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Où sera installé le village olympique, épicentre des JO, si Paris remporte l'organisation de l'édition 2024 ? La ville choisie sera dévoilée jeudi et, seule certitude, se trouvera en Seine-Saint-Denis: ce département abrite en effet les trois communes en lice, Pantin, Saint-Denis et Le Bourget.
Finalistes après élimination d'une dizaine d'autres sites franciliens, ces trois sites se disputent le privilège d'accueillir plus de 10.000 sportifs olympiques et quelque 4500 athlètes paralympiques, à l'été 2024.
Cette option "Nord" s'est rapidement imposée aux stratèges de la candidature après la désignation naturelle du Stade de France (à Saint-Denis) comme Stade Olympique et le choix d'Aubervilliers comme site du complexe nautique.
Finis les rêves de Village à Orly-Thiais, Marne-la-Vallée ou Saclay, trop éloignés, les promoteurs de Paris-2024 s'étant engagés à ce que 80% des participants résident à moins de 30 minutes de leur lieu de compétition.
Jeudi, les membres de l'Association (Etat, Région, Ville et mouvement sportif français, majoritaire) désigneront donc celle des trois zones finalistes qui aura le mieux répondu aux six critères imposés par leur comité d'évaluation: l'expérience des athlètes, la faisabilité, l'impact et l'héritage, l'accessibilité, les fonctionnalités (fonctionnement du village) et la soutenabilité financière et environnementale.
"L'accessibilité doit être routière, pour les athlètes qui se déplacent en bus, et en transports en communs, pour les spectateurs, détaille Étienne Thobois, directeur général de la candidature. La complexité du site entre également en ligne de compte: y-a-t-il des lignes haute tension à enterrer, des sols à dépolluer ? Tout cela rend les choses plus compliquées mais c'est également un formidable héritage."
Le portrait robot du Village idéal est évidemment grandement influencé par les recommandations de l'Agenda 2020 adopté par le CIO fin 2015. Fini les constructions pharaoniques ex-nihilo et surtout inadaptées à leur environnement. Les installations olympiques doivent être utiles et le rester.
- Saint-Denis/Pleyel favori -
Au jeu des pronostics, le site de Pleyel/Ile-Saint-Denis, coupé en deux par la Seine -- qui serait franchie par une passerelle en cas de succès -- fait figure de grand favori par rapport à Pantin, plus proche de la capitale et très urbanisé. Proche du Stade de France, Saint-Denis présenterait plusieurs atouts notamment en termes de confort et d'environnement pour les athlètes qui seraient logés sur les bords de Seine, tout près de la Cité du cinéma. Ce choix offrirait par ailleurs un héritage important aux collectivités locales.
La zone du Bourget, très peu construite, devrait, sauf surprise, être réservée à un village des médias, tout proche des centres de presse et de diffusion installés au célèbre Parc des Expositions déjà existant dans la commune.
Pour les élus locaux, l'enjeu est d'importance au-delà des retombées immédiates. Le Village des athlètes, étendu sur une quarantaine d'hectares, serait en effet reconverti notamment en logements. Soit 17.000 lits olympiques transformés en quelque 3500 appartements. Une aubaine dans une Ile-de-France qui poursuit l'ambition de bâtir des logements pour 70.000 personnes supplémentaires chaque année. Estimé à 1,7 milliard d'euros dans la version initiale du dossier de candidature, le Village olympique devrait être financé à 70% par le secteur privé, notamment des promoteurs préemptant l'usage des logements après les JO.
Le rapport d'experts qui sera dévoilé jeudi après-midi au Stade de France contient une recommandation que devraient suivre les partenaires du Conseil d'administration.
Au-delà des intérêts de chaque commune, ce qui l'a guidée, reprend Étienne Thobois, "c'est l'objectif de proposer un projet qui réponde d'abord aux attentes du CIO et maximise nos chances de l'emporter" en 2017, face à Budapest, Hambourg, Los Angeles et Rome. La seule chose qui compte, finalement, pour que le Village Olympique voit le jour.