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Les reports d'épreuves olympiques de biathlon et de snowboard ont suscité lundi incompréhension et résignation à Rosa Khoutor, où brouillard et mauvaises conditions de neige ont joué avec les nerfs des athlètes.
Dès 8h00, le jour se lève mais déjà il ne fait que peu de doutes que la mass-start messieurs, déjà reportée la veille à cause d'un épais brouillard, est compromise. La télécabine menant au complexe Laura est encore plus enveloppée d'ouate blanche que dimanche soir.
Sur le parcours de snowboardcross, la purée de pois rend les modules (sauts, virages et bosses) presque invisibles. Impossible de lancer les +riders+ six par six dans ce parcours inspiré du motocross sans qu'il n'y ait de la casse. Au départ, l'entraîneur de l'équipe de France Nicolas Comte ne voit même pas le premier module.
Sur le pas de tir du biathlon, les entraîneurs, oreille collée au talkie-walkie, sont branchés sur la fréquence des organisateurs et celle de leur équipe et apprennent qu'en plus du brouillard, la neige pose désormais problème. Trop humide et friable, elle empêche de tracer les lignes de ski de fond.
Au Parc Extrême, les concurrents du snowboardcross font une reconnaissance rapide de la piste mais rien d'autre. Pas même un passage d'entraînement. Les manches de qualifications sont annulées, on attaquera directement par le tableau final dans l'après-midi. L'attente continue, le brouillard aussi.
- 'Boulot de fou' -
La piste est fermée. Place aux techniciens. "Ils retirent la neige qui est sur le dessus, enlèvent une couche de 20 cm pourrie par le sel qui a été posée ces dernières 48h, sur les 3 km de la boucle. Ils ramènent de la neige artificielle de leur réserve. Ils font un boulot de fou", explique Stéphane Bouthiaux, entraîneur de l'équipe de France et membre du jury de compétition, instance qui décide des reports.
Comme les snowboardeurs, les biathlètes se sont levés à 6h45. S'ils peuvent patienter dans les vestiaires, les snowboardeurs poireautent au départ sous des tentes, dans le jour blanc. Des Australiens font du vélo d'appartement pour rester chauds, des Canadiens jouent avec une balle de tennis et des conciliabules de coaches et d'athlètes se forment.
A 13h00, la visibilité est d'environ 25 m sur le pas de tir du biathlon quand le règlement exige 60 m. A 13h30, la phase finale du snowboardcross ne débute pas à l'heure. Les fenêtres de diffusion télévisée se referment. Les reports semblent inéluctables, les rumeurs courent mais le verdict officiel tarde, engendrant de l'incompréhension les rumeurs.
"Entre jury de compétition, IBU (Fédération internationale de biathlon), le comité d'organisation et le CIO, ça fait beaucoup de décideurs et c'est pour ça que ça prend toujours du temps", explique Bouthiaux.
"Prochaine décision dans un quart d'heure", entend-on tous les quarts d'heure en bas de la piste de snowboardcross.
- 'Snowboardcross pour aveugles' -
Sur les deux sites, les journalistes déambulent, à la recherche d'interlocuteurs et d'informations. Au biathlon, il y a aussi le sort de la mass start féminine, prévue en soirée, qui est dans la balance.
Quand les décisions de report finissent par tomber coup sur coup à la mi-journée, les athlètes sont sur le pont depuis quatre bonnes heures. Tout le monde s'éparpille. La résignation l'emporte sur la frustration. Au snowboardcross, les athlètes sont même soulagés. "A l'inspection, je me disais qu'on allait faire du sport paralympique: snowboardcross pour aveugles, dit l'Américain Nate Holland. Je suis content de ne pas courir. Ce sont les Jeux, personne ne veut d'une course faussée".
"On essaie de voir le côté positif des choses, assure Nicolas Comte, le coach du snowboardcross. Cela va offrir de la récupération supplémentaire pour nos deux blessés, Pierre Vaultier (rupture du ligament croisé antérieur du genou droit à la mi-décembre) et Paul-Henri de le Rue (traumatisme crânien et traumatisme facial avec fracture de l?orbite à la mi-janvier)".