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© AFP/
Vue satellite fournie par la Nasa le 3 février 2014 montrant la région de Sotchi où se déroulent les JO
Les températures, largement positives depuis plusieurs jours à Rosa Khoutor, site montagnard des épreuves de ski des JO, affectent de façon différente les disciplines mais complique la tâche des athlètes et des organisateurs.
Il y a un petit air de printemps sur les Jeux de Sotchi: mardi vers 15h00 (11h00 GMT), il faisait 11,8°C au Parc olympique, à Sotchi au niveau de la mer, où se déroulent les épreuves de glace.
Surtout, la météo n'a rien d'hivernal en montagne: le thermomètre a grimpé jusqu'à +2,9°C sur le site de ski de fond, à +7°C dans l'aire d'arrivée du ski alpin et à +8,2°C dans l'enceinte de la piste de bobsleigh et de luge.
Les organisateurs ont activé leur plan d'urgence prévu en cas de situation de ce type, a révélé la directrice de communication du comité d'organisation, Aleksandra Kosterina.
"Nous avons plusieurs mesures, l'une d'elle est d'utiliser la neige que nous avons stockée depuis l'hiver dernier", a-t-elle expliqué.
Placée sous des bâches isolantes, cette neige commence à être déployée sur les sites de compétition.
Mais les organisateurs ne peuvent rien contre la météo alors que le thermomètre repasse tout juste en territoire négatif la nuit. "Nous avons organisé 22 épreuves-test l'hiver dernier, il faisait très chaud parfois et nous les avons toutes menées à bien", a rappelé Mme Kosterina.
Reste que les athlètes et leur encadrement technique doivent prendre en compte à ce changement brutal des conditions météo.
. Ski alpin
Selon l?Américain Bode Miller, les adeptes de neige dure, voire verglacée, dont il fait partie, ne vont pas être à la fête lors du super-combiné vendredi.
"Les conditions sont plus faciles et cela va niveler le niveau. Il sera difficile pour les +descendeurs purs+ de creuser l'écart", estime le quintuple médaillé olympique dont la dernière chance de titre repose sur le super-combiné.
© AFP/Pierre-Philippe Marcou
Un biathlète lors du sprint, le 8 février 2014 aux JO de Sotchi
Pour le moment, malgré les températures printanières attendues jusqu'à vendredi (11°C prévus), il n'y a pas d'état d'urgence chez les responsables de la Fédération internationale (FIS).
Pour les skieurs, qui ont déjà croisé de telles conditions au cours de l'hiver, il n'est pas évident de passer d'une neige glacée à une surface lourde et gorgée d'eau au cours d'une même descente.
"En haut de la descente, c'est verglacé, bien dur et progressivement cela se ramollit: on passe d'une neige d'hiver à une neige de printemps", explique l'Américain Andrew Weibrecht.
. Ski de fond/biathlon/combiné nordique:
Pour les disciplines nordiques, le défi est d'ordre matériel, notamment en matière de fartage, si important dans la performance du fondeur, du biathlète et du spécialiste du "combiné".
"A chaque course, c'est nouveau, à chaque course, il faut trouver les bons produits. Quand on vient sur des neiges mouillées, brassées, il y a plus d'écart entre les skis, entre les produits", prévient Christophe Deloche, chef de l'équipe de France de ski de fond.
Mardi matin, les qualifications du sprint (fond) ont été marquées par de nombreuses chutes, dans un virage situé dans la descente menant à la ligne d'arrivée.
Lundi soir, avant la poursuite messieurs du biathlon, les quelques gouttes de pluie qui sont tombées pour la première fois depuis le début des JO ont rendu piégeux l'un des virages du parcours, entraînant la chute de nombreux concurrents, notamment celle du Canadien Jean-Philippe Le Guellec, alors en tête.
A la veille de la première épreuve de combiné nordique (saut+ski de fond), l'Américain Bill Demong , champion olympique 2010 est inquiet: "Ce n'est même pas détrempé, c'est de la bouillie et c'est très dur de skier dessus".
. Snowboard/freestyle:
Dès les premiers "runs" d'entraînement, les critiques n'ont pas épargné le Parc extrême, site des épreuves de half-pipe et de slopestyle.
La neige ramollie, une véritable "soupe" par endroits, a joué un rôle important lors de l'épreuve de ski slopestyle féminin mardi. Les qualifications ont été marquées par de nombreuses chutes.
L'Américain Shaun White, star du snowboard, a trouvé le parcours de slopestyle si "intimidant" qu'il a renoncé à disputer l'épreuve.
La hausse des températures n'a pas arrangé les choses, avec cette fois en ligne de mire le "pipe", ce demi-cylindre de neige, long de 234 mètres, utilisé en half-pipe.
"Le milieu (la partie plate de transition entre les deux parois, ndlr) est complètement mou et lourd", a regretté White.
© AFP/Peter Parks
Des volontaires préparent la neige sur le site du saut à skis des JO de Sotchi, le 8 février 2014
Un des principaux problèmes soulevés lors des entraînements a été la dégradation de la partie plate du centre du +pipe+ (flat bottom), qui fait la transition entre les deux parois verticales. La neige molle qui s'est accumulée dans cette partie clé de la structure ne permettait pas aux concurrents de prendre assez de vitesse pour exécuter proprement leurs plus grosses figures, celles qui requièrent de la vitesse pour une exécution parfaite. La souplesse du revêtement des parois rend plus difficile la prise d'élan pour exécuter les sauts.
"C'est déjà arrivé ailleurs mais c'est embêtant quand ça arrive aux jeux Olympiques", a ajouté le double champion olympique.