Happy Birthday : |
© AFP/Olivier Morin
Le Français Tony Estanguet
vainqueur de la finale de canoë slalom le 31 juillet 2012 à Londres.
Quatre ans après l'échec de Pékin, Tony Estanguet a réussi son pari de conquérir un troisième titre olympique en canoë, une première pour un Français, qui plus est en laissant sur la troisième marche du podium son vieux rival Michal Martikan , mardi sur le bassin de Lee Valley.
"C'est fantastique, car c'est tellement dur d'être au top le jour-J", déclarait le Palois de 34 ans après avoir chanté la Marseillaise sur la première marche du podium londonien, en choeur avec ses nombreux supporteurs.
Au-delà des limites de son sport, il est devenu le premier Français à glaner trois titres olympiques dans la même discipline, mieux que les Lamour et Douillet. Un exploit qu'il n'était pas primordial en ce jour de gloire.
"Je n'étais pas là pour ça. Ce qui me tenait à coeur, c'était de ne pas craquer et être à mon niveau", assurait-il, préférant se réjouir d'avoir réalisé deux parcours propres, "chose qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps.
Le premier en demi-finale le laissait au 3e rang derrière le Slovène Benjamin Savsek et l'Allemand Sideris Tisiadis, l'homme qui l'avait privé du titre européen en mai dernier, mais devant Martikan.
Pouvait-il calculer pour assurer un simple podium quatre ans après la 9e place de Pékin ? Impossible, s'accordaient à dire les connaisseurs, comme le DTN qui affirmait que "Tony n'a pas encore sorti sa course".
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Le Français Tony Estanguet
vainqueur de la finale de canoë slalom le 31 juillet 2012 à Londres.
Et le triple champion olympique n'a pas calculé, d'autant qu'il s'élançait après un passage de feu et propre du double champion olympique slovaque (1996 et 2008).
"Michal ne m'a pas simplifié la tache", avouait-il. Je m'étais préparé à ce qu'il fasse claquer un temps. Et quand j'ai entendu le public, je me suis dit: +Reste centré sur ton boulot. Ton défi, c'est la rivière. Essaye de trouver la bonne partition sans chercher des trucs extraordinaires"+.
Un défi qu'il relevait d'une maniière époustouflante, lisant chaque remous, arrachant les passages de portes en courbant le torse, pour finalement franchir la ligne d'arrivée avec 1 sec 75 d'avance sur Martikan.
S'il avait la position de vainqueur à l'arrivée, "car on sait qu'on n'est pas loin du compte quand on est devant Martikan", il a quand même tremblé jusqu'à l'arrivée de Tasiadis qui échouait au deuxième rang.
Le bonheur est sur les rives du bassin. La satisfaction chez l'entraineur Sylvain Curinier , l'homme que Tony est allé chercher pour relever ce quatrième pari olympique, tout comme chez Patrice Estanguet , le frère ainé argenté à Barcelone et qui a travaillé avec le petit frangin.
Cette troisième médaille venue de très loin a-t-elle une saveur particulière par rapport à 2000 et 2004? "Elle est très belle, c'est très fort, car j'ai vécu un truc de malade mais je n'ai pas envie de hiérarchiser", assurait Tony.
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Le Français Tony Estanguet
vainqueur de la finale de canoë slalom le 31 juillet 2012 à Londres.
Quand à Martikan, il ne cachait pas sa déception d'ajouter seulement du bronze à un tableau de chasse olympique riche de deux pépites et deux argents (2000 et 2004). "Je serai heureux mais plus tard. Je voulais tellement l'or", glissait le Slovaque.
Adversaires depuis les années juniors, les deux hommes vont-ils poursuivre cette rivalité jusqu'en 2016 ?
"Ce n'est pas sérieux de parler du Brésil aujourd'hui, disait Estanguet. C'est vrai qu'on est plus près de la fin, mais c'est une décision à prendre plus tard. Probablement la plus difficile à prendre".
Le bonheur sportif serait comblé s'il obtenait sa place à la commission des athlètes du CIO, défi pour lequel il a beaucoup oeuvré ces derniers mois, en parallèle de sa préparation olympique.
"Il va falloir trouver d'autres défis, mais j'ai peur que ce soit fade", glissait-il avant de s'éclipser.