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Le gouvernement japonais a annoncé mardi avoir sélectionné un nouveau projet de stade, en l'occurrence celui de l'architecte japonais Kengo Kuma, pour le stade des jeux Olympiques de Tokyo en 2020, après l'abandon d'un précédent choix beaucoup trop onéreux.
Etaient en lice deux projets. La proposition retenue émane d'un consortium mené par l'entreprise de construction Taisei et M. Kuma.
Ce dernier est un des plus prestigieux architectes japonais contemporains.
"Je pense que c'est un plan magnifique qui est conforme aux critères de coût et de délais", a expliqué le Premier ministre Shinzo Abe devant la presse.
Ce choix a été fait sur proposition du Conseil japonais du sport (JSC), qui supervise le projet.
M. Kuma a réalisé de très nombreuses architectures au Japon mais pas seulement: il est aussi le concepteur de la Cité des Arts et de la Culture de Besançon (est de la France) et du concept de future station de métro "multifonctionnelle" de Saint-Denis Pleyel à Saint-Denis (banlieue de Paris). C'est également lui le créateur du complexe "Hikari" de trois bâtiments économes en énergie inauguré à Lyon (France) en septembre.
"Nous allons faire de ce stade le plus accessible à tous les types de public et une source d'inspiration pour le reste du monde", a ajouté le chef du gouvernement.
L'autre proposition non retenue émanait d'un consortium avec l'architecte plus connu encore, Toyo Ito, lauréat en 2013 du prix Pritzker.
Selon les images de synthèse présentées la semaine passée avant la sélection, le vainqueur (le "projet A" selon dénomination originale) se caractérise par des balcons de verdure à l'arrière des tribunes de quelque 60.000 places.
"Il s'agit d'un stade d'arbres et de verdure", au milieu d'un espace boisé "pensé pour cohabiter avec l'environnement" et être "un lieu convivial pour tous", expliquent les concepteurs dans la documentation rendue publique.
- Pas de temps à perdre -
Ce stade devrait être prêt fin novembre 2019, soit avant la date butoir de janvier 2020 exigée par le Comité international olympique (CIO). La cérémonie d'ouverture des jeux de Tokyo est prévue le 24 juillet 2020.
La construction doit coûter environ 149 milliards de yens (1,12 milliard d'euros), un peu moins que le prix plafond de 155 milliards de yens fixé dans le nouvel appel d'offres lancé après l'échec du premier choix.
Mi-juillet, M. Abe avait décidé sous la presssion de renoncer à la proposition alors pourtant déjà validée de l'architecte irako-britannique Zaha Hadid.
Le montant des travaux s'élevait à 252 milliards de yens, soit près de 2 milliards d'euros, ce qui a suscité de nombreuses protestations et aurait fait de ce stade le plus cher du monde.
Zaha Hadid s'est finalement retirée de la course, après avoir pourtant songé à concourir de nouveau.
Ce fiasco a repoussé la date de fin des travaux et forcé à déplacer dans la banlieue de Tokyo la Coupe du monde de rugby 2019 organisée par le Japon.
La ville de Tokyo a de son côté accepté début décembre de financer la construction du stade à hauteur de 39,5 milliards de yens, après des mois de discussions avec le gouvernement central.
Le gouverneur Yoichi Masuzoe avait précédemment refusé de payer la somme de 50 milliards de yens réclamée par le ministère des Sports pour le projet initial.
Le choix du stade se faisait d'autant plus attendre que la préparation des JO est scandée de nombreux problèmes: le logo initial a aussi été abandonné après des accusations de plagiat et le nouveau n'est toujours pas choisi. Plus de 300 propositions restent en lice après un premier écrémage (14.599 candidatures émanant de particuliers ou groupes avaient été déposées après un appel d'offres à l'automne).
Par ailleurs, les coûts d'organisation de cet événement risquent d'atteindre 1.800 milliards de yens (13,8 milliards d'euros), soit six fois l'estimation initiale, ont rapporté des médias japonais en fin de semaine dernière.
Enfin, lundi, le vice-président du Comité d'organisation des JO de Tokyo, Akio Toyoda (qui est aussi le PDG de Toyota), a annoncé qu'il démissionnait, officiellement pour mieux consacrer son temps à la présidence d'une structure de soutien des JO montée par les entreprises nippones.