Happy Birthday : |
Longtemps réservée à l'idée d'une candidature olympique, la maire de Paris Anne Hidalgo s'est montrée convaincue par l'étude de faisabilité remise jeudi par le mouvement olympique misant sur des Jeux-2024 financièrement raisonnables, adossés au patrimoine francilien.
Alors qu'elle en parlait toujours au conditionnel, Mme Hidalgo s'est soudain mise au présent pour évoquer la campagne olympique: "Il faut poser les bases d'une candidature solide, avec le mouvement sportif au premier plan", a-t-elle déclaré, soulignant son refus de "choisir entre les JO et l'Exposition Universelle (de 2025)", événement qui avait jusque là ses faveurs.
Soucieuse d'imprimer sa "méthode", la maire a indiqué qu'elle soumettrait le projet olympique au vote des vingt mairies d'arrondissements, fin mars, puis au Conseil de Paris qui devrait se prononcer favorablement, en avril . "En avril ce sera décidé", a-t-elle conclu.
Si l'ex-première adjointe de Bertrand Delanoë s'est montrée plus séduite qu'il y a quelques mois à l'idée de repartir au front dix ans après l'échec de Paris-2012, c'est en grande partie grâce à la teneur de l'étude d'opportunité et de faisabilité remise dans ses murs, à l'Hôtel de Ville, par Bernard Lapasset, président du Comité français du sport international (CFSI).
- Champs-de-Mars, Invalides, Trocadéro -
"Aujourd'hui, avec le travail sérieux que vous avez fait, extrêmement important, nous faisons un pas de plus, déterminant dans l'engagement de Paris et de la France dans la compétition olympique, a souligné Mme Hidalgo. Ce rapport est un élément décisif".
Ce dernier table sur une candidature "financièrement responsable", avec un coût estimé à moins de 4,5 milliards d'euros: une partie opérationnelle (le budget du comité d'organisation des JO) de 3,2 mds EUR --auxquels il faut retrancher 1,8 md EUR apportés par le CIO-- et une autre destinée à la construction d'installations pérennes (piscine, village, centre des médias) et aux travaux d'accessibilité des transports, évaluée dans le rapport à quelque 3 mds EUR, soit un total de 4,4 mds EUR.
Pour contenir les coûts, le projet mise à ce stade sur l'utilisation maximale d'équipements existants ou prévus, sportifs ou autres. C'est ainsi qu'à côté du Stade de France (athlétisme/cérémonies), de Roland-Garros (tennis), de Bercy (sports collectifs), du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines (cyclisme), de la base nautique de Vaires-sur-Marne (aviron, canoë), de l'Arena 92 (gym, haltérophilie), du Parc des Princes et de Jean Bouin (foot et rugby), seraient utilisés des sites emblématiques de Paris et la Région: le Champ-de-Mars pour le beach-volley, le tir à l'arc sur l'Esplanade des Invalides, l'escrime au Grand Palais, l'arrivée du cyclisme sur route à Versailles ou du Marathon au Trocadero.
- Rendez-vous à Lima -
Seul le strict nécessaire serait construit, soit un Village olympique, un centre des médias et une piscine, sur des sites qui devraient se trouver au Nord de Paris, à proximité du Stade de France. Une manière "de combattre la relégation territoriale", selon Mme Hidalgo.
Sans attendre le tampon officiel de la Ville de Paris, co-signataire avec le comité national olympique de la lettre de candidature qui doit être remise en septembre au CIO, la phase II a déjà commencé.
Elle permettra d'affiner le choix des sites, de déterminer le financement et d'établir une gouvernance à la candidature. Artisan du rapport et de la pré-campagne, Bernard Lapasset a annoncé jeudi qu'il en prendrait la tête avec Tony Estanguet , triple champion olympique de canoë.
"Ce qui s'est passé aujourd'hui me donne la possibilité de prendre un engagement", a déclaré le président de l'International Rugby Board (IRB, organe suprême du jeu), qui devrait quitter ses fonctions à la fin de son mandat, fin 2015.
Pour aller jusqu'à l'élection, à l'été 2017 à Lima, Paris-2024 mise sur un budget modeste de 60 millions d'euros, composé d'un tiers de fonds publics, un tiers de fonds privés, et un dernier issu d'une campagne de financement participatif lancée en juin.
"Ca ne se présente pas trop mal", a souri le président du CNOSF, Denis Masseglia, en quittant l'Hôtel de Ville pour la Région et le ministère où il devait, avec Bernard Lapasset, prêcher la bonne parole auprès des décideurs politiques déjà, eux, convaincus par l'opportunité des JO-2024.