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L'or, l'argent et le bronze: l'équipe de France est passée par toutes les couleurs mardi aux JO de Sotchi et par toutes les émotions, entre la joie du miraculé Pierre Vaultier et la déception de Martin Fourcade, privé d'un troisième titre olympique pour quelques centimètres.
A quoi tient la postérité? Pour Martin Fourcade , peut-être aux quelques centimètres qui ont manqué, derrière le Norvégien Emil Svendsen, médaillé d'or de l'épreuve de mass-start en biathlon au terme de 15 km d'une lutte intense, sous les flocons épais du plateau de Laura.
En quatre courses, le Catalan, âgé de 25 ans, affiche un bilan exceptionnel: deux médailles d'or et une d'argent. Mais la déception était visible sur son visage à l'arrivée. Il n'a pas rejoint Jean-Claude Killy, dernier Français à avoir décroché trois titres olympiques aux JO d'hiver, en 1968 à Grenoble.
Qui sait ? Sa défaite s'inscrira peut-être dans les glorieuses injustices dont le sport français se repaît, des poteaux carrés de Glasgow fatals à l'AS Saint-Etienne en 1976 jusqu'aux 15 centimètres qui manquèrent à Abdelatif Benazzi pour marquer l'essai de la victoire du XV de France face aux Springboks en demi-finale de la Coupe du monde 1995.
- Le titre pour Vaultier -
La chance est peut-être passée, car les Français du biathlon semblent a priori moins bien armés sur les relais (mixte mercredi et messieurs samedi) pour offrir un nouveau titre olympique à leur leader.
En attendant, la France a un nouveau champion olympique, qui s'appelle Pierre Vaultier, sacré sous la pluie en snowboardcross, deux mois après une blessure si sérieuse au genou droit qu'elle avait failli le priver du rendez-vous de Sotchi.
Originaire des Hautes-Alpes, Vaultier, 26 ans, a été hégémonique tout au long de la journée, malgré des conditions Dante sques. L'autre Français de cette finale à six, Paul-Henri de Le Rue, a pris la 4e place.
Vainqueur de toutes ses séries, Pierre Vaultier, triple vainqueur de la Coupe du monde (2008, 2010, 2012) décroche sa première médaille dans une grande compétition.
Le snowboardcross est une discipline très spectaculaire où les concurrents, qui partent sur la même ligne, doivent dévaler une piste de 750 m jalonnée de "vagues" et de sauts. La règle est simple: le premier en bas a gagné.
L'or de Vaultier, l'argent de Fourcade... Il manquait le bronze pour que la journée fut complète. La troisième médaille est tombée dans la soirée, apportée par Kevin Rolland, en ski half-pipe, une nouvelle discipline au programme olympique.
A force de tourner, virer et s'élancer sur les lèvres du demi-cylindre en neige, il a convaincu le jury de lui offrir une médaille. Pas l'or qu'il espérait tant, mais le bronze.
- Lamy Chappuis encore distancé -
© AFP/
Jason Lamy Chappuis (N.8) éprouvé après avoir franchi la ligne de l'épreuve du grand tremplin de combiné nordique, le 18 février 2014 à Rosa Khoutor
Cette médaille est la neuvième de l'équipe de France olympique, qui a déjà dépassé (3 contre 2) le total de titres olympiques de Vancouver (11 médailles au total en 2010). Surtout, à cinq jours de la fin des JO, elle semble en mesure de remplir l'objectif susurré avant le début des Jeux: 15 podiums, pour peu que les skieurs participent à l'effort général.
En revanche, la France est une nouvelle fois victime de "la malédiction du porte-drapeau". Décevant 35e de l'épreuve du petit tremplin dont il détenait le titre le 12 février, Jason Lamy Chappuis a cette fois fait mieux. Sous les trombes d'eau, il a terminé septième de l'épreuve du grand tremplin.
Handicapé par des problèmes de matériel lors de la première épreuve, Lamy Chappuis a été victime du syndrome des jambes lourdes, dans l'épreuve de ski de fond (10 km) disputée sur une "neige" aux allures de glace pillée pour cocktail de fin de soirée. Pas facile avec ça de participer à la grande fête des couleurs.