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Utilisation d'équipements existants, contrat conjoint avec d'autres collectivités... Les partisans d'une candidature de Paris aux JO-2024 estiment que leur projet colle avec les réformes du CIO, qui prévoient aussi la tenue des Jeux dans deux villes ou pays et l'augmentation du nombre de sports.
Ces nouvelles mesures, voulues par le président Thomas Bach dans son Agenda-2020, ont été adoptées lundi à l'unanimité par le Comité international olympique (CIO), en session à Monaco. Au nombre de quarante, elles visent à assouplir le processus de candidature et à diminuer le coût des Jeux, après la polémique sur Sotchi (JO d'hiver 2014) et dans un contexte de crise.
Désormais, le CIO incitera donc à l'"usage maximal des équipements existants et des installations temporaires".
Cette nouvelle philosophie met sur la touche le modèle des Parcs Olympiques, en vigueur depuis les Jeux de Sydney en 2000 et jusqu'à ceux de Londres en 2012. Ce qui réjouit Denis Masseglia, président du Comité national olympique français (CNOSF).
"Autant le dossier de Paris-2012 était construit autour d'un Parc Olympique, autant ce ne serait pas le cas d'une candidature pour 2024", a-t-il commenté.
Bâti autour d'équipements existants ou temporaires, le dossier parisien n'aurait ni la même physionomie, ni surtout le même coût qu'un projet concentré autour d'un pôle olympique aujourd'hui quasi impossible à insérer dans Paris et sa proximité.
- Plusieurs villes -
Le CIO est aussi revenu sur un dogme a priori intangible, l'unité de lieu, en rendant possible l'organisation conjointe de jeux Olympiques entre plusieurs villes, voire deux pays.
"Une ville organisant les Jeux d'été pourrait en théorie faire appel à un autre pays pour y utiliser une infrastructure au coût élevé, par exemple un site de canoë-kayak", a décrypté une source proche du CIO.
Une petite révolution qui a provoqué une question très intéressée de Guy Drut , membre français de l'institution.
"On ne peut pas comparer la structure administrative de Paris, Tokyo ou Londres. Peut-il y avoir pour (les JO à) Paris, par exemple, un contrat avec la capitale, les départements, la région ou la métropole du Grand Paris en cours de constitution ?", a-t-il interrogé, faisant référence à la règle antérieure qui stipulait que seule une ville devait être signataire du contrat hôte.
Une question importante dans le cas de la France: si la maire de Paris, Anne Hidalgo, se montre très réservée sur une candidature de Paris pour 2024, l'État et la région Ile-de-France s'y sont à l'inverse dits favorables. Si elle était candidate, Paris pourrait donc s'appuyer sur d'autres collectivités.
"En plus de la ville hôte et du pays hôte, nous envisagerons d'autres autorités régionales ou nationales qui pourraient être parties au contrat", a répondu John Coates, président de la commission du CIO qui a planché sur la réforme des candidatures.
- 'Une attente' -
"C'était extrêmement important pour nous d'avoir cette réponse", a réagi Bernard Lapasset, président du Comité français du sport international (CFSI), stratège de la phase de pré-candidature de Paris en vue de 2024. "On a le sentiment que les choses vont s'assouplir".
D'autant que Lapasset sent "une attente" au sein du CIO pour une candidature française : "La question nous est posée systématiquement. On va y répondre. Demain, pas tout de suite. C'est trop tôt pour parler d'une candidature, mais cette journée a été utile pour nourrir le débat."
Au-delà des réformes intéressant directement une éventuelle candidature parisienne, le nombre de sports au programme pourra augmenter. Tous les quatre ans, un sport nouveau, une discipline ou une épreuve nouvelle sera invité aux Jeux pour une unique édition.
Au total, 26 sports étaient présents aux JO de Londres en 2012, nombre qui pourrait monter à 29 ou 30 à l'avenir. Le CIO continuera cependant à limiter le nombre d'épreuves et d'athlètes (10.500 athlètes et 310 épreuves pour l'été, 2.900 et 100 pour l'hiver).
L'Agenda-2020 entre dès maintenant en vigueur et concerne donc les JO d'hiver de Pyeongchang-2018 et ceux d'été de Tokyo-2020.
Le CIO a également entériné le lancement d'une chaîne de télévision olympique, diffusée 365 jours par an et dans un premier temps sur internet.