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Hôte des JO en 1924, Paris a ensuite échoué pour l'organisation des éditions 1992, 2008 et 2012. A chaque fois dans un contexte différent.
"Pour la candidature aux JO de 1992, nous n'étions pas prêts, Pour 2008 c'était perdu d'avance car le CIO avait de toute façon prévu de donner les Jeux à la Chine. En revanche pour 2012, nous avions de vraies chances, et cela a été un vrai traumatisme de perdre face à Londres", résumait Jean-François Lamour en février, après la présentation par les partisans de Paris-2024 de leur étude de faisabilité et d'opportunité.
. PARIS 1992: AUTRES TEMPS, AUTRES MOEURS
A la fin du XXe siècle, une candidature olympique n'est pas une si grosse affaire que ça. La preuve, un pays, la France en l'occurrence, peut prétendre organiser les JO d'hiver et d'été la même année.
En 1984, le pays lance donc deux dossiers, l'un pour Albertville, l'autre pour Paris. Les deux sont nés de la volonté de territoires, pas forcément toujours partagée avec le mouvement sportif.
A Paris, Jacques Chirac, maire depuis sept ans, compte sur le projet olympique pour dynamiser l'est de la ville, les quartiers de Tolbiac et Bercy, de part et d'autre de la Seine, où est prévu le Village olympique. Malgré leur rivalité politique, Chirac est soutenu par le chef de l'Etat, François Mitterrand.
La capitale a un solide dossier mais en face, il y a Barcelone, la protégée de Juan Antonio Samaranch, l'omnipotent président du CIO. Afin d'assurer la victoire de sa ville natale, ce dernier fait ostensiblement campagne pour Albertville, opposée à Sofia, lors du vote pour les JO d'hiver organisé le même jour, le 17 octobre 1986 à Lausanne.
L'élection d'Albertville le matin disqualifie définitivement Paris. L'après-midi, Barcelone l'emporte au troisième tour de scrutin avec 47 voix contre 23 à la capitale française.
. PARIS 2008: PERDU D'AVANCE
Pour cette édition encore domine la patte de Juan Antonio Samaranch. En 1993, contre son désir, Sydney est préférée à Pékin pour deux voix pour organiser les JO-2000. En coulisses, le président du CIO obtient la promesse que Pékin sera élue à sa prochaine tentative. L'Asie et la Chine représentent un énorme marché pour les sponsors du CIO.
Ce sera pour 2008. Entre temps, en connaissance de cause, Paris a déposé ce qui ressemble fort à une candidature de témoignage en attendant des jours plus favorables. D'autant plus que la désignation d'Athènes pour 2004, semble condamner l'Europe pour l'édition suivante.
Fondateur du groupe d'assurances Axa, Claude Bébéar est le patron de la candidature, Bertrand Delanoë, maire de la capitale, est déjà aux manettes et les sportifs font un peu tapisserie dans l'organigramme.
Le 13 juillet 2001 à Moscou, Pékin est choisi à la majorité absolue au deuxième tour de scrutin (56 voix) devant Toronto (22), Paris (18) et Istanbul (9).
. PARIS 2012: LA CLAQUE
Forte du travail accompli pour sa tentative de 2008, Paris se lance pleine de confiance dans une nouvelle campagne olympique. Cette fois, Bertrand Delanoë prend le commandement du dossier où les sportifs brillent encore par leur absence, condamnés à jouer les faire-valoir.
Paris présente un dossier technique impeccable, loué par les membres et le staff technique du CIO où Juan Antonio Samaranch a cédé son trône à Jacques Rogge, président moins interventionniste.
A quelques semaines du vote, la France est encore favorite face à Londres, Madrid, New York et Moscou. Trop peut-être. La candidature ronronne sur ses certitudes alors qu'en face celle de Londres est en ébullition depuis l'arrivée de Sebastian Coe , un an avant le vote.
A Singapour où se dénoue la campagne en juillet 2005, la France accumule les bourdes: d'abord son film de promotion, véritable clip touristique pour la Ville lumière d'où le sport est étrangement absent. Ensuite les saillies anti-anglaises de Jacques Chirac, devenu Président. Dans le camp adverse, on s'applique à séduire jusqu'aux dernières secondes les électeurs du CIO encore indécis.
Le résultat est implacable et douloureux: Londres s'impose en finale avec quatre voix d'avance sur Paris.
Delanoë et ses troupes n'auront pas de mots assez durs pour dénoncer les agissements des Britanniques et éviter l'autocritique. Ce qui vaudra à la France un long, très long froid avec l'institution olympique.