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© AFP/Patrick KOVARIK
La maire de Paris Anne Hidalgo, le 3 février à Paris, lors de la campagne pour les Jeux Olympiques de 2024 dans la capitale
Il y a "beaucoup de confiance dans la capacité de la France à porter les valeurs républicaines", assure la maire de Paris Anne Hidalgo dans un entretien à l'AFP à Aarhus, alors que la question de l'incertitude politique se pose parmi les membres du CIO à l'approche de l'élection présidentielle en France.
Q: Qu'est-ce que des jeux Olympiques apporteraient à Paris ?
R: "Avant de se lancer dans cette candidature, la 4e de Paris, j'ai demandé qu'on se pose la question +pour quoi faire+ ?. J'ai un intérêt pour les Jeux, la plus grande manifestation mondiale qui bien au-delà du sport peut entraîner tout un pays. Je pense que la France pour sa jeunesse cosmopolite a besoin d'un grand projet fédérateur. On a besoin aussi de placer dans cette jeunesse de l'espoir et de l'optimisme et les Jeux sont porteurs de cela. Il y a dans les Jeux matière à accélérer de belles transformations, notamment la transformation écologique, notre candidature étant alignée sur l'accord sur le climat signé à Paris. Il faut aussi que cette candidature apporte sur un plan économique, et selon les études, l'impact est chiffré à environ 10 mds EUR et à plus de 230.000 emplois".
Q: Quel message avez-vous voulu faire passer cette semaine à la fois au CIO et aux fédérations ?
R: "Le CIO a vraiment raison de vouloir revisiter le processus de sélection, car il y a deux villes rescapées au bout de 2 ans. Cela pose question, cette procédure présente beaucoup de risques, notamment politiques et au-delà il faut réfléchir à une procédure plus courte et encore moins coûteuse. On peut emprunter des idées aux grandes procédures de marchés publics sur lesquelles on est en capacité de fournir de la transparence, de la fiabilité et de la rapidité."
Q: Si Paris n'obtient pas les JO-2024 et que le CIO lui propose les JO 2028, accepterez-vous ?
R: "Nous sommes engagés pour 2024, c'est le bon moment pour Paris. Cela correspond à la célébration du centenaire des JO de 1924 (à Paris) et à un moment où Paris peut être l'accélérateur sur beaucoup de valeurs climatiques, démocratiques, sur l'accueil de la diversité du monde... Nous voulons aussi aider le CIO à trouver la solution qui permette aux mouvement olympique d'être conforté et aux villes d'avoir des procédures plus raisonnables pour elles".
Q: L'horizon 2028 est-il trop éloigné ?
R: "Je ne vais pas aller plus loin mais nous sommes engagés pour 2024 et nous allons aider le CIO à avancer dans la définition de ces nouvelles procédures."
Q: Avez-vous senti que la question de l'incertitude politique en France à quelques semaines de l'élection présidentielle préoccupe les membres du CIO et des fédérations internationales ?
R: "C'est une question bien sûr qui se pose car la vie politique française intéresse bien au-delà de nos frontières mais surtout ce que je ressens c'est que la plupart de nos interlocuteurs considèrent que la France est un grand pays et un grand peuple responsable et que le pire étant le Front national, l'extrême droite, le pire sera évité. J'ai une grande confiance dans la capacité des Français à faire un choix démocratique qui ne sera pas le choix des extrêmes. Il y a beaucoup de confiance dans la capacité de la France à porter les valeurs républicaines qui nous unissent."
Q: Avez-vous l'assurance que le prochain président de la République, quel qu'il soit, soutiendra la candidature de Paris 2024 ?
R: "Aujourd'hui celles et ceux, en tout cas ceux - car celle ça ne va pas (Anne Hidalgo fait allusion à Marine Le Pen, NDLR) - ceux qui portent les valeurs républicaines soutiendront la candidature de Paris 2024, je n'en doute pas."
Propos recueillis par Eric BERNAUDEAU