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© AFP/FABRICE COFFRINI
Le patron du CIO Thomas Bach
, en conférence de presse à Lausanne, le 4 juin 2017
A tous les coups l'on gagne: le CIO doit faire un pas de plus vendredi vers une désignation simultanée en septembre des organisateurs des JO-2024 et 2028. Seule inconnue, l'ordre de l'attribution: Paris et Los Angeles, uniques candidates, font officiellement campagne pour 2024 exclusivement.
Vendredi, après avoir reçu les conclusions d'un groupe de travail, la commission exécutive du CIO devrait se prononcer en faveur d'un double vote le 13 septembre prochain à Lima. La recommandation sera ensuite soumise à la centaine de membres du CIO réunis en session extraordinaire en juillet à Lausanne.
Thomas Bach , chef du mouvement olympique, qui déplore qu'il y ait "trop de perdants" durant la phase de candidature, souhaite ainsi sanctuariser les dossiers de Paris et Los Angeles, en leur garantissant l'une des deux éditions 2024 ou 2028.
Mercredi, le patron de la candidature américaine Casey Wasserman a semblé ouvrir la porte pour la première fois à une candidature de LA pour 2028, avant que Los Angeles, dans une mise au point, ne répète que LA est "la ville idéale pour accueillir les JO-2024".
Dans ce jeu de dupes, Paris comme Los Angeles continuent donc à se positionner uniquement pour 2024, même si, pour beaucoup d'observateurs, le scénario de Jeux en 2024 à Paris et en 2028 à Los Angeles semble se dessiner.
- Pourquoi Los Angeles n'a pas de raisons d'attendre 2028 -
. Le changement, c'est maintenant: "Si l'Agenda 2020 est la direction que veut vraiment suivre le mouvement olympique, le projet LA 2024 est littéralement le seul projet Agenda 2020", affirme M. Wasserman. "Los Angeles apporterait le plus au mouvement olympique en 2024, pourquoi attendre 2028 ?", renchérit le maire démocrate de Los Angeles, Eric Garcetti.
. Le projet californien, axé sur l'utilisation de structures existantes et en cours de construction, peut marquer l'entrée dans la nouvelle ère souhaitée par le CIO. Los Angeles, qui a décidé de ne pas construire de Village olympique et d'utiliser des résidences universitaires, peut montrer à d'autres capitales qu'organiser les Jeux est possible sans construire et sans se ruiner.
. Un modèle pour l'avenir et "apaisant": "Comme nous n'avons pas beaucoup à construire, la double désignation bénéficierait surtout à la candidature suivante. Cela ne nous amènerait rien qu'une autre ville soit désignée avant nous, alors que la ville qui serait désignée après nous, en profiterait beaucoup plus, en termes d'économie de coûts, grâce à notre modèle", assure encore Wasserman, mettant en avant son modèle "low risks", réplicable ailleurs dans le monde. De plus, la candidature américaine sera "apaisante", après l'expérience notamment de Rio, marquée par des difficultés économiques et des interférences politiques.
© AFP/Paz PIZARRO
Le duel Los Angeles-Paris pour l'obtention des JO-2024
. Un financement pour 2024 seulement: Comme le projet californien sera financé par des investisseurs privés (5,3 milliards USD), il est très dépendant de la conjoncture économique américaine. Rien ne dit que, si LA devait attendre quelques années de plus, les partenaires privés seraient aussi nombreux et généreux. Le projet est par ailleurs conçu uniquement pour 2024, notamment les plans pour les infrastructures temporaires.
- Pourquoi Paris ne veut "que 2024" -
. L'édition du centenaire: "Ce n'est pas une tactique de mettre en avant le centenaire (des JO-1924 à Paris). Cela fait partie des atouts classiques comme le fait qu'on présente une 4e candidature et le fait que l'on est un partenaire qui accueille régulièrement des événements avec succès", explique Tony Estanguet , coprésident de la candidature parisienne.
. Un réseau de transports efficace: "Pendant la visite de la commission d'évaluation, on a beaucoup insisté sur les transports, sur le fait que tous les sites sont distribués par les transports en commun et seront situés à moins de 400 mètres d'un métro. On sait faire parce qu'il y a déjà 8 millions de passagers par jour. Là-dessus, Los Angeles peut être meilleur en 2028".
. La compacité: le dossier parisien offre "une compacité des sites au coeur de Paris, avec 22 sports dans un rayon de 10 km avec des sites emblématiques, Los Angeles ne l'offre pas".
. Profiter de la "dynamique politique": "Si aujourd'hui la dynamique s'arrête parce qu'on n'a pas eu les JO-2024, ce sera très compliqué de la retrouver. On sait que les interlocuteurs ne seront plus là pour 2028 alors que le tandem Emmanuel Macron/Anne Hidalgo peut être là pour 2024".
. Un projet "moins bon" en 2028: "Notre projet en 2028 sera moins bon qu'en 2024. Le projet technique, on ne pourra pas le maintenir pour 2028 et forcément on va devoir s'éloigner du centre de Paris. Si l'on installe le Village olympique et le centre aquatique plus loin, ce n'est pas le même projet".