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© AFP/FABRICE COFFRINI
Le patron du CIO Thomas Bach
, le 8 décembre 2016 à Lausanne
Lima, avant Los Angeles ou Paris: le Comité international olympique (CIO) a décidé de maintenir sa 130e session dans la capitale péruvienne, d'où elle choisira en septembre la ville hôte des jeux Olympiques de 2024.
Cette annonce, dans un communiqué publié jeudi, met un terme au feuilleton qui depuis plusieurs semaines entretenait le flou autour du site hôte de la grand-messe olympique.
Le CIO a préféré jouer la carte la moins risquée, devant la complexité de reprogrammer ce rendez-vous d'ampleur estimé à 4 millions d'euros, dans un délai aussi court.
Lima, déjà candidate pour la session 2015 finalement tenue à Kuala Lumpur qui avait désigné Pékin pour les JO d'hiver 2022, avait été choisi en décembre 2014 aux dépens de Helsinki. Mais depuis, la capitale péruvienne a collectionné les problèmes, jusqu'à mettre en péril sa désignation.
Des violentes intempéries ont d'abord dévasté des régions du pays et fait 101 morts et plus de 900.000 sinistrés. A celles-ci se sont greffés des problèmes politiques et organisationnels qui ont poussé le CIO a annoncé fin mars "surveiller de très près" la situation.
Mais l'avis favorable de l'envoyé spécial du CIO Alejandro Blanco début avril, après qu'il a visité l'endroit et rencontré les autorités, a ouvert la voie au maintien de Lima.
En optant de poursuivre "comme prévu" les préparatifs de la session prévue du 13 au 17 septembre, le CIO a voulu témoigner sa "solidarité à l'égard du Pérou et de sa population", a expliqué Thomas Bach , son président, dans le communiqué du CIO annonçant le maintien de Lima.
- Le monde entier 'rivé sur Lima' -
"Le monde entier aura les yeux rivés sur Lima. Nous sommes convaincus que la tenue de la session du CIO enverra un message fort au Pérou et au reste de la planète, à savoir que nous sommes prêts à accueillir le monde maintenant que la situation d'urgence est derrière nous", a assuré le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski, cité dans le même communiqué.
Mais cette décision effacera-t-elle d'un coup plusieurs maux qui touchent le pays des Andes depuis plusieurs mois ?
Le Pérou doit subir de violentes pluies, dues au phénomène climatique El Niño, qui affectent depuis plusieurs semaines la région des Andes, dans le nord-ouest de l'Amérique latine.
Le CIO a d'ailleurs accordé une aide de 600.000 dollars pour faire face à la catastrophe.
L'instance olympique doit également faire face à la vacuité du pouvoir au sein du Comité national olympique péruvien (COP). Son président José Quiñones a été écarté de ses fonctions et interdit d'exercer un poste pendant cinq ans après la découverte d'irrégularités dans la gestion de fonds publics.
"Nous faisons face à la fois à un problème politique, avec des tensions entre le COP et les autorités, à des problèmes organisationnels et à des problèmes liés aux inondations", expliquait cette semaine à l'AFP une source proche du CIO.
Le gouvernement péruvien "nous a donné l'assurance que la session du CIO serait organisée de manière impeccable", a précisé jeudi Thomas Bach .
Les enjeux sont énormes: le CIO pourrait, en effet, y organiser un double vote pour attribuer à la fois les JO-2024 et 2028. Après l'épisode Lima, c'est maintenant à Paris et Los Angeles de jouer.