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Les deuxièmes Jeux d'hiver de la jeunesse qui s'ouvrent vendredi à Lillehammer, inoubliable théâtre des "grands" jeux Olympiques en 1994, s'annoncent comme un nouveau laboratoire d'expérimentation de disciplines, de technologies et de concepts dont certains pourraient être greffés sur les prochains JO.
1076 jeunes athlètes de 14 à 18 ans, dans une mixité presque idéale (502 jeunes filles pour 574 garçons), se disputeront dix jours durant 70 médailles dans des épreuves traditionnelles de ski alpin, nordique, biathlon, patinage de vitesse ou artistique, mais également dans de nouveaux formats: une épreuve d'adresse en hockey sur glace ou, introduits cette année, une compétition en monobob et un cross en ski de fond.
"C'est la collaboration entre les fédérations internationales, le CIO et les commissions d'athlètes qui permet des innovations en terme d'épreuves", explique à l'AFP Christophe Dubi, directeur exécutif du CIO pour les jeux Olympiques.
Des innovations qui, si elles sont concluantes, peuvent intégrer le programme olympique comme ce fut le cas pour le slopestyle, testé aux JOJ d'Innsbruck en 2012 et intégré au programme des Jeux de Sotchi deux ans plus tard.
Les nouvelles épreuves sont bien sûr destinées à séduire un public plus jeune. C'est ainsi que la fédération internationale de bobsleigh, pour qui l'âge d'entrée chez les seniors est de 21 ans, a développé un bob à une place, sans pousseur, beaucoup plus sûr que les bi ou quadriplace, qui sera donc testé en compétition à Lillehammer et devrait développer la pratique des adolescents.
- Les Jeux des réseaux sociaux -
Le rôle de laboratoire des JOJ ne se limite pas à la pratique sportive. Sur le plan technologique, les dix jours de compétition offrent aussi un formidable terrain d'expérimentation.
A Lillehammer, l'OBS, société de production du CIO, associée à l'un de ses top sponsors, testera des effets de réalité virtuelle qui, en cas de succès, seront répliqués lors des Jeux d'été de Rio.
De la même manière, la commission des athlètes du CIO a demandé que le foisonnant programme culturel et éducatif des JOJ serve d'inspiration pour les "grands" Jeux.
Car les jeux de la jeunesse offrent, parallèlement aux épreuves sportives, une palette d'activités très large aux champions en devenir. "Entre le portillon de départ et la ligne d'arrivée, les JOJ ne sont pas bien différents des JO", note Edgar Grospiron, champion olympique de bosses en 1992 et chef de mission de la délégation française aux premiers JOJ d'hiver, à Innsbruck en 2012.
"En revanche, les à-côtés n'ont rien à voir: il y a des concerts, des animations, des stands de partage d'expériences avec des athlètes tuteurs, les "role models" choisis par le CIO, des ateliers de sensibilisation à la nutrition, à l'antidopage, aux paris sportifs, au double projet...", raconte-t-il.
D'un budget opérationnel de 34 millions d'euros, plus 31 M EUR pour la construction du Village olympique destiné à se convertir en logements, les JOJ de Lillehammer ne feront pas de bénéfices et coûtent même au CIO.
A peine diffusés sur les chaînes traditionnelles (en France, ils sont visibles sur l'Equipe 21 et France 4 outre la cérémonie d'ouverture, leur consacre un résumé quotidien), ils génèrent en revanche une folle activité sur les réseaux sociaux, notamment avec une chaîne dédiée sur Youtube et la quasi totalité des participants connectés via Twitter ou Facebook, jeunesse oblige.