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© AFP/Odd Andersen
Le biathlète français Martin Fourcade concourt sur les 20 km individuels, le 13 février 2014 à Rosa Khoutor près de Sotchi
Martin Fourcade, qui a décroché une deuxième médaille d'or jeudi en biathlon, a enfilé la tenue d'"homme des JO" de Sotchi et intégré le cercle très fermé des grands du sport français.
"Champion olympique, représentant la France..." Ils sont une poignée à avoir entendu, en version originale, cette douce musique, à deux reprises lors des mêmes jeux Olympiques ...
Dans la période d'après-guerre, pour ne citer que les plus célèbres, les athlètes Micheline Ostermeyer à Londres en 1948, Marie-José Pérec à Atlanta en 1996, les cyclistes sur piste Pierre Trentin et Daniel Morelon à Mexico en 1968, ou Félicia Ballanger à Sydney en 2000 avaient réussi le doublé en or aux Jeux d'été.
Le "grand" Jean-Claude Killy, triple champion olympique aux jeux d'hiver de Grenoble en 1968, ne sera peut-être bientôt plus seul. Car Martin Fourcade dispose encore de trois courses, dont deux relais, les 16, 19 et 22 février, pour faire fructifier son capital.
Et la tranquille assurance qu'il a promenée jeudi après-midi sur les 20 km, parsemés de quatre séances de tir, dans la douceur printanière de Rosa Khoutor, incite à l'optimisme.
© AFP/K. Tian/J. Storey
Fiche de Martin Fourcade qui a remporté l'or en poursuite 20 km au biathlon jeudi lors des jeux Olympiques de Sotchi (90x106 mm)
Leaders absents
Cette deuxième médaille est aussi la quatrième de l'équipe de France olympique à Sotchi en sept jours de compétition, et elle souligne paradoxalement les lacunes des autres Bleus.
Certes, les médailles de bronze décrochées par Jean-Guillaume Béatrix (biathlon) et Coline Mattel (saut à skis) ont constitué de jolis rayons de soleil dans la grisaille ambiante. Mais les autres leaders sont pour l'instant pointé absents.
Guilbaut Colas a été contraint de déclarer forfait en skis de bosses, en raison d'une blessure à un genou. Jason Lamy Chappuis, qui avance des problèmes de matériel, a troqué mercredi son titre de combiné nordique (petit tremplin) contre une peu glorieuse 35e place. Il bénéficiera d'une séance de rattrapage le 18 février sur le grand tremplin.
Thibaut Fauconnet, l'un des espoirs des sports de glace? Monté à neuf reprises sur un podium de Coupe du monde depuis le début de sa carrière, il a été éliminé jeudi après-midi en qualifications du 1000 m, sa distance de prédilection en short-track (patinage sur piste courte).
Dans les autres disciplines, les espoirs sont minces.
© AFP/Olivier Morin
Le skieur français Alexis Pinturault à l'entraînement sur le super-combiné, le 13 février 2014 à Rosa Khoutor près de Sotchi
Les Français observent de loin la démonstration des Nord-Américains dans les disciplines du freestyle (slopestyle, bosses, snowboard, etc). En patinage artistique, Brian Joubert, le champion aux 16 médailles internationales, a réalisé une belle performance sur le programme court jeudi soir. Mais il n'est que septième au classement provisoire et Florent Amodio, 14e, à l'issue du programme court.
A Pinturault de jouer
La bataille pour le titre se jouera sans eux, comme la chasse aux médailles... L'or semble promis à la petite merveille japonaise Yuzuru Hanyu, 19 ans, qui a décroché une note record (101,45 pts) sur le "court", à l'issue d'une démonstration époustouflante. Le Canadien Patrick Chan semble condamné à la médaille d'argent, alors que l'Espagnol Javier Fernandez et un autre Japonais, Daisuke Takahashi devraient se disputer le bronze.
En revanche, le rêve du Russe Evgueni Plushenko, déjà double champion olympique, de devenir le patineur le plus médaillé de l'histoire, s'est envolé jeudi soir avant même le début de l'épreuve, à l'échauffement à la réception d'un saut. Il a renoncé, victime de son dos, opéré il y a un an, avant d'annoncer dans la foulée la fin de sa carrière.
En fait, les espoirs français reposent (en grande partie) sur les épaules des slalomeurs en ski alpin, et en particulier sur celles d'Alexis Pinturault, engagé dès vendredi matin en super-combiné (descente+slalom) et qui devra au passage monter la dernière marche entre les épreuves de Coupe du monde et les JO. Les adversaires sont certes les mêmes, mais l'air est différent et la motivation décuplée.
Un podium ou même une simple bonne performance pourrait donner un élan aux Bleus du ski, rentrés bredouilles de Vancouver en 2010, et dont les résultats en descente messieurs et dames ont été médiocres.
Mais si Pinturault, Jean-Baptiste Grange ou les autres passent au travers, la France pourra toujours avancer le nom de Martin Fourcade.