Happy Birthday : |
© AFP/Mark RALSTON
Le président de LA 2024 Casey Wasserman, le 31 mars 2017 à Los Angeles
"Les JO méritent mieux et mieux, c'est Los Angeles", a expliqué à l'AFP Casey Wasserman, le président de LA 2024, avant de s'envoler pour le Danemark où Paris et Los Angeles vont présenter mardi lors de la convention SportAccord leur projet devant les Fédérations internationales à six mois du verdict du CIO.
L'homme d'affaires, à la tête d'une importante agence de marketing sportif, est favorable à l'idée du CIO de procéder à une double désignation en septembre prochain des villes-hôtes des JO-2024 et 2028, à condition que "Los Angeles soit désigné en premier", a-t-il insisté.
QUESTION: Que pensez-vous de l'idée du CIO d'attribuer les JO de 2024 et ceux de 2028 aux deux villes encore en lice, Paris et Los Angeles, afin de ne pas sacrifier de candidat de qualité ?
REPONSE: "A mes yeux, c'est totalement le genre d'idée et d'initiative stratégique que le CIO doit embrasser, mais pour que ce soit quelque chose d'intéressant pour le mouvement olympique, il faut voir qui a les JO-2024 et qui a les JO-2028. D'un point de vue stratégique, il est important et même nécessaire que Los Angeles soit désigné en premier".
Q: Pourquoi Los Angeles doit selon vous organiser les JO-2024?
R: "Qu'est ce qu'on essaie de faire? On essaie d'offrir du calme et de la stabilité au mouvement olympique. Pour cela, il faut une candidature où il n'y a pas d'interférences politiques, avec un incroyable soutien de la population locale, sans projets importants (de construction d'infrastructures sportives), ni surcoût budgétaire, tout cela, c'est Los Angeles. L'autre justification de procéder à une double désignation, c'est de réduire les coûts. Comme nous n'avons pas beaucoup à construire, cela bénéficierait surtout à la candidature suivante. Cela ne nous aménerait rien qu'une autre ville soit désignée avant nous, alors que la ville qui serait désignée après nous, en profiterait beaucoup plus, en termes d'économie de coûts, grâce à notre modèle".
Q: Savez-vous comment cela se passera si le CIO décide effectivement de procéder à une double désignation?
R: "Le CIO ne nous a pas contactés, en dehors de ses déclarations publiques, nous ne savons rien de plus (...) Il faut attendre, tout ceci est pour l'instant au conditionnel, il se pourrait aussi qu'ils décident de renoncer à cette idée. Nous sommes concentrés sur la seule chose qui est sûre, à savoir que deux villes sont candidates pour 2024. Penser à autre chose serait une erreur".
Q: Paris a déjà annoncé qu'elle n'est pas candidate pour 2028: "C'est maintenant ou jamais pour Paris", a prévenu son co-président Tony Estanguet ...
R: "Dire +C'est maintenant ou jamais+, cela revient à mes yeux à lancer un ultimatum. Je suis dans les affaires depuis un certain temps, je crois que j'ai construit une entreprise florissante, je n'ai jamais établi des relations d'affaires ou des partenariats qui marchent en lançant des ultimatums. Nous n'allons pas lancer d'ultimatum".
Q: Vous êtes donc candidats pour les JO-2028?
R: "Mais personne n'est candidat pour 2028, c'est pour l'instant hypothétique, ce n'est même pas la peine d'en discuter, le CIO a entamé un processus de réflexion, on n'en a pas encore discuté avec le CIO. On ne sait pas quelles sont ses intentions. Pour quiconque de parler de 2028, c'est prématuré".
Q: Pourrait-on imaginer que Los Angeles et Paris aient une position commune sur la question, à savoir qu'elles sont toutes candidates uniquement pour les JO-2024?
R: "Non, notre boulot, c'est d'écouter et de comprendre ce que le CIO essaie de faire, de comprendre le pourquoi et le comment, mais notre boulot n'est pas de coordonner quoi que ce soit avec Paris".
Q: Le mouvement olympique joue gros avec les JO-2024...
R: "Effectivement, nous sommes à un tournant. La ville-hôte des JO-2024 a intérêt à faire bien les choses, je ne pense pas que le CIO veuille à nouveau être confronté pendant sept ans aux difficultés de ces dernières années, les jeux Olympiques méritent mieux, le mouvement olympique mérite mieux et mieux, c'est Los Angeles".
Propos recueillis par Jérôme RASETTI et Rob WOOLLARD