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© AFP/GABRIEL BOUYS
Virginia Raggi est favorite pour devenir maire de Rome dimanche et ce n'est pas une bonne nouvelle pour l'ambition olympique de la ville pour 2024
Virginia Raggi est favorite pour devenir maire de Rome dimanche et ce n'est pas une bonne nouvelle pour l'ambition olympique de la ville pour 2024, à laquelle la candidate du Mouvement 5 Etoiles de l'ex-comique populiste Beppe Grillo reste opposée malgré des signes d'ouverture en fin de campagne.
La question des JO-2024, pour lesquels Rome est en concurrence avec Paris, Los Angeles et Budapest, est souvent revenue dans la campagne et Raggi n'en a pas fait mystère: pour elle, il y a d'autres priorités. "D'abord l'ordinaire, ensuite seulement l'extraordinaire", a-t-elle répété.
Rome croule déjà sous une dette de plus de 12 milliards d'euros et pour cette avocate de 37 ans, continuer à creuser ce gouffre avec l'organisation des Jeux "serait criminel".
"Aucun Romain ne m'a demandé si j'étais favorable aux JO. Ils me parlent de transports, ils me parlent d'écoles. Ce n'est pas une priorité, ce n'est vraiment pas une priorité", a-t-elle encore martelé mercredi lors d'un débat télévisé avec son adversaire Roberto Giachetti, le candidat du Parti démocrate (PD, centre-gauche) du chef du gouvernement Matteo Renzi, fervent partisan des Jeux.
De fait, l'opposition de Raggi aux JO ne l'a pas empêchée d'arriver nettement en tête du premier tour devant Giachetti (35% contre 25%).
Mais depuis ce premier tour, une pluie de prises de position en faveur de la candidature "Roma2024" ont fait du dossier l'un des enjeux majeurs de l'entre-deux-tours.
Renzi, les patrons du comité de candidature Giovanni Malago et Luca di Montezemolo, et même le footballeur Francesco Totti, une voix qui porte à Rome, ont ainsi occupé le terrain dans les médias.
"Je l'ai dit et je le répète. En tant que Romain, je serai toujours avec fierté en faveur des JO à Rome", a lancé Totti, véritable idole dans la capitale, au moins pour ceux, nombreux, qui soutiennent l'AS Rome.
- 'Donner un horizon' -
Renzi a de son côté estimé qu'en cas de victoire de Raggi dimanche, la candidature romaine serait "morte", et avec elle "cette opportunité de création d'emplois et de développement pour les banlieues".
Il faut "donner un horizon à nos enfants, toujours", a lancé Malago, président du comité olympique (Coni). "L'ordinaire, ce sont les trous sur la chaussée. Mais en sept ans, on doit pouvoir régler cela, non ?", a-t-il ajouté.
Face à ce tir de barrage, Raggi a parfois baissé la garde et lors du débat de mercredi, elle a fait un geste d'ouverture en assurant que si elle était élue, elle organiserait un référendum consultatif.
L'idée est défendue depuis des mois déjà par le Parti radical, qui réclame une consultation des premiers intéressés avant de lancer la ville dans une aventure si risquée.
Peut-être échaudé par l'expérience de Hambourg, qui a dû renoncer après le rejet du projet par 51% des suffrages en novembre, le comité de candidature ne s'y était pas montré favorable, assurant qu'un soutien politique appuyé (gouvernement, Parlement et mairie de Rome avant la démission d'Ignazio Marino) était suffisant.
En début de semaine encore, Malago a estimé qu'il était désormais trop tard pour consulter les Romains et Giachetti, favorable depuis le début à la candidature de la ville, a martelé que le second tour de dimanche constituait déjà un référendum.
Et alors que la ville-hôte des JO-2024 doit être désignée à l'été 2017, Malago a fixé une échéance très rapprochée: "Le 3 août, nous inaugurons à Rio la Casa Italia et nous ne pouvons pas le faire sans maire", a-t-il lancé.
En 2011, Rome avait déjà renoncé en pleine course à une candidature pour les JO-2020, le chef du gouvernement d'alors, Mario Monti, arguant de difficultés budgétaires. Si Raggi est élue et choisit de ne pas aller à Rio début août, l'histoire pourrait donc se répéter.