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© AFP/Javier Soriano
L'Américaine Kelly Clark lors de la finale féminine de half-pipe, le 12 février 2014 à Rosa Khoutor près de Sotchi
Pendant qu'aux jeux Olympiques 2014, les +riders+ +plaquent+ des +runs+ avec des +tricks+ impressionnants et quelques +grabs+ bien sentis en half-pipe ou en slopestyle, les non-initiés se grattent la tête pour comprendre leur jargon.
Petit tour d'horizon, par niveau de difficulté, des termes d'un milieu qui a ses codes et son langage:
. Piste verte (réservée aux débutants): Dans ce monde, il n'y a pas de concurrents -terme banalement générique- ni de coureurs -puisque ces épreuves ne sont pas des courses- mais des +riders+. De l'anglais "to ride": conduire (une voiture, un vélo).
Ils ne prennent pas part à une manche, comme un slalomeur, mais à un +run+ (une... manche, mais en anglais). Une manche, c'est +old school+, c'est pour les alpins. Le freestyle, c'est +new school+.
Dans le +pipe+ (merci de prononcer à l'anglaise), c'est à dire le demi-tube de neige, ou sur le parcours de slopestyle, ils exécutent des +tricks+ (littéralement des ruses, des pièges), qui sont en fait des figures, des sauts.
. Piste bleu (niveau intermédiaire): pour +plaquer+ (ou +poser+) un beau +run+, c'est dire exécuter ses figures dans une manche, il faut non seulement exécuter ses sauts, mais aussi +graber+. C'est l'action d'attraper sa planche ou un ski (forcément à double spatule) avec une main. Nosegrab, c'est à l'avant de la planche, tailgrab à l'arrière.
Le half-pipe a plus ou moins de +vert'+, selon le degré de verticalité de ses parois et le parcours de slopestyle est lui constitué de gros tremplins de saut et de +rails+, des modules en fer ou en plastique sur lequel le rider glissent en travers ou en longueur.
. Piste rouge (pour les locuteurs déjà confirmés): il y a un endroit du half-pipe que les riders veulent absolument éviter, c'est le +coping+. En gros, son bord supérieur et plat. Sachant que les meilleurs s'élèvent à quatre mètres au dessus du +coping+, un saut un peu trop décalé peut se finir sur une belle +boîte+ (chute). Surtout quand on tente un +seven+ (720° de rotation sur soi même), un +nine+ (900°), un +ten+ (1080°), un +twelve+ (1260°) ou encore un +fourteen+ (1440°).
Quand on est snowboardeur, le mieux c'est d'attaquer son saut en +cab+, en arrière. Rien à avoir avec un taxi jaune dans les rues de New York. Attention, pour les skieurs, on parle de +switch+.
© AFP/Franck Fife
Le Suédois Jesper Tjader concourt lors des qualifications du slopestyle, le 13 février 2014 à Rosa Khoutor près de Sotchi
A la fin d'un run, les mots obligatoires pour exprimer en anglais son extase: +I am stoked+. En gros, je kiffe. Sinon, il y a aussi +It's sick+ (c'est dingue, littéralement: c'est malade). Et quand on aperçoit certaines figures (voir piste noire), on se dit que se lancer dans le +pipe+ ou le +slope+ relève effectivement de la maladie mentale.
. Piste noire (attention danger): avec la course à l'armement de ces disciplines en évolution permanente, le +triple cork+ est sur toutes les lèvres, en tout cas en slopestyle, car personne ne l'a jamais +passé+ (exécuté) dans un +pipe+. Mais étonnamment, l'Américain Sage Kotsenburg n'a pourtant pas eu besoin d'en +passer+ un pour se parer d'or en snowboard alors qu'il est inconcevable de ne pas en +envoyer+ au moins un pour gagner les X Games d'Aspen. Il s'agit d'un triple saut périlleux désaxé enrobé avec des rotations sur soi-même (720, 1080, 1260 et même 1440°). De quoi donner le tournis.
Le +trick+ de la quinzaine olympique, c'est indéniablement le +YOLO flip+, qui a permis au Suisse d'origine russe Iouri Podladtchikov de remporter l'or du half-pipe et de dominer l'empereur du snowboard Shaun White. Il s'agit de deux sauts périlleux arrière (double) désaxés (cork) attaqués en +cab+ (voire piste rouge) et combinés avec quatre tours sur lui-même (1440 degrés de rotation). Un conseil: ne laissez pas vos enfants essayer.