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Toronto a finalement renoncé mardi à poser sa candidature à l'organisation des jeux Olympiques de 2024 et ses habitants étaient partagés entre déception de rater un tel événement et soulagement de ne pas voir leur feuille d'impôt s'alourdir.
"Je ne dis pas non aux jeux Olympiques, je dis pas cette fois-ci", a déclaré le maire de Toronto John Tory en annonçant qu'il n'avait pas envoyé de lettre au Comité international olympique avant la clôture mardi soir.
Dans la rue, les Torontois étaient réalistes face aux besoins de leur ville de s'équiper davantage.
"Je souhaitais vraiment les Jeux, mais le coût est effrayant", a estimé Trisha Guest. "Je pensais que nous étions plutôt bien placés après les Jeux panaméricains" que Toronto a accueilli en juillet avec succès. "Mais quand j'ai appris qu'il en coûtait 60 millions uniquement pour faire une offre, j'ai changé d'avis", a confié cette habitante du centre de Toronto à l'AFP.
Sur son vélo, le chanteur de reggae Korexion, vainqueur des Prix de la musique au Canada en 2007, regrette à l'inverse cette décision. "C'était une bonne idée" parce qu'en tant "que fan de sport, j'aurais aimé aller au stade, et en tant qu'artiste, ce n'est jamais facile de décrocher du boulot ici et je voyais les Jeux comme une bonne opportunité".
Le maire John Tory a justifié son choix par la nécessité de privilégier les priorités budgétaires. "Je ne pourrais pas regarder les gens dans les yeux et leur dire qu'une candidature olympique serait la meilleure utilisation de nos investissements", a-t-il déclaré.
"Nous ne serons pas candidat pour les jeux Olympiques d'été de 2024" et si l'obtention des Jeux servirait à l'évidence de "catalyseur pour la construction d'infrastructures de façon accélérée", la ville doit d'abord consacrer des ressources à des infrastructures routières et des logements, avant d'investir dans des équipements sportifs dans l'immédiat, a expliqué John Tory.
- 'Mauvaise expérience aux PanAms' -
"Je suis convaincu que nous devons faire" ces investissements "sans pour autant être candidat", a-t-il ajouté.
De fait, l'expérience des Jeux panaméricains a montré que les infrastructures de transport n'étaient pas toujours à la hauteur.
Gilles Gagné, un organisateur de voyages, aurait bien sûr "aimé çà" de pouvoir "revivre l'expérience de Vancouver où c'était extraordinaire" en 2010 avec les Jeux d'hiver. Mais les Torontois "ont eu une mauvaise expérience aux PanAms pour les touristes", avec des problèmes de circulation et des difficultés pour stationner, a-t-il expliqué.
Le maire a donc promis de s'atteler à la tâche et d'assurer que dans le futur, "Toronto fournira des installations de classe mondiale pour des Olympiques". Pour cela, il va mettre en place un comité consultatif chargé d'évaluer les besoins et les moyens pour présenter un dossier solide une prochaine fois.
Le président du Comité olympique canadien (COC) qui avait poussé pour une candidature de Toronto s'est voulu bon joueur. "Nous restons optimiste, Toronto pourrait et devrait accueillir les jeux Olympiques dans le futur", a déclaré Marcel Aubut.
Avant la date limite mardi soir, le Comité international olympique a enregistré les candidatures de Budapest, Hambourg, Los Angeles, Paris et Rome pour accueillir les JO d'été 2024.
Quatrième plus grande métropole d'Amérique du nord, Toronto avait pour la dernière fois présenté sa candidature à l'organisation des JO-2008 finalement décrochés par Pékin.