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© AFP/LIONEL BONAVENTURE
Le logo officiel de Paris 2024 projeté sur l'Arc de Triomphe à Paris le 9 février 2016
Budapest, Los Angeles, Paris et Rome ont reçu du CIO l'accusé de réception de leur dossier de candidature à l'organisation des JO-2024. Une étape qui donne le départ de dix-neuf mois de joutes entre quatre villes aux atouts et aux statuts déjà bien distincts.
Paris et Los Angeles font figure de favoris de l'élection qui se jouera le 13 septembre 2017 et pour laquelle Thomas Bach , président du CIO, s'attend à une "compétition fascinante entre des villes qui ont remarquablement incorporé le projet olympique dans leur plan de développement à long terme".
PARIS: la Ville Lumière favorite des bookmakers
Atouts: La capitale française, déjà battue trois fois en 25 ans (1992, 2008, 2012) dispose d'un dossier solide et progressivement construit depuis fin 2014. Pour la première fois, les athlètes sont les moteurs de la campagne avec Tony Estanguet , triple champion olympique de canoë et membre du CIO, en co-patron du projet.
Surtout, Paris dispose de l'essentiel des infrastructures pérennes de compétition, hormis un centre nautique, et ne table donc que sur 3,2 milliards de dépenses en terme d'équipements. Hôte des Jeux en 1924, elle entend à la fois valoriser ses emblèmes touristiques et sa banlieue nord-est, plutôt déshéritée, qui bénéficierait de fortes retombées, notamment de logements grâce à la reconversion des 17.000 lits du village olympique.
Handicaps: Comme tous les favoris, et avec en tête le souvenir de 2005 et de son échec face à Londres, Paris devra se méfier de l'essoufflement de sa campagne. Par ailleurs, Paris devra obtenir un soutien populaire fort pour espérer l'emporter.
LOS ANGELES: la cité des Anges en valeur sûre
Atouts: La métropole californienne a impressionné en reprenant au pied levé le flambeau d'une candidature américaine abandonnée par Boston, faute de soutien populaire.
Los Angeles, hôte des Jeux en 1932 et 1984, a déjà tout, plus le soleil comme l'indiquent son logo et son slogan ("Suivez le soleil").
90% des infrastructures sportives seraient déjà disponibles, reprenant l'héritage des derniers Jeux ainsi que les nombreux stades privés et universitaires d'une ville où le sport est roi. Pour limiter les coûts, le comité de LA-24 où les anciens sportifs sont également très présents, a renoncé à la construction d'un Village olympique et misé sur l'utilisation de résidences universitaires pour loger les athlètes.
Privés de Jeux d'été depuis 1996 (Atlanta), notamment en raison d'une longue brouille financière avec le CIO, les Etats-Unis sont en outre revenus en grâce dans l'institution olympique depuis le début des années 2010. Principales contributrices au budget du CIO, les entreprises américaines (McDo, Coca-Cola, Procter and Gamble, Visa...) joueront un rôle de poids au moment de convaincre ses électeurs.
Handicaps: Un air de déjà-vu, quelque 30 ans après les derniers Jeux dans la Ville. Et un lobby anti-américain encore vivace au CIO.
ROME: la Ville éternelle veut se réinventer
Atouts: Hôte des Jeux en 1960, Rome affiche une candidature low cost avec, pour montrer l'exemple, le plus faible des budgets de campagne (environ 25 ME). Son projet est, à l'image de celui de Paris, basé sur le réemploi des équipements existants, ceux de 1960 en l?occurrence comme le Foro Italico, et des trésors historiques de la ville. Rome-2024 a inscrit la jeunesse chère au CIO au coeur de son projet, autre similitude avec le dossier parisien. Enfin, les Italiens peuvent compter avec Luca di Montezemolo, ancien patron de Ferrari et président du comité de candidature, sur un ambassadeur aguerri au lobbying.
Handicaps: Les dissensions internes, révélées par les critiques de l'ancien maire de Rome Ignazio Marino, prouvent que le dossier romain ne fait l'unanimité, ni dans la classe politique, ni parmi la population qui redoute le dérapage des coûts. Notamment car la corruption est un mal endémique au sein de l'administration romaine comme l'a rappelé le scandale Mafia Capitale en 2014.
BUDAPEST: le Petit Poucet
Atouts: Présentés comme les outsiders de la course aux Jeux, les Hongrois ont pris le CIO au mot en 2015, en annonçant une candidature en accord total avec l'Agenda 2020 cher au président Thomas Bach , qui prône la réduction des coûts.
Son budget consacré aux infrastructures à construire (notamment un stade olympique) est limité à 2,4 milliards d'euros grâce à l'utilisation d'équipements existants, quitte à disperser les sites en dehors de la ville.
En outre, le projet est unanimement soutenu par les politiques qui y voient le point de départ d'une nouvelle ère pour la Hongrie. Celle-ci deviendrait le premier pays de l'ex-bloc de l'Est à organiser des JO, un atout pour le CIO qui a montré ces dernières années sa volonté de défricher de nouveaux territoires.
Handicaps: Même s'il colle à la nouvelle philosophie olympique, le projet de Budapest souffre de trop de faiblesses structurelles pour nourrir quelque espoir dans sa version actuelle. Sous-dimensionné par rapport aux nécessités des JO d'été moderne en matière d'infrastructures, il est également contesté au sein même de la population hongroise qui redoute de payer durant plusieurs années une folie au regard des moyens du pays.