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La maire de Rome Virginia Raggi, lors d'une conférence de presse sur les JO-2024, le 21 septembre 2016 dans la capitale italienne
Clap de fin pour l'aventure romaine: la nouvelle maire de Rome Virginia Raggi? du Mouvement 5 étoiles (populiste), a enterré mercredi la candidature "irresponsable" de la capitale italienne à l'organisation des JO-2024, laissant seules en course Budapest, Los Angeles et Paris.
"Il est irresponsable de dire oui à cette candidature. Non aux Jeux du béton! Absolument non! Non aux cathédrales dans le désert", a martelé Mme Raggi lors d'une conférence de presse très attendue, plus de trois mois après son arrivée à la mairie.
La semaine dernière, le président du Comité olympique italien (Coni), Giovanni Malago, avait prévenu que ce retrait redouté du soutien de la mairie équivaudrait à la mort du projet.
Mais malgré l'annonce de Mme Raggi, il a estimé mercredi que le dossier restait "ouvert" jusqu'au 7 octobre, date à laquelle le CIO attend la deuxième partie des dossiers de candidature. Car techniquement, le conseil municipal doit encore voter un texte sur le retrait de la candidature.
"Le conseil municipal sera responsable de ce qui a été annoncé aujourd'hui. Nous, nous avançons jusqu'à ce qu'il y ait une décision officielle", a insisté Malago, qui avait rendez-vous avec Mme Raggi en début d'après-midi? mais est parti après avoir patienté en vain 35 minutes à la mairie.
Budapest, autre ville candidate, a d'ailleurs estimé dans un communiqué qu'il n'y avait "pas de confirmation que Rome ait quitté la course", se refusant à tout autre commentaire.
- 30e km du marathon -
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Conférence de presse de la maire de Rome, le 21 septembre 2016 dans la capitale italienne
Mais lors de son long monologue face à la presse, M. Malago a tout de même reconnu que l'annonce de la maire faisait "mal". "Je suis vraiment désolé parce que les règles du jeu avaient changé et qu'il était possible de réussir et de le faire bien", a-t-il assuré.
Si Virginia Raggi a rappelé les renoncements de Hambourg et Boston, qui ont un temps envisagé de se lancer dans la course à l'organisation des Jeux, Malago a lui réagi avec amertume, regrettant un abandon "au 30e km du marathon", alors que les villes allemande et américaine "n'avaient pas commencé la course".
Pour Mme Raggi, il ne s'agit, en fait, que du prolongement de ses promesses de campagne: Rome, ville surendettée, a d'autres priorités que l'organisation des JO-2024, avait ainsi insisté la candidate du Mouvement 5 étoiles.
La dette de Rome s'élève déjà à 13 milliards d'euros, la ville n'a pas encore fini de rembourser les emprunts liés aux JO-1960 et vient à peine de payer les dernières traites pour le Mondial de football de 1990, a-t-elle plusieurs fois répété.
"Nous avons respecté la trêve olympique et paralympique, et maintenant, nous sommes devant vous, a-t-elle expliqué aux journalistes. Nous n'hypothèquerons pas l'avenir de cette ville."
- Un projet plus ambitieux -
Pour Mme Raggi, les Jeux sont toujours "une sorte de rêve qui se transforme en cauchemar" pour les habitants et avant tout "une bonne affaire pour les lobbies".
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Le patron du Comité olympique italien (CONI) Giovanni Malago, le 21 septembre 2016 à Rome
"Nous avons un projet pour Rome bien plus ambitieux", a-t-elle assuré, en promettant de lancer un vaste programme de restructuration des équipements sportifs communaux, assurant que les Romains attendaient de toutes façons qu'on résolve d'abord les problèmes de transports et de propreté de la ville.
M. Malago a, pourtant, répété mercredi que le projet devait être "à coût zéro" pour la ville. Le budget, évalué à 5,3 milliards d'euros, devait être entièrement à la charge du comité olympique, des sponsors et de l'État italien.
Le dossier avait également le soutien appuyé du chef du gouvernement italien, Matteo Renzi (centre gauche), qui a déjà exprimé sa colère contre la volonté du M5S d'enterrer la candidature.
"Dire non à une grande occasion de développement et d'emplois pour l'Italie est une erreur. Et le faire pour diverses raisons internes à son propre parti n'est pas seulement une erreur: c'est un geste triste et cynique", avait-il lancé, en allusions aux difficultés internes au sein du M5S, alors que Mme Raggi peine à s'imposer à la mairie de Rome et n'a toujours pas réussi à constituer son équipe.
L'histoire se répète pour Rome: en 2011, le Coni avait déjà renoncé à une précédente candidature pour les JO-2020, le chef du gouvernement de l'époque, Mario Monti, ayant estimé que le pays, alors en pleine crise budgétaire, n'en avait pas les moyens.
C'est finalement Tokyo qui avait été désigné. Pour 2024, Los Angeles et Paris font figure de favoris, tandis que Budapest se place en outsider. Verdict le 13 septembre 2017 à Lima.