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Deux médailles de bronze, en snowboardcross et ski de fond, ont égayé le dimanche français aux JO de Sotchi, également marqué par la faillite en ski alpin et le report du biathlon, avec Martin Fourcade, pour cause de brouillard.
En matinée, le soleil baignait les sites olympiques. En l'espace de quatre-vingt-dix minutes, Chloé Trespeuch, en snowboardcross, et le relais 4x10 km messieurs en ski de fond, ont apporté les 5e et 6e médailles françaises en début d'après-midi.
La bondissante Chloé Trespeuch, 19 ans, a d'abord profité de la chute de deux concurrentes placées devant elle pour s'emparer de la troisième place de la finale de sonwboardcross, derrière la Tchèque Samkova et la Canadienne Maltais.
Le snowboardcross ? Une discipline joyeuse en apparence, où six concurrent(e)s, au départ sur la même ligne, avalent 750 m de bosses, sauts et obstacles. Comme dans la cour de récréation, le premier arrivé a gagné.
-Encore des accidents-
Mais sous le côté fun, bruits et couleurs, les risques affleurent, comme le montrent les nouveaux accidents survenus dimanche. Le plus spectaculaire a eu lieu dans la matinée, où une concurrente américaine Jacqueline Hernandez a lourdement chuté sur la tête. Elle est restée inerte quelques instants, avant de retrouver ses esprits et d'être évacuée sur une civière. Apparemment consciente.
La veille, dans la discipline cousine du skicross, une concurrente russe Maria Komissarova s'est fracturé la colonne vertébrale... Elle a été opérée pendant plus de six heures samedi. Dans un état qualifié de "stable mais sérieux", elle a été transférée dimanche dans un hôpital spécialisé à Munich en Allemagne.
Plus placide, le ski de fond... Mais sûrement plus physique. Dans une ambiance survoltée, le 4x10 km messieurs (Jean-Marc Gaillard, Maurice Manificat, Robin Duvillard et Ivan Perrillat Boiteux) a décroché la première médaille d'un relais français aux JO. Et seulement la deuxième du ski de fond français, huit ans après le pionnier Roddy Darragon, qui avait remporté l'argent en sprint à Turin en 2006.
Les relayeurs français auraient pu, aux aussi, terminer à la deuxième place, mais Perrillat Boiteux a cédé face à son adversaire russe dans la dernière montée. Quant au titre, il est revenu à la Suède.
Ces deux médailles de bronze qui s'ajoutent à celles de Martin Fourcade (2 or en biathlon), Jean-Guillaume Béatrix (bronze en biathlon) et Coline Mattel (bronze en saut à skis) devaient servir d'aimable rampe de lancement avant l'apothéose... Le troisième titre attendu de Martin Fourcade en biathlon, qui aurait fait du Catalan l'égal de Jean-Claude Killy, trois fois en or en 1968.
Mais un brouillard dense et humide a envahi le site de Laura, à la confluence mer Noire - Caucase. L'épreuve de mass-start (15 km) a été reprogrammée lundi. Martin Fourcade attendra quelques heures de plus.
-Le groupe vitesse "pas au niveau"-
Ironie de l'histoire, le ski alpin français semble lui perdu dans le brouillard, au terme de la première semaine, consacrées aux épreuves de vitesse. La onzième place d'Adrien Théaux, dimanche matin sur le super-G, constitue la meilleure performance française en six courses.
"On n'est pas au niveau", a résumé Patrice Morisod, chef du groupe vitesse chez les Bleus.
Auteurs d'un "tir presque groupé" à plus d'une seconde 20/100, les Français ont regardé de loin le Norvégien Kjetil Jansrud l'emporter devant l'Américain Andrew Weibrecht, et deux médaillés de bronze ex-aequo le Canadien Jan Hudec et l'Américain Bode Miller.
A 36 ans, Miller qui a décroché son 6e --et sûrement dernier-- podium aux JO, est le plus vieux médaillé olympique en ski alpin. En pleurs dans l'aire d'arrivée, il a dédié sa victoire à son frère Chelone, décédé en avril 2013.
A l'écart, les Français cherchaient des raisons à la défaite. Ils promettent que la semaine qui s'ouvre, consacrée aux épreuves techniques (géant et slalom) sera meilleure. Bref... Que le ski français, rentré bredouille de Vancouver en 2010, sortira (enfin) du brouillard.