan tricolore un zéro pointé.
Dans un bon western, le scénario voudrait qu' Usain Bolt le maître de Pékin-2008 et Yohan Blake l'élève de Kingston - regards d'acier, mains moites et armes au ceinturon - règlent définitivement leurs comptes dans un seul duel à mort réglé au pistolet du starter. Mais il y aura bien deux face-à-face pour le prix d'un.
Le premier rendez-vous est fixé à dimanche prochain, 21h50 locales (22h50 en France). Ce jour-là, le temps suspendra son vol l'espace de dix secondes à peine et, comme les sprinteurs engagés dans cette finale du 100 m, le public du stade olympique et les millions de téléspectateurs retiendront leur souffle.
Le +remake+ aura lieu quatre jours plus tard, le jeudi 9 août, avec la finale du 200 m (20h55 locales). A l'issue de ces deux représentations, on saura définitivement si Usain Bolt est une légende.
Mais attention, l'athlétisme aime aussi que les seconds rôles crèvent l'écran.
Les Etats-Unis, avec le revenant Justin Gatlin (champion olympique 2004) et le fragile Tyson Gay (2e meilleur performeur de l'histoire sur 100 m) promettent de contester la suprématie jamaïcaine sur la distance-reine.
Eviter le fiasco de Sydney
Au stade olympique, les projecteurs devraient aussi se braquer sur l'Australienne Sally Pearson , dont la quête d'or pourrait être synonyme de record du monde du 100 m haies.
Si le sprint tiendra la vedette, les autres épreuves ne feront pas que décor.
Car en 2011, le meilleur athlète du monde a été le plus élégant le Kenyan: David Rudisha , recordman du monde du 800 m et prince des hauts-plateaux à la foulée aérienne.
Le Kenya, évidemment, devrait être le grand pays de ces Jeux, mais il faudra aussi compter avec l'Ethiopie qui, pour la première fois de son histoire, est en position d'enlever l'ensemble des compétitions de fond et demi-fond !
L'Europe misera, elle, sur les lancers pour alimenter sa cargaison de métal.
Quant aux Français, il voudront éviter de faire de la figuration, comme à Sydney-2000, où le clan tricolore était revenu sans médaille, pour la deuxième fois après Berlin-1936.
© AFP/Adrian Dennis
Le sprinteur français Christophe Lemaître (au centre) sur 200 m le 14 juillet 2012 à Londres
Depuis 1996 et les sacres de Marie-José Pérec (400 m) et Jean Galfione (perche), aucun athlète français n'a pu devenir champion olympique.
Ce sera peut-être la fin de la disette grâce - à nouveau - à un perchiste, Renaud Lavillenie , le seul Bleu dont on puisse dire qu'il maîtrise sa discipline au niveau mondial avec régularité.
Au 3000 m steeple, le vice-champion olympique de 2008 Mahiédine Mekhissi tentera de devancer un Kenyan de plus pour réaliser son rêve.
Yohann Diniz , valeur sûre de la marche, espère, lui, concrétiser aux JO ce qu'il a pu montrer aux niveaux européen (champion 2006 et 2010) et mondial (2e en 2007).
Ce serait une coup de maître si la locomotive Christophe Lemaitre accrochait une médaille sur le 200 m. A 22 ans, le Savoyard tient le haut de l'affiche du sprint européen face à l'hégémonie américano-caribéenne.
Le camp français misera sur la réussite d'un de ses relais (4x100 m, 4x400 m) pour atteindre l'objectif envisagé "de trois à cinq médailles".
Mais comme les 2000 athlètes du monde entier appelés à se départager dans les 47 disciplines, les Français espèreront surtout ne pas être coupés au montage.