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© AFP/BERTRAND LANGLOIS
Frankie Fredericks
lors d'une conférence de presse en marge du Conseil de l'IAAF à Monaco, le 26 novembre 2015
A moins de deux mois des visites à Los Angeles et Paris, candidates aux JO-2024, la démission du président de la Commission d'évaluation, le Namibien Frankie Fredericks pour des soupçons de corruption, met le CIO sous pression et jette une nouvelle ombre sur le processus d'attribution des Jeux.
"Je démissionne de mon poste de président de la Commission d'évaluation des JO-2024 car il est essentiel que le travail important fait par mes collègues soit considéré comme mené de façon juste et impartiale", a annoncé mardi Frankie Fredericks dans un communiqué.
Lundi, la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) avait annoncé de son côté que Fredericks avait été remplacé au sein du groupe de travail de l'instance sur la réintégration de l'athlétisme russe accusé de dopage institutionnalisé.
Fredericks est remplacé à la présidence de cette Commission d'évaluation par le Suisse Patrick Baumann, membre du CIO depuis 2007 et secrétaire général de la Fédération internationale de basket-ball (Fiba), a annoncé le CIO.
Fredericks a devancé une décision de la Commission d'éthique du CIO, qui, tout en rappelant "l?importance du respect du principe de la présomption d?innocence" a recommandé sa démission de la présidence de la Commission d'évaluation, a précisé le CIO.
- Paiement pour 'services rendus' -
Dans un article daté du samedi 4 mars, le quotidien français Le Monde avance que Frankie Fredericks a reçu un versement de 299.300 dollars le jour même de l'attribution des J0-2016 par le Comité international olympique (CIO) à Rio, le 2 octobre 2009 à Copenhague.
© AFP/Paz PIZARRO, Simon MALFATTO
Jeux Olympiques 2024 : les villes candidates
Membre du CIO, le Namibien avait précisé lundi qu'il n'était pas membre votant du CIO en 2009 (il ne l'est devenu qu'en 2012), mais était scrutateur du vote pour l'instance olympique, donc chargé de s'assurer du bon déroulement du vote.
L'ancien sprinteur assure que ce versement a été réalisé "conformément à un contrat daté du 11 mars 2007", "pour services rendus entre 2007 et 2011", et que le paiement "n'a rien a voir avec les jeux Olympiques".
Ce versement provient de la société du fils de l'ancien président de l'IAAF Lamine Diack, Papa Massata Diack. Ce dernier est accusé d'avoir reçu 1,5 million de dollars de la part d'un homme d'affaire brésilien, Arthur Cesar de Menezes Soares Filho, trois jours avant le vote.
"Paris et Los Angeles présentent deux candidatures fantastiques et je ne veux pas devenir un élément perturbateur dans cette grande compétition", a ajouté Fredericks mardi.
L'ancien champion du monde du 200 m a précisé qu'il ne participerait pas au vote pour la désignation de la ville hôte des JO-2024, en septembre prochain à Lima.
La démission de Fredericks intervient à moins de deux mois du début des visites de la Commission d'évaluation, qui se rendra d'abord à Los Angeles du 22 au 26 avril puis à Paris du 13 au 17 mai.
- 'Trop de perdants' -
Paris-2024 a attendu mardi après-midi pour réagir à la démission de Frankie Fredericks , estimant qu'il ne lui "appartient pas de commenter une décision qui fait l?objet d?une procédure en cours de la part du CIO et d?autres autorités compétentes".
© AFP/Andrej ISAKOVIC
Patrick Baumann au côté du patron du CIO, Thomas Bach
, lors d'un match de basketball aux Jeux de Rio, le 17 août 2016
Le Comité Paris 2024 a ajouté avoir "hâte de travailler avec la Commission d'évaluation du CIO et son nouveau président Patrick Baumann, lors de leur prochaine visite à Paris en mai".
La Commission d'évaluation, composée de 13 membres, comprend notamment le président de la Fédération internationale de tir à l'arc, le Turc Ugur Erdener, membre de la Commission exécutive et vice-président du CIO ainsi que l'ancienne championne olympique en athlétisme, la Marocaine Nawal El Moutawakel, qui a déjà présidé de nombreuses commissions, dont la commission d'évaluation des JO-2016 à Rio.
Le processus de candidature pour les JO-2024 a connu de nombreux rebondissements depuis plusieurs mois.
Après le renoncement de Rome en octobre dernier, c'était au tour de Budapest de jeter l'éponge en février, face à une pétition réclamant un référendum.
Il ne reste donc plus que deux villes en lice, Los Angeles et Paris, alors que l'idée d'un double vote à Lima attribuant à la fois les JO 2024 et 2028 continue d'être évoquée.
"Nous produisons trop de perdants", déplorait en décembre le président du CIO, Thomas Bach , qui pourrait ainsi trouver un moyen d'éviter de perdre Paris ou Los Angeles, qui renonceraient probablement définitivement à leur rêve olympique en cas d'échec dans la course aux JO-2024.