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© AFP/Johannes Eisele
Le perchiste Renaud Lavillenie
, le 10 août 2012 à Londres
"Tout est parfait pour moi ce soir", a estimé Renaud Lavillenie , après son sacre vendredi à la perche aux Jeux de Londres qui fait de lui le premier Français titré aux JO en athlétisme depuis seize ans.
Q: Les dieux de la perche étaient-ils avec vous ce soir ?
R: "Pourquoi ? Ce n'est pas sorti de nulle part. Au-delà de la place, il y a tellement de choses, le record olympique, la performance, la manière. Tout est parfait pour moi ce soir... On savoure ! Je n'ai pas explosé de joie tout de suite car le concours n'était pas fini. Je n'étais pas venu pour rien, je savais que j'avais le potentiel pour faire quelque chose de gros. Les 24 heures à partir du début du concours jusqu'au moment où j'aurai ma médaille sont les 24 plus belles heures de ma vie".
Q: Qu'est-ce que cela vous fait de succéder à Jean Galfione ?
R: "Cela fait tellement longtemps que j'y pense. Je lui ai déjà succédé il y a sept mois en devenant champion du monde en salle. On partage plein de choses.. Nous sommes les deux seuls Français à avoir fait 6 m, nous sommes deux champions du monde en salle, nous sommes champions olympiques. Pour moi, Jean n'est pas un +petit+ athlète. C'est un grand homme pour lequel j'ai énormément de respect et cela me fait énormément plaisir."
Q: Qu'avez vous pensé lors de votre dernier essai à 5,97 m, où le titre se joue en fait ?
R: "Je n'y pensais pas. Je me suis juste concentré à faire un super saut. Peu importe les conséquences, je ne voulais rien regretter sur ce saut-là. Je n'ai pas pensé à ce qu'avaient fait les autres, ni à la finalité, je pensais juste à me faire plaisir."
Q: Mais une fois les 5,97 m assurés, vous vouliez plus...
R: "J'ai toujours été comme cela. Aux Championnats d'Europe 2011 en salle, quand je fais 6,03 m, je suis tout de suite concentré pour tenter quelque chose de plus gros. Cela fait partie de ma nature, je ne me satisfais pas de quelque chose, quand je sais que je peux aller encore plus haut. Même quand je fais 5,97 m, il reste un essai aux deux autres. C'est pour cela qu'il ne faut pas faire l'erreur de sortir de sa compétition. J'ai tenté 6,02 m parce que l'Allemand Bjorn Otto allait sauter, et 6,07 m parce que je voulais être le second dans l'histoire du saut à la perche. Mais j'étais un peu trop fatigué. Mon entraîneur m'a dit que s'il avait été à ma place, il aurait tenté le record du monde. Mais moi je m'en moque, je m'en moque (sourires). 6,16 m, évidemment ça aurait été super, mais 6,07 m peut être très important. Je vois les choses étape par étape, et ce n'est pas fini. Peut-être dans l'avenir, nous verrons pour le record du monde."
Propos recueillis en point de presse