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Los Angeles, candidate depuis mardi à l'organisation des JO-2024, ne manque pas d'atouts pour accueillir l'événement une troisième fois en moins d'un siècle (après 1932 et 84), mais se lance dans la course avec un certain retard sur Paris, Hambourg, Rome et Budapest.
. Quels sont les atouts de Los Angeles?
"L.A. est construite pour accueillir les JO. C'est une ville de sports sans équivalent, nous pouvons organiser des Jeux spectaculaires à un coût réduit et sans aucun risque", résume Casey Wasserman, le président du comité de candidature "LA-2024".
Si les Jeux devaient débuter la semaine prochaine, Los Angeles pourrait être prête.
Elle n'est pas que la capitale mondiale du cinéma. Elle est aussi la capitale américaine du sport avec une concentration d'équipes professionnelles rare: deux franchises de basket-ball dont les prestigieux Lakers, une équipe de hockey sur glace (Kings), une équipe de baseball (Dodgers), sans oublier le champion des Etats-Unis de football, le Galaxy, en attendant le retour possible d'une, voire deux équipes de football américain (NFL).
Conséquence, la deuxième ville des Etats-Unis en termes de population (près de 4 millions d'habitants, 17 pour l'agglomération) dispose de plusieurs stades, comme le Coliseum, théâtre des JO-1984 et le Rose Bowl, de salles omnisports comme le Staples Center, ou encore le Galen Center, le complexe ultramoderne de l'université de Californie du sud (USC).
Selon "LA-2024", 85% des infrastructures sportives existent déjà ou vont être construites, que la candidature soit retenue ou non par le Comité international olympique en septembre 2017.
"Los Angeles ne va pas changer pour accueillir les JO, insiste le maire, Eric Garcetti. Nous avons une vision d'avenir pour notre ville dans laquelle les JO peuvent s'inscrire et pas le contraire".
Un discours qui s'inscrit dans la droite ligne de l'Agenda 2020 du CIO, pour des jeux à dimension humaine.
. 1984, retour vers le passé?
Le rendez-vous de 1984, boycotté par les pays du bloc communiste, a marqué les esprits. Avec sa cérémonie d'ouverture spectaculaire et très hollywoodienne, avec les exploits du phénomène de l'athlétisme Carl Lewis et surtout par son financement provenant intégralement du privé.
Huit ans après le désastre financier des JO-1976 de Montréal, Los Angeles a complètement changé la donne et dégagé un bénéfice de 230 millions de dollars qui a servi à construire des terrains et salles de sport.
Le problème de Los Angeles pourrait être sa circulation chaotique, mais la perspective d'une quinzaine olympique chargée en août 2024 n'effraie pas les "Angelenos": en juillet, 81% de la population étaient favorables à la candidature.
"Los Angeles est la ville aux Etats-Unis où il y a le plus de chantiers et de projets en termes d'infrastructures de transport", assure Garcetti.
. Le raté Boston a-t-il laissé des traces?
"Nous n'avons pas pris la route la plus directe pour arriver à cette candidature", admet, un rien contrarié, Scott Blackmun, le directeur général du comité olympique américain.
A la surprise générale, l'Usoc avait préféré en janvier Boston à Los Angeles, San Francisco et Washington en se disant qu'une ville de taille moyenne avait plus de chances de séduire le CIO.
Ce pari audacieux s'est retourné contre l'Usoc: en juillet, Boston a retiré sa candidature par peur de dépassements budgétaires et de recours à l'argent public.
Los Angeles est venue à la rescousse, mais le conseil municipal a posé ses conditions et sera régulièrement consulté d'ici 2017.
"Ce n'est pas un problème pour le CIO, c'est un processus tout à fait raisonnable que suivront aussi les autres villes candidates", estime Larry Probst, le président de l'Usoc.
Le projet "LA-2024" prévoit des dépenses de 4,1 milliards de dollars financés par les droits TV, les recettes de billetterie et la contribution du CIO, plus 1,7 milliard de partenaires privés, notamment pour la construction du village olympique.
Des primes d'assurance de 150 millions de dollars et 400 millions de dollars de provisions en cas de dépassement budgétaire figurent dans le projet.
"Le but est de faire revenir les JO aux USA, ce qui aura dû avoir lieu depuis longtemps (la dernière fois remonte à 1996 à Atlanta pour les JO d'été, ndlr). On est sorti vainqueur des séries, il faut maintenant gagner la finale", lance le très dynamique maire de Los Angeles.