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© AFP/Javier Soriano
L'équipe de France de handball imite le sprinteur jamaïcain Usain Bolt
et son geste de l'éclair, au moment de monter sur le podium pour recevoir la médaille d'or olympique, aux JO de Londres, le 12 août 2012
Les handballeurs français sont restés perchés sur leur promontoire divin, très loin au-dessus des autres, simples mortels, en remportant un deuxième titre olympique consécutif, qui les installe à jamais dans la légende du sport, dimanche à Londres.
Seule la victoire est belle, dit-on. Ils oublieront donc la manière, moins séduisante qu'il y a quatre ans à Pékin, avec laquelle ils ont mis à la raison la Suède en finale (22-21). Car ce seront bien leurs noms, et non celui des Scandinaves, qui resteront gravés dans le marbre de l'histoire.
© AFP/Odd Andersen
Les handballeurs français Luc Abalo
(g), William Accambray
(g) et Samuel Honrubia
(d) courent avec le drapeau français après le titre olympique remporté aux JO de Londres, le 12 août 2012
Déjà doubles champions du monde en titre (2009, 2011), ils ont, en retenant leur titre, fait ce qu'aucune autre nation du handball n'avait réussi, si l'on excepte l'URSS, sacrée en 1988, puis en 1992 sous le nom d'Equipe unifiée avec un groupe très différent.
Après cet exploit exceptionnel, ils pouvaient à juste titre se permettre un petit trait d'humour en montant sur le podium. A l'unisson, ils ont copié le geste de l'éclair d' Usain Bolt , le super-héros des Jeux de Londres, avec ses titres sur 100 m, 200 m et relais 4x100 m.
"Bolt a dit que maintenant il était dans la légende. Je crois que nous, on a beaucoup de respect et d'humilité, mais faire ce qu'on a fait depuis cinq ans nous permet aussi d'être dans la légende du sport, on est bénis par les Dieux de l'Olympe", a expliqué Daniel Narcisse , à l'origine de l'idée.
© AFP/Franck Fife
Les Suédois en défense face au Français Daniel Narcisse
(c), au tir, en finale du tournoi olympique de handball, aux JO de Londres, le 12 août 2012
En 2008, les "Experts" avaient balayé l'Islande en finale (28-23), pour terminer invaincus. Cette année, l'Islande s'est encore dressée devant eux et leur a infligé leur unique défaite de la compétition, en poule (30-29). Mais l'issue finale a été identique.
La Suède, à qui le titre a échappé pour la quatrième fois après ses médailles d'argent en 1992, 1996 et 2000, a fait front avec beaucoup de bravoure et d'orgueil. Mais elle n'a jamais paru en mesure d'inverser le cours de l'histoire.
Expérience et maîtrise de soi
La France avait trop d'expérience, de maîtrise de soi, d'humble assurance pour laisser s'envoler sa troisième médaille olympique, avec le bronze de Barcelone en 1992. Elle a aussi délivré quelques promesses pour l'avenir avec ses jeunes comme Xavi er Barachet, très à l'aise après une quinzaine difficile.
© AFP/Christophe Simon
Le Français Luc Abalo
au tir face au gardien suédois Johan Sjostrand en finale du tournoi olympique de handball, aux JO de Londres, le 12 août 2012
"Je n'arrive pas à réaliser. Participer aux JO était déjà un rêve de gosse. Alors les gagner, c'est extraordinaire. Moi qui ai connu la victoire au Mondial-2011, ce titre est bien au-dessus", appréciait-il, lui qui est l'un des cinq nouveaux qui n'avaient pas connu le bonheur de Pékin.
Contrairement aux épopées précédentes, tout n'a pas coulé de source pour en arriver là. Les Français ont dû se remettre en question cet hiver, après la déception de l'Euro, où leur 11e place leur a valu quelques cinglantes critiques.
"Je savais que si on ne sortait pas endoloris de cette aventure qu'on avait mal préparée et mal gérée, on serait forcément en danger la fois d'après. Finalement, on n'a pas mal construit notre affaire", avait beau jeu d'expliquer dimanche Claude Onesta , l'entraîneur tricolore.
A Londres aussi, les Bleus ont tangué par moments. Comme lors d'un quart de finale où l'Espagne les a poussés au bord du précipice. Avant qu'un gamin ingénu mais doté d'une force bestiale, William Accambray , ne les délivre à la dernière seconde, sur un ballon miraculeusement revenu dans ses mains.
S'ils ont paru un peu crispés offensivement en finale, où leur défense les a portées d'un bout à l'autre, leur chef d'oeuvre a été proposé en demi-finale contre la Croatie. Le vieil ennemi, toujours complexé contre la France, n'a pas existé (25-22).
A Pékin, la France avait gagné autour d'une grande star Nikola Karabatic . A Londres, celui-ci s'est fait plus discret et l'équipe a pris le relais, chacun tour à tour se montrant décisif. Le fruit d'un travail de longue haleine ou, selon Onesta, "la sensation du travail bien fait."