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Au terme d'une visite d?État de deux jours en Suisse, François Hollande a rejoint Lausanne jeudi pour défendre la candidature quasi officielle de Paris aux jeux Olympiques d'été de 2024 dont il est un farouche partisan.
Le chef de l?État français devait s'entretenir en fin d'après-midi avec le président du Comité international Olympique (CIO) Thomas Bach alors que Paris a fait lundi un pas décisif vers cette candidature.
Autour du chef de l?État pour cette rencontre au Musée olympique, sur les rives du Lac Léman: Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français, et Tony Estanguet , triple champion olympique en canoë monoplace et membre du CIO.
Même si le président du CIO est tenu à une stricte neutralité, François Hollande entend "simplement lui dire combien la France est attachée à cette candidature", indique son entourage.
Paris, indique-t-il, compte faire prévaloir "les valeurs de l'Olympisme, de la jeunesse, de l'ouverture, de la liberté tout en offrant des conditions exceptionnelles pour l?accueil des sportifs".
La France qui réunira en décembre une conférence mondiale sur le climat pour laquelle elle nourrit de grandes ambitions, entend aussi donner "une couleur environnementale, écologique et verte à cet événement".
Dès novembre, le président Hollande avait pris les devants, passant outre les réserves exprimées dans un premier temps par la maire de Paris Anne Hidalgo, échaudée par deux échecs successifs de la capitale pour l'organisation des JO de 2008 (Pékin) et de 2012 (Londres).
Paris devrait ainsi faire officiellement acte de candidature en juin, la désignation de la ville hôte des Jeux d'été de 2024 étant prévue à Lima en 2017. Outre la capitale française, Boston, Hambourg et Rome sont d'ores et déjà officiellement en lice.
- 'Modèle' -
Interrogé par l'AFP avant la rencontre, Tony Estanguet a fait valoir l'importance de "ce dialogue entre le CIO et le chef de l?État français" et pour celui-ci l'opportunité d'entendre "les messages" du CIO. La France "a toujours été un acteur clé" du mouvement olympique, a-t-il dit.
Denis Masseglia a souligné "le calendrier favorable, après le vote du Conseil de Paris" lundi mais souhaiterait que la candidature de Paris soit officialisée "avant l'été" et le congrès que le CIO tiendra fin juillet à Kuala Lumpur.
Dans un tout autre registre, François Hollande était allé auparavant à la rencontre du "modèle" helvétique de l'apprentissage lors d'une visite des ateliers d'Ernst Schweizer AG, une PME familiale du canton de Zurich championne du "clean tech".
"La Suisse est un modèle d'implication des entreprises: elles forment, elles accompagnent, elles encadrent les apprentis pour leur donner les meilleures technologies et qualifications", a loué le chef de l?État français à l'issue de cette visite.
François Hollande a ainsi appelé à "accélérer" la montée en charge de l'apprentissage en France, ce qui suppose, a-t-il souligné, "que l?État et les régions -puisque ce sont les régions en France qui en sont responsables-, accompagnent financièrement ce processus".
Ernst Schweizer AG, qui emploie 600 salariés et fabrique des fenêtres ou des panneaux solaires haut de gamme, consacre un atelier spécifique à la formation d'une cinquantaine d'apprentis généralement recrutés à l'issue d'un cursus de deux à quatre ans.
En Suisse, près des deux tiers des plus de 15 ans optent pour l'apprentissage, une voie royale vers l'emploi. A contrario, la formation en alternance reste un serpent de mer en France où, en dépit d'un nouvel arsenal d'aides publiques, le nombre de places d'apprentis a reculé de 60.000 en deux ans pour retomber à 400.000 en 2014.
Dès son arrivée sur le sol helvétique mercredi le chef de l?État français avait "tourné la page" de la brouille fiscale avec la Suisse, estimant que cette question qui avait "empoisonné" les relations entre les deux pays était "derrière nous".
Ce contentieux est "derrière nous", a estimé François Hollande. Il avait lourdement pesé sur les relations, particulièrement crispées sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui avait décrété en 2009 que le "temps du secret bancaire (était) révolu".