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© AFP/Adrian Dennis
L'Algérien Taoufik Makhloufi
, vainqueur de la finale du 1500 m, le 7 août 2012 aux JO de Londres.
Les épisodes cocasses se sont superposés pour remettre en question la probité de l'Algérien Taoufik Makhloufi , champion olympique du 1500 m mardi soir à Londres, sans pour autant qu'entraîneurs et anciens athlètes ne doutent de la validité de cette victoire.
Premier épisode. Makhloufi avait été exclu lundi des JO par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) parce qu'il avait abandonné bien trop rapidement sa série du 800 m.
En vertu de l'article 142.4 du règlement de l'IAAF, le juge avait considéré que l'athlète n'avait pas honoré sa participation par "un effort authentique".
La Fédération algérienne d'athlétisme et le Comité olympique algérien (COA), qui auraient dû désengager leur représentant du 800 m, une fois qu'il eut assuré dimanche soir son entrée en finale du 1500 m, avaient oublié de le faire. L'occasion pour les médias du pays de dénoncer, une fois de plus, la bureaucratie.
Deuxième épisode. L'IAAF avait réintégré lundi après-midi l'athlète, sur la foi du certificat d'un médecin londonien qui faisait état d'une petite lésion ligamentaire à un genou.
Autant d'éléments qui ont amplifié l'effet de surprise, voire de doute, en voyant Makhloufi franchir en vainqueur la ligne d'arrivée mardi soir.
Pourtant, le nouveau champion olympique, né il y a 24 ans à Souk Ahras, près de la frontière tunisienne, n'est pas un inconnu. Il avait couru en 3 min 34 sec 34/100e à 21 ans, repéré alors par l'entraîneur somalien Jama Aden, qui s'occupe des demi-fondeurs quataris et aussi de quelques individualités.
Tout cet imbroglio a laissé de marbre Makhloufi, qui se projette bien au-delà. "Je n'y ai pas pensé du tout pendant la course. J'ai toujours voulu cette médaille et j'espère que cela va ouvrir une nouvelle ère pour le 1500 m en Algérie", a dit le successeur de Noureddine Morceli , champion olympique sur la distance en 1996.
Makhloufi, qui court pour la société pétrolière nationale Sonatrach, est l'aîné d'une famille de six enfants.
Cette année, il s'était préparé avec le groupe de Jama Aden en Ethiopie et en Suède, et avait progressé en vitesse, jusqu'à remporter le 800 m des Championnats d'Afrique en 1 min 43 sec 88/100e. Sur 1500 m, il avait gagné début juin l'étape d'Oslo de la Ligue de diamant.
Pour sa dernière répétition avant les JO de Londres, le 20 juillet à Monaco, il avait terminé 5e d'une course très rapide dominée par les Kényans, améliorant son record personnel (3:30.80).
Les trois Kényans ont justement été inexistants en finale olympique, en particulier le champion sortant Asbel Kiprop, 12e et dernier. Malade, Kiprop y est allé de sa petite phrase en zone mixte: "Ce que je sais, c'est que moi je suis innocent". De quoi alimenter la rumeur...