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Maîtrise des coûts, utilisation de structures temporaires, Boston intègre dans son dossier de candidature à l'organisation des JO-2024 d'été les réformes présentées par le Comité international olympique (CIO) dans son Agenda 2020 pour tourner la page du gigantisme.
Boston-2024 a séduit jeudi les membres du comité directeur du Comité olympique américain (Usoc) et a encore un an pour peaufiner sa candidature qui devra être déposée formellement avant le 8 janvier 2016 auprès du CIO.
Quelques éléments pour décrypter cette candidature :
QUESTION: Pourquoi Boston a été préféré à Los Angeles, Washington et San Francisco ?
REPONSE: Le président de l'Usoc Larry Probst ne s'en cache pas: "le dossier de Boston incorpore les réformes contenues dans l'Agenda 2020 du CIO". "Il s'agit d'une candidature centrée sur les athlètes et sur la maîtrise des coûts, tout en pensant à une vision à long terme pour la ville", a-t-il expliqué.
Vingt-huit des 33 sites de compétition seront dans un périmètre de dix kilomètres, a assuré le président de Boston-2024, John Fish, qui a insisté sur la "dimension piétonne" du projet présenté par la capitale du Massachusetts (nord-est).
A l'inverse, Los Angeles, seule des quatre candidates américaines à avoir déjà organisé des JO --en 1932 et 1984-- avait pour inconvénient majeur d'être une mégalopole de 20 millions d'habitants et d'avoir un projet reposant sur différents "noyaux" distants de plusieurs dizaines de kilomètres.
QUESTION: Quel sera le budget pour organiser les JO-2024 si le CIO choisit Boston en septembre 2017 ?
REPONSE: La question n'a pas été directement abordée vendredi, mais la presse américaine cite une enveloppe globale comprise entre 4,5 et 5 milliards de dollars (3,8 et 4,2 Mds EUR), loin des 50 milliards dépensés par la Russie pour les JO-2014 de Sotchi.
Le maire de Boston Marty Walsh s'est engagé à ne pas utiliser de fonds publics pour construire des installations sportives.
"Les contribuables ne paieront pas pour les Jeux, ils ne se retrouveront pas avec des dettes", a-t-il insisté.
Quelque 70% des installations sportives seront temporaires, comme le stade olympique, ou existent déjà, comme le TD Garden, l'enceinte des Celtics (NBA) et Bruins (NHL), Fenway Park où joue l'équipe de base-ball des Red Sox ou encore le Gillette Stadium, le stade des New England Patriots (NFL). Boston-2024 projette aussi d'utiliser les campus et stades des nombreuses universités, comme les prestigieuses Harvard et MIT.
QUESTION: Pourquoi Boston réussirait où New York, pour les JO-2012, et Chicago, pour les JO-2016, ont échoué ?
REPONSE: Le premier atout de Boston est justement l'échec répété des candidatures américaines: les Etats-Unis n'ont plus organisé les JO d'été depuis 1996 (Atlanta), une éternité pour le pays qui domine le sport mondial (104 médailles lors des Jeux de Londres, dont 46 en or) et qui finance en grande partie le mouvement olympique avec les faramineux droits TV versés par le groupe audiovisuel NBC (4,38 Mds de dollars pour la période 2014-2020, 7,65 Mds pour 2021-2032 !)
Les relations entre le CIO et l'Usoc se sont également singulièrement améliorées, a rappelé M. Probst: "Il y avait il y a six-sept ans des problèmes, en particulier sur la question du partage des recettes, nous sommes maintenant dans une bien meilleure situation".
QUESTION: Face à Rome, peut-être Paris ou Berlin, comment Boston peut combler son déficit d'image ?
REPONSE: Boston, ville de 650.000 habitants qui commande une agglomération de sept millions de personnes, n'a certes jamais organisé d'événements majeurs. "Nous ne sommes pas aussi connus que Los Angeles ou Washington, mais le monde entier envoie à Boston ses plus grands esprits pour les former dans nos universités, pourquoi n'enverrait-il pas ses meilleurs athlètes ?", a espéré M. Walsh.
Le maire doit aussi convaincre une partie de ses administrés, hostile au projet olympique et à son coût: il va organiser neuf réunions publiques d'ici la fin de l'année.
"Cela sera le processus le plus ouvert, transparent de l'histoire olympique", a-t-il promis.