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© AFP/Pierre-Philippe Marcou
Le biathlète Martin Fourcade passe la ligne d'arrivée du 20 km en tête, le 13 février 2014 à Rosa Khoutor près de Sotchi
Insatiable, Martin Fourcade s'est un peu plus rapproché jeudi de Jean-Claude Killy, triple médaillé d'or à Grenoble en 1968, avec un deuxième titre olympique, celui du 20 km en biathlon, qui le consacre, à 25 ans seulement, comme l'un des plus grands athlètes tricolores de l'histoire.
Trois jours après la poursuite, le ciel est de nouveau resté bleu au-dessus du complexe Laura.
Martin Fourcade est bien chez lui en Russie, où son aura déjà grande va bientôt dépasser les hauteurs des montagnes de Rosa Khoutor.
"Il est fantastique, c'est un athlète extraordinaire. Il est si fort et je suis fier pour lui. Parce c'est l'un des plus grands de l'histoire", l'a complimenté le Norvégien Ole Einar Bjoerndalen, légende vivante du biathlon qui n'a pas réussi jeudi à décrocher une 13e médaille olympique, record absolu, seulement 34e de l'individuelle 20 km.
Oui, Martin Fourcade évolue désormais dans une autre dimension. De celle des plus grands champions comme Jean-Claude Killy.
Aux jeux d'hiver, cela ne s'était plus vu depuis 1968 de voir un Français gagner et gagner encore.
"Double champion olympique, c'est incroyable, mes Jeux sont déjà réussis mais j'ai envie de me battre aussi pour l'équipe. Je n'ai pas envie de rentrer tout seul avec plein de médailles et les autres qui font la gueule", explique-t-il.
"J'ai envie de rester le même, les pieds bien collés sur le sol car il y a encore plein de belles choses à aller chercher", sourit-il.
Au bord de la chute
La joie était différente de celle de lundi soir dans la poursuite.
© AFP/Alberto Pizzoli
Le biathlète Martin Fourcade sur le pas de tir lors du 20 km, le 13 février 2014 à Rosa Khoutor près de Sotchi
D'abord parce que le format de la course -sorte de contre-la-montre sur 20 km entrecoupé de quatre séances de tir- ne permet pas aux biathlètes de connaître de manière définitive leur classement.
Ensuite, parce que Martin Fourcade a donc dû attendre l'arrivée de l'Allemand Erik Lesser cinq minutes pour tard, dernier rebelle qui l'aura tutoyé jusqu'au bout.
A la sortie du dernier pas de tir, Lesser, qui débloque enfin le compteur allemand en biathlon, possédait pratiquement 10 secondes d'avance.
La faute à une ciblé ratée par Fourcade lors de la première séance debout, qui l'aura obligé à cravacher quand Lesser réalisait un sans-faute. Le Russe Evgeniy Garanichev a lui été heureux de sa 3e place.
De fait, Fourcade n'aura finalement pointé en tête de l'épreuve qu'au premier intermédiaire, et à l'arrivée.
"Je savais qu'avec une faute, j'étais encore capable de gagner. La clé du succès aujourd'hui était de rester concentré pendant une heure".
"Et en plus il a de la chance !", ajoutera son frère aîné Simon, très bon 13e, en voyant après l'arrivée les images de son frère évitant in extremis une chute dans un virage qui lui aurait coûté la victoire.
© AFP/Alberto Pizzoli
Le biathlète Martin Fourcade lors du 20 km olympique, le 13 février 2014 à Rosa Khoutor près de Sotchi
"Comme un chat je suis resté sur mes pattes", pouvait plaisanter Martin.
L'or en cadeau
Impassible et serein, Fourcade a donc attendu que Lesser soit à 25 m de la ligne d'arrivée, trop loin pour battre son chrono, pour exulter en levant les bras au ciel.
"C'était l'anniversaire de ma copine aujourd'hui. Je n'avais pas eu le temps d'acheter de cadeau, je suis tout excusé. Demain, c'est la Saint-Valentin... Il n'y a pas de course, c'est dommage !", pouvait-il glisser avec un petit rire coquin.
Dans le sillage du champion olympique, les Français ont réalisé une très belle course.
Outre Simon Fourcade, 13e donc, Jean-Guillaume Béatrix, médaillé de bronze en poursuite lundi, a longtemps bataillé pour le podium et termine finalement 6e, à 43 sec 8/10e du vainqueur.
Alexis Boeuf en revanche, termine beaucoup plus loin, 82e.
Le Norvégien Emil Hegle Svendsen, grand rival de Fourcade, a terminé à la 7e place, à près d'une minute. Tellement loin de la dimension prise par Fourcade.