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Dans la bataille pour l'organisation des JO-2024, Paris semble en avance sur ses rivales, Rome, Boston et Hambourg.
Rome redoute les dettes
Dans toutes les villes candidates, les principales interrogations sont nourries par la crainte des populations de devoir payer davantage au fur et à mesure de l'avancement du projet.
Un temps candidate pour les JO de 2020 avant de jeter l'éponge en raison de la crise économique, Rome mise cette fois sur une candidature low-cost, qui recyclerait les installations des JO de 1960. On est bien loin du dossier abandonné en 2012 qui prévoyait des Jeux à 10 milliards d'euros.
Porté au début par les politiques --le président du Conseil Matteo Renzi et le maire Ignazio Marino-- le projet a été rejoint depuis par l'ex-président de Ferrari, Luca di Montezemolo.
Mais ce "projet italien avec Rome pour centre" selon Renzi, pousse un peu loin le concept de Jeux éclatés autorisé désormais par le CIO, avec des épreuves à Naples, Milan et Florence.
Il doit également faire oublier aux Romains qu'ils payent encore les JO d'il y a plus d'un demi-siècle (Rome compte 14 milliards d'euros de dettes), et qu'ils ont déjà financé de faramineux éléphants blancs comme la Citta dello Sport de l'architecte espagnol Santiago Calatrava, laissée à l'abandon dans le quartier de Tor Vergata dix ans après le lancement du projet.
Un sacré travail de persuasion en perspective envers une population marquée de surcroît par le scandale Mafia Capitale en décembre 2014: il a révélé une corruption à grande échelle au sein de l'administration municipale pour l'attribution des marchés publics.
Boston s'embourbe
Préférée à Washington, Los Angeles et San Francisco par le Comité olympique américain, Boston a clairement bénéficié des nouvelles recommandations du CIO prônant des Jeux à taille humaine.
Mais depuis plusieurs semaines, la belle histoire s'est enrayée. Le peu d'enthousiasme de la population (39% d'opinions favorables) et la puissance des associations anti-JO ont poussé d'abord les autorités locales à annoncer un référendum, puis le comité olympique américain (USOC) à reconsidérer l'option Boston. Verdict annoncé le 30 juin.
Si la capitale du Massachusetts devait poursuivre l'aventure, ce serait avec des budgets maîtrisés soit 4,7 milliards de dollars (4,1 milliards d'euros) pour l'aspect opérationnel et 3,4 milliards de dollars (3 MdE) pour les infrastructures.
Si Boston n'a jamais organisé de grands événements sportifs, elle bénéficie au sein du CIO d'une humeur plutôt favorable. Les Etats-Unis n'ont pas accueilli de Jeux d'été depuis 1996 tout en étant leur premier contributeur financier.
Hambourg, l'autre Petit Poucet
Préférée à Berlin en mars, Hambourg est avec Boston l'autre "petite ville" de la compétition, dotée de peu d'infrastructures sportives.
Son projet olympique ultra compact prévoit de bâtir toutes les installations dans une friche industrielle du Port, qui serait reliée à la ville par un pont.
La population de la ville hanséatique semble aujourd'hui relativement encline à accepter les Jeux mais un référendum y sera tout de même organisé le 26 novembre, soit près de deux mois après le dépôt officiel des lettres d'intention auprès du CIO, présidé par Thomas Bach .
Se posera alors la question clé: au regard de la nouvelle politique de transparence du CIO, une ville allemande peut-elle être élue par une institution olympique présidée par un Allemand?
D'autres villes sur les rangs?
Budapest a fait mardi un pas décisif vers une candidature: le conseil municipal a donné son feu vert et le Parlement doit désormais faire de même, ce qui ne devrait être qu'une formalité. Les tenants de la candidature hongroise mettent en avant leur petit budget et tablent sur 3,5 milliards d'euros de recettes attendues pour environ 2,4 milliards d'investissements.
Ailleurs dans le monde, certaines capitales du Golfe, mais aussi Bakou et des villes sud-africaines réfléchissent encore. Mais la perspective de Jeux en Asie en 2018, à Pyeongchang (Corée du Sud), puis Tokyo en 2020, et à Almaty (Kazakhstan) ou Pékin en 2022 offre une garantie supplémentaire à un candidat européen.