Happy Birthday : |
Le Comité international olympique attendra: les promoteurs de la candidature de Boston à l'organisation des jeux Olympiques 2024 doivent d'abord séduire la population locale, sceptique car inquiète des éventuelles répercussions financières.
En six mois, Boston-2024 a déjà connu deux présidents, "une version 2.0" de son projet initial et une mini-crise.
Au printemps, une membre du comité exécutif du Comité olympique américain (Usoc) avait même laissé entendre que l'Usoc, mécontent de la tournure des événements, pourrait revenir sur sa décision de confier les chances américaines à Boston, opposé à Paris, Rome, Hambourg et vraisemblablement Budapest.
Mardi, l'Usoc a balayé cette hypothèse et a réaffirmé son soutien sans équivoque à la principale ville du Massachusetts: "Nous sommes concentrés exclusivement sur Boston (...) Nous n'avons pas discuté avec Los Angeles, Washington ou San Francisco pour savoir s'ils pourraient être prêts. Boston est notre partenaire", a martelé Scott Blackmun, son directeur général.
Mais l'Usoc n'a pas non plus caché son inquiétude: la population de Boston tarde à sa rallier à l'idée olympique.
"Actuellement, on doit être proche de 45% de la population favorable (..) Il faudrait qu'on atteigne rapidement les 50% et qu'on soit dans les 60% en 2017 lorsque le CIO décidera de la ville organisatrice", a espéré Larry Probst, le président de l'Usoc.
-45% de la population favorable-
C'est là qu'entre en scène Steve Pagliuca, le nouveau "boss" du comité de candidature. Nommé le 21 mai, le patron de Bain Capital, société de gestion d'actifs parmi les plus prospères des Etats-Unis, tente depuis de rassurer la population et d'obtenir son soutien.
Dans la nouvelle mouture du projet, M. Pagliuca a détaillé les avantages en termes de création d'emploi, d'amélioration des infrastructures de transport, de constructions pour Boston.
"Les Jeux représentent une opportunité de développement économique historique qu'on pourrait ne plus voir", a insisté M. Pagliuca, qui est aussi l'un des co-propriétaires de la célèbre équipe de basket des Boston Celtics.
Il a détaillé le financement du projet si Boston est désigné en 2017 ville-hôte des JO-2024 pour succéder à Atlanta, la dernière ville américaine organisatrice en 1996 de l'événement sportif le plus important au monde.
Boston-2024 table sur des recettes de 4,805 milliards de dollars (4,3 milliards d'euros) pour des dépenses de 4,595 milliards, hors construction du village olympique, soit un excédent de 210 millions de dollars.
"Pour minimiser les risques pour les contribuables, ces 210 millions de dollars seront utilisés si les recettes sont inférieures aux prévisions ou les coûts plus élevés", a assuré le patron de la candidature américaine.
- Assurance de 128 M de dollars -
Selon lui, toutes les précautions sont prises pour éviter le recours à l'argent public: "Il y a cinq mesures de précautions dont une prime d'assurance de 128 millions de dollars qui nous couvre contre une baisse des recettes, la faillite d'un sponsor, etc.", a-t-il rappelé .
Le village olympique, "le plus gros poste budgétaire lors de l'organisation de JO", sera construit par un ou des partenaires privés, a-t-il précisé.
En matière d'infrastructures sportives, Boston-2024 veut construire un stade olympique de 69.000 places temporaires, une première dans l'histoire des JO.
"Dès l'automne suivant, il sera démonté et fera place à un quartier nouveau avec des logements, des magasins et un parc alors que le quartier actuel de Widdett Circle a besoin d'un nouveau souffle", a souligné M. Pagliuca.
Boston-2024 insiste également sur l'utilisation de structures sportives existantes et sur le visage humain de son projet avec 23 sites de compétition dans un périmètre de dix kilomètres.
"C'est un projet qui s'inscrit complétement dans la ligne de l'agenda 2020 du CIO voulant qu'une ville se porte mieux après avoir organisé les JO qu'avant", a conclu le patron de Boston-2024.
La problématique d'une population locale sceptique n'est pas nouvelle: "Londres était au même niveau d'opinions favorables que le nôtre 8-9 ans avant d'accueillir les JO-2012", a rappelé le président de l'Usoc, comme pour s'encourager.