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La candidature de Paris à l'organisation des JO-2024 ne fait plus l'ombre d'un doute mais ses promoteurs, reçus mercredi par le CIO à Lausanne, tardent pourtant à en faire l'annonce officielle, au risque de dérouter le microcosme olympique.
"On se pose la question de ce retard. Est-ce un problème politique? Y-a-t-il des obstacles que l'on ne connaît pas?", s'interroge le N.2 d'une grande fédération, avant d'assurer que "Paris a tous les atouts pour obtenir les Jeux".
Patron du Comité français du sport international (CFSI) et aujourd'hui de l'association Ambition olympique, Bernard Lapasset martèle sa conviction depuis plus d'un an: "L'annonce de la candidature doit couronner un long processus. Il faut d'abord recueillir l'adhésion des autorités, établir une gouvernance, dessiner un projet, avant de se dire candidat."
Toutes ces conditions sont désormais réunies. Ville, Région et Etat ont apporté un soutien sans faille au projet. Lapasset, président de World Rugby, a été logiquement intronisé patron de la future candidature assisté de Tony Estanguet , membre du CIO et triple champion olympique de canoë.
Les politiques ont compris qu'il fallait laisser les rênes aux sportifs pour éviter le désastre de Paris-2012. Et le projet technique, s'il est loin d'être figé, est aujourd'hui plus qu'une esquisse malgré quelques arbitrages encore en suspens, notamment sur la localisation du Village olympique ou des épreuves de voile.
Rome, Hambourg, Boston, parties dans la course aux Jeux bien avant Paris, sont toutes loin de ce stade d'avancement.
Vu de loin, on s'étonne alors de la retenue française. Coquetterie, erreur stratégique, envie de se faire désirer ? Mercredi, à l'issue de la réunion avec les porteurs de la candidature, le CIO a pressé Paris de se déclarer, estimant que le dossier était prêt.
Mais d'autres s'expriment avec moins de détours.
- Le 23 juin ? -
"Cela ne donne pas une image d'une grande cohérence mais plutôt d'atermoiements, d'hésitations, estime un diffuseur. Ils prennent du temps mais ce n'est pas forcement positif. Ce retard ne peut que donner l'idée que la (candidature) ne peut résulter que d'une décision politique".
"Une campagne de candidature est une course de fond où les derniers mètres comptent double", estime pour sa part Nathalie Zimmermann Nenon, consultante internationale qui avait participé à la candidature de Paris 2012.
Un temps prévue durant la quinzaine de Roland Garros, qui lui aurait donné une résonance médiatique planétaire, l'annonce de la candidature est aujourd'hui prévue pour fin juin, début juillet.
"C'est aujourd'hui juste une question d'agenda, de choix du timing. Avant, c'était une question de méthode, mais on a aujourd'hui les assurances suffisantes", insiste Bernard Lapasset, reçu mercredi au CIO pour une réunion de travail aux côtés de toute son équipe.
"On ne sait pas si l'on fera une ou deux annonces, l'une tournée vers le mouvement olympique et sportif, l'autre plus ouverte sur le pays", poursuit auprès de l'AFP le patron de la pré-candidature qui doit présider jeudi soir une réunion décisive pour le choix de la date.
Membre de l'équipe au titre de son appartenance au CIO, Guy Drut , lui, n'hésite pas. L'ancien ministre a conseillé à ses collègues de donner le top départ de la candidature le 23 juin, date de la journée olympique. "Une annonce faite dans un tel contexte constituerait un message fort à l'adresse du CIO. Ses membres y seraient sensibles. Et, ne l'oublions pas, c'est avant tout aux membres du CIO que nous voulons parler", explique-t-il au site Francs Jeux.
En revanche, selon Guy Drut , la date du 14 juillet un temps évoquée "nous ferait retomber dans nos travers passés. L'arrogance, notamment. Il ne faut pas se tromper de message et de candidature. Rien n'empêchera ensuite les hommes politiques d'évoquer la candidature le jour du 14 juillet. Au contraire, ils renforceraient ainsi le message."