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© AFP/Christophe Simon
La délégation allemande durant la cérémonie d'ouverture des JO de Londres, le 27 juillet 2012.
Près de vingt-deux ans après la Réunification, les Allemands s'inquiètent de leur déclin sportif encore constaté aux Jeux Olympiques de Londres, surtout en natation et escrime, où ils brillaient habituellement.
Dans ce contexte de doutes sur leurs performances, la grande fête des JO a également été ternie par une polémique sur la liaison d'une rameuse allemande, adja Drygalla, avec un cadre du parti néo-nazi NPD, et son retour précipité au pays après les premières révélations par la presse.
D'un point de vue sportif, les statistiques sont implacables: depuis que la RFA et la RDA se sont réunifiées, le 3 octobre 1990, le bilan allemand aux JO n'a cessé de se dégrader.
Troisième du classement des nations à Barcelone 1992 avec 82 médailles, dont 33 en or, l'Allemagne est encore sur le podium à Atlanta avec 65 médailles (20), mais tombe à la 5e place à Sydney avec 56 médailles (13), puis à la 6ème à Athènes (49/13), pour atteindre la 5ème à Pékin en 2008, mais avec seulement 41 récompenses, dont 16 en or.
© AFP/Leon Neal
La joueuse de tennis allemande Sabine Lisicki
en pleurs après avoir perdu le match pour la 3e place du double mixte, le 5 août 2012 aux JO de Londres.
Jeudi à la mi-journée, l'Allemagne se classait 6e au tableau des médailles avec 34 médailles dont 9 d'or.
"Il y a certainement un potentiel d'amélioration", reconnaissait Hans-Peter Friedrich, ministre allemand de l'Intérieur et des Sports, dans un entretien paru lundi dans le quotidien Tagesspiegel.
Le ministre espère encore "la place numéro 5", même s'il souligne qu'il n'y a "parfois que deux médailles d'or de différence entre le 5e et le 10e rang", laissant la porte ouverte à une nouvelle déception.
L'Allemagne doit composer avec la faillite de disciplines majeures, à commencer par la natation. Pour la première fois depuis 80 ans, elle n'a obtenu aucune médaille dans cette discipline où elle a longtemps brillé.
"Début olympique complètement raté! Même les Kazakhs se moquent de nous", titrait en Une Bild, quotidien le plus lu du pays, deux jours après le début de la compétition marqué par l'échec des nageurs Britta Steffen et Paul Biedermann , qui étaient considérés comme deux solides chances de médailles.
Pendant des décennies après la chute du IIIème Reich, les Allemands, qui hésitaient à se montrer patriotiques, se délectaient des performances de leurs athlètes. La RDA communiste et la RFA se livraient à une véritable course aux médailles.
Mais avec la Réunification et la fin du soutien intense aux athlètes dans l'est du pays, la relève semble difficile. D'autant plus que la journée traditionnelle du petit Allemand --école le matin, sport l'après-midi-- est en voie de disparition, posant de nouveaux défis aux associations sportives, traditionnellement très fortes, et aux recruteurs des sportifs de haut niveau.
En escrime, discipline où ils excellent habituellement, les Allemands n'ont remporté à Londres que deux médailles, l'argent avec Britta Heidemann (épée) et le bronze en fleuret par équipes.
© AFP/Bernd Wustneck
La rameuse Nadja Drygalla dans les locaux de son club, le 5 août 2012 à Rostock.
Même en équitation, où elle s'est pourtant globalement bien défendue, l'Allemagne a été traumatisée par la perte du titre en dressage par équipes, épreuve qu'elle dominait depuis les Jeux de Montréal 1976 (si l'on ne tient pas compte des JO de Moscou en 1980 qu'elle avait boycotté), au profit de la Grande-Bretagne.
En athlétisme, elle semblait tout de même remonter la pente après avoir remporté sa première médaille d'or depuis douze ans, mardi, au lancer de disque de l'Allemand Robert Harting .
Dans ce contexte sportif morose, les révélations sur la liaison entre la rameuse Nadja Drygalla et un cadre du NPD ont égratigné un peu plus la fierté allemande. L'athlète a cependant affirmé "rejeter catégoriquement toute idéologie d'extrême-droite".
Elle a reçu le soutien du ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière, qui a estimé que la presse avait "dépassé les limites" sur le débalage de la vie privée des sportifs.