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Qui est candidate aux JO 2024, française voire franchouillarde au même titre que la baguette, le béret et le camembert et connue du monde entier? Paris? Non: la pétanque bien sûr, ou plutôt les sports de boules, pratiqués dans quasiment tous les pays du monde dont plus de 100 dotés d'une fédération.
La campagne n'est encore active que sur le web avec près de 35.000 fans sur Facebook. Elle sera officialisée en octobre, au Sportel de Monaco dont le prince Albert est le président d'honneur de la Confédération mondiale des sports de boule (CMSB). Mais les photos sont d'ores et déjà prêtes.
Jean-Pierre Foucault, Gérald Dahan, Nikos Aliagas, Marc-Olivier Fogiel, Cécile de Ménibus, Jean-Marc Mormeck ou PPDA, tous accros de la pétanque, ont offert leur image à la candidature. Un peu microcosme médiatico-parisien? Oui, peut-être, "mais la campagne va également partir de l'étranger", prévient Claude Azéma, président de la CMSB.
Car les déclinaisons des sports de boules, la pétanque mais également la Lyonnaise et l'Italienne Raffa, ne sont pas des monopoles gaulois. Cent-trois nations des cinq continents sont affiliées aux trois fédérations mondiales de la CMSB.
La Lyonnaise cartonne en Afrique, la pétanque est vedette en Asie, spécialement en Thaïlande dont les clubs totalisent 600.000 membres. C'est d'ailleurs une Thaïlandaise qui règne sur les classements mondiaux féminins.
Chez les hommes, en revanche, la discipline reste les deux pieds bien calés dans l'Hexagone (300.000 licenciés) avec une star charismatique et prometteuse, Dylan Rocher, beau gosse sarthois de 22 ans, champion du monde et boulimique de trophées depuis ses 19 ans qui fait dire à Claude Azéma qu'il est "content quand ce n'est pas un Français (entendez Dylan) qui gagne."
Aujourd'hui, malgré cette mainmise des Tricolores chez les hommes, la CMSB est la fédération internationale qui peut se prévaloir, au niveau mondial, du plus grand nombre de licenciés par rapport à tous les autres sports qui tapent à la porte des Jeux: bowling, baseball, escalade, rollers...
- Une misère... -
A partir des JO-2020, ce sera aux comités d'organisation de proposer les disciplines qu'ils souhaitent inviter. A ce titre, une victoire de Paris ou même de Rome, patrie de la Raffa, serait un plus indéniable pour les Boules dont les trois variantes seront proposées au CIO qui reconnaît la fédération depuis 1986, avec l'accent mis, c'est dans l'air du temps, sur les épreuves mixtes, en couple.
En revanche, les boulistes ne suivent pas sur le plan financier. Les sponsors ne se bousculent pas dès qu'il s'agit de cochonnet et, au-delà de la popularité, l'argent reste le nerf des campagnes olympiques.
A titre d'exemple, la CMSB ou la Fédération internationale de boule lyonnaise comptent 70.000 euros de budget. Une misère à l'échelle d'un candidat olympique.
"Autant, on n'a pas de mal à trouver des partenaires pour les grosses manifestations comme les Mondiaux qui se jouent à guichets fermés en France, reprend Claude Azema, autant on peine à trouver des sponsors réguliers, car il y a peu de fournitures, excepté les boules", et un marché relativement captif partagé par deux ou trois fabricants dont les plus gros sont Obut et KTK.
L'idée est donc de profiter de l'image des JO. Là encore, l'Asie -où personne ne joue sans sa tenue ad hoc siglée de la marque FBT, géant thaïlandais de la pétanque- pourrait venir sauver les boules. La CMSB est en pourparlers avec un jeune équipementier généraliste chinois tenté par son marché... et surtout par un gros coup olympique.