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© AFP/MANAN VATSYAYANA
Patrick Baumann, le 31 juillet 2015 à Kuala Lumpur
Mercredi à Los Angeles, dimanche à Paris: la commission d'évaluation des jeux Olympiques débarque cette semaine chez les villes candidates à l'organisation des JO-2024, avec une mission d'appréciation plus que de classement.
Créée en 1999 par le Comité international olympique après une série de scandales de corruption qui ont abouti à l'interdiction des visites individuelles des membres du CIO dans les villes candidates, cette commission est composée de membres du CIO et d'experts techniques chargés de vérifier sur site les promesses que contiennent les dossiers de candidature.
La commission d'évaluation se déplace donc en groupe, et rend ensuite un rapport qui "n'établit pas un classement" entre les villes, souligne Guy Drut , l'un des deux membres français du CIO, présent dans les commissions d'évaluation des JO de Rio-2016 et Tokyo-2020 et désormais engagé dans la candidature parisienne.
- Sa mission: la commission d'évaluation a pour mission de "conseiller la session, la commission exécutive et le président du CIO s'agissant de toutes les questions liées à l'analyse des projets des villes candidates", explique le champion olympique 1976 du 110 m haies.
Elle dresse également une "évaluation des risques et opportunités". Dans un premier temps, elle analyse les dossiers de candidature et les garanties soumises par les villes. Puis inspecte les sites dans chaque ville et enfin rédige un rapport mettant en avant "les opportunités et les défis" de chaque candidate avec "un fort accent placé sur la durabilité, l'héritage et l'expérience des athlètes", en s'appuyant notamment sur des études indépendantes externes, menée en l'espèce à Paris et Los Angeles en amont de la visite formelle de cette semaine.
- Sa composition: la commission comprend des membres du CIO et des représentants des fédérations internationales, des Comités nationaux olympiques, du Comité international paralympique et des experts.
Après la démission du Namibien Frankie Fredericks , pour des soupçons de corruption, c'est le Suisse Patrick Baumann, secrétaire général de la Fédération internationale de basketball (Fiba) qui préside la commission. On y trouve également l'ex-championne olympique d'athlétisme, la Marocaine Nawal El Moutawakel, une habituée qui présidait la commission d'évaluation des JO de Rio et des JO-2012, pour lesquels Paris était déjà en lice mais avait été battu par Londres.
Plusieurs autres membres ont déjà évalué des dossiers français. La Suédoise Anguilla Lindberg, présidait celle pour les JO d'hiver 2018 pour lesquels Annecy était candidate tout comme le Japonais Tsunekazu Takeda. M. Baumann était lui déjà venu à Paris au sein de la Commission d'évaluation des JO-2008, finalement attribués à Pékin.
- Le poids du rapport: le rapport de la commission "est important car il faut savoir lire entre les lignes", résume Guy Drut . "C'est un rapport d'appréciation mais pas un classement", ajoute-t-il. "Encore plus aujourd'hui qu'hier, les villes ne passent pas un bac blanc devant la commission d'évaluation, c'est désormais plus un dialogue". La légende veut que les membres, qui désigneront en septembre à Lima la ville hôte des JO-2024, lisent en général peu ce rapport. "Ils le lisent plus ou moins", ajoute Drut.
"Ce qui prime c'est la perception qu'ils en ont, voilà pourquoi le côté séduction est important", ajoute l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports. Le rapport de la commission d'évaluation 2024 doit être rendu public fin juin, avant le grand oral que passeront les deux villes candidates devant les membres du CIO, début juillet à Lausanne.