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Le président français Jacques Chirac (g), Jean-Claude Killy (c) et le ministre des Sports Jean-François Lamour présentent la candidature de Paris aux JO 2012 le 6 juillet 2005 à Singapour
L'audit indépendant mené après les échecs répétés des candidatures françaises pour les jeux Olympiques a mis en lumière une série de carences que le mouvement sportif, désormais seul maître d'oeuvre, devra régler très vite s'il veut retenter sa chance, probablement avec Paris, dans les années à venir.
Pour espérer l'emporter et accueillir une nouvelle fois les JO, une candidature française devra respecter un certain nombre d'impératifs:
- Se hâter lentement: "La route est longue", a reconnu la ministre des Sports Valérie Fourneyron, commentant le rapport de la société Kénéo rendu public mercredi. L'Etat, comme le Comité national olympique (CNOSF) désormais en charge avec Bernard Lapasset de conduire la diplomatie sportive de la France et donc de porter les candidatures aux JO, reconnaissent explicitement avoir "mis la charrue avant les boeufs" lors des dernières tentatives (hormis celle de Paris-2012) et promettent de respecter la première proposition du rapport: Ne pas postuler "sans vision globale et sans mobilisation forte des parties politiques et sportives derrière un projet durable au service du sport -national et international- et du développement du territoire".
- Oublier 1924: les partisans d'une candidature de Paris pour 2024 jouent sur la coïncidence avec l'anniversaire des JO parisiens de 1924. Un non argument aux yeux du CIO qui, en 1996, n'a pas hésité à donner les Jeux du Centenaire à Atlanta et non Athènes... Le CIO demande aujourd'hui aux candidats de répondre à une série de questions: "Pourquoi avez-vous besoin des Jeux?", "Pourquoi voter pour vous?", "Qu'allez-vous nous apporter?". Les réponses doivent "faire écho aux préoccupations des votants et du mouvement olympique, notamment en matière d'héritage", note Kénéo.
© AFP/Eric Feferberg
Le maire de Paris Bertrand Delanoë console un membre de la délégation française, aux côtés du ministre des Sports Jean-François Lamour, après l'annonce que Londres accueillerait les JO 2012, le 6 juillet 2005 à Singapour
- Se dépolitiser, se +sportiser+: des "politiques trop présents"... Voilà l'un des diagnostics des experts pour expliquer l'échec des quatre dernières candidatures françaises (Lille-2004, Paris-2008 et 2012, Annecy-2018). Le transfert de compétences en matière de "diplomatie sportive" opéré mercredi entre l'Etat et le CNOSF répond en partie à cette nécessité de "réforme de la politique internationale du mouvement sportif" prônée par le rapport, qui préconise un "CNOSF plus actif à l'international", et la constitution d'un "solide réseau d'influence".
- Trouver un patron: "Faire de la résolution de la question clé du leadership une condition nécessaire préalable au lancement d'une candidature": en bref, trouver le bon "patron" pour une prochaine candidature. Tout est dit dans cette recommandation, surtout après les errements de la gouvernance d'Annecy-2018, avec le remplacement en catastrophe du skieur de bosses Edgar Grospiron par l'homme d'affaires Charles Beigbeder.
- Miser sur l'été, sur Paris et les "grands" JO: Paris est la "seule ville vraiment compétitive" jugent les experts, qui ne croient guère à une candidature hivernale. Passer par une candidature aux jeux Olympiques de la jeunesse, comme envisagé un temps par le CNOSF, serait également coûteux et contre-productif.
- Préparer le terrain: sans attendre une candidature officielle, les responsables doivent dès à présent réfléchir sur "un concept d'organisation des Jeux pour sécuriser le foncier et prendre en compte cette perspective dans les projets actuels de construction, d'équipements et d'aménagement du territoire". Notamment s'insérer dans le projet du Grand Paris.
- Bien jauger le timing: Paris-2008, comme Annecy-2018, ont été des candidatures perdues d'avance selon les experts de Kénéo, qui notent que ces JO étaient promis à Pékin et Pyeongchang en raison de la règle tacite de l'alternance des continents. Il convient donc d'attendre le résultat du vote pour 2020 pour envisager une éventuelle candidature pour 2024. Si Istanbul ou Madrid l'emportent, le projet pourrait être reporté à 2028, ce qui laisse une marge appréciable aux responsables pour ouvrir les chantiers précédents.