Happy Birthday : |
Allumée à Olympie le 21 avril, la flamme olympique s'apprêtait à passer à J-100 entre les mains du Brésil mercredi à Athènes, dans l'antique stade de marbre théâtre des premiers JO modernes en 1896, avec un passage de relais à une délégation venue de Rio de Janeiro.
Avant d'arriver à Brasilia, dans la capitale brésilienne, le 3 mai, la flamme fera un détour par la Suisse, pays hôte du Comité international olympique.
Vendredi elle sera d'abord présentée au siège des Nations Unies à Genève, avant de rejoindre le Musée Olympique dès l'après-midi, à Lausanne, à travers le lac. Pour éviter les éventuels embruns, la flamme, à l'abri dans une lampe de sécurité, sera transportée dans un aviron.
Pendant deux jours, samedi et dimanche, la flamme brillera ensuite dans la vasque Rio 2016 installée à l'entrée du Musée olympique. Face au feu olympique qui brûle en permanence sous le regard de la statue du baron Pierre de Coubertin, le créateur des JO modernes.
Ce n'est que lundi donc qu'elle prendra la direction du Brésil, en fin de journée. A noter que la flamme olympique ne s'était plus rendue à Lausanne depuis les Jeux d'Athènes 2004 et plus anciennement lors des Jeux de Londres 1948.
Lorsqu'elle arrivera au Brésil, pour un long périple jusqu'au 5 août et à son entrée dans le mythique stade carioca du Maracana, la flamme, portée par 12.000 relayeurs, va arriver dans un pays en pleine crise politique et sociale. Avec notamment une présidente, Dilma Rousseff, sur un siège éjectable, soumise à une procédure de destitution, officiellement pour avoir maquillé les comptes publics.
- ' Morts: une équipe de football ' -
Si, à 100 jours du coup d'envoi des Jeux de Rio de Janeiro les stades sont prêts pour accueillir les Dieux de l'Olympe, beaucoup s'inquiètent face à la descente aux enfers du Brésil. Et les projecteurs sont braqués sur le pays où, dans l'indifférence générale, des milliers d'ouvriers s'affairent aux ultimes préparatifs des premier jeux Olympiques de l'histoire en Amérique du Sud.
Cette semaine encore, les mauvaises nouvelles se sont accumulées à Rio, avec notamment le cri d'alarme sur ces 11 ouvriers qui ont déjà perdu la vie sur les divers chantiers olympiques. "Une équipe de football en morts", pour reprendre les termes lundi de Robson Leite, responsable de l'inspection du travail de l'Etat de Rio.
"C'est l'équivalent d'une équipe de football en morts. Tout vient du manque de planification, sans doute. Et de la course contre la montre au moment de finir", a souligné Elaine Castilho, responsable de l'audit sur les travaux olympiques.
Morts sur les chantiers donc, mais dans les rues de Rio aussi, comme a accusé mercredi l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International, en dénonçant "la multiplication des homicides commis par des policiers" à Rio.
- 91.000 cas de Zika -
"Les habitants de nombreuses favelas de Rio de Janeiro vivent dans la terreur après au moins 11 homicides par arme à feu imputables à des policiers depuis le début du mois" d'avril, a insisté Amnesty, en reconnaissant toutefois ne pas pouvoir faire un lien direct entre cette augmentation et les préparatifs des jeux Olympiques.
Selon Amnesty, les homicides résultant d'interventions policières ont augmenté de 54 % entre 2013 et 2015 dans l'ensemble de l'Etat de Rio de Janeiro. En 2014, année où le Brésil avait accueilli la Coupe du monde de football, 580 personnes avaient trouvé la mort au cours d'opérations policières dans cet État.
Du côté sanitaire, tout n'est pas rose non plus, avec l'annonce mardi de plus de 91.000 cas probables de contamination au virus Zika dénombrés au Brésil, où l'épidémie de chikungunya a parallèlement connu une forte hausse par rapport à 2015.
Concernant la microcéphalie des nouveaux-nés (crâne anormalement petit), largement liée à Zika, 1.198 cas ont été confirmés par le ministère depuis le début de ses relevés en octobre 2015, et 3.710 cas suspects sont encore examinés.
Autant de mauvaises nouvelles que personne n'imaginaient sans doute lorsque la ville de Rio avait été désignée pour héberger les JO 2016, en octobre 2009, à Copenhague.