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Paris n'a pas dégainé la première mais est sans doute, parmi les candidates à l'organisation des jeux Olympiques 2024, celle qui a le dossier le plus structuré. L'avantage est mince mais réel même si beaucoup de questions restent en suspens, à deux ans du vote.
Le Comité international olympique (CIO) a fixé à mardi minuit la date limite de dépôt des lettres d'intention des villes et comités nationaux olympiques requérants. Paris a envoyé la sienne samedi, après Hambourg, Rome, Budapest et Los Angeles, promettant de "construire un projet inoubliable, innovant, responsable et durable".
La course aux JO-2024 débute donc officiellement mercredi pour les candidats qui recevront ce jour-là le cahier des charges du CIO, notamment pour le montage du dossier technique et logistique qui devra être remis début février 2016.
Mais Paris n'a pas attendu pour se mettre au travail. Les choses sont allées bon train depuis février et la remise du rapport de faisabilité et d'opportunité par Bernard Lapasset, alors officieux patron de la candidature, à la maire de Paris Anne Hidalgo (à ce titre co-responsable du projet avec Denis Masseglia, président du Comité national olympique, CNOSF).
- Paris-Marseille -
La plupart des sites ont en effet été identifiés dès ce moment, véritable lancement d'une campagne qui ne faisait plus mystère pour personne mais n'a été officiellement annoncée que le 23 juin. Le Stade de France, Bercy, Roland-Garros, le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, la base nautique de Vaires-sur-Marne, le Champs de Mars, le Grand Palais, la future Arena 92, ont été inclus dans le dossier fondé sur les préceptes de l'Agenda 2020. C'est la nouvelle bible du CIO qui privilégie désormais les équipements existants plutôt que la construction dispendieuse de nouvelles installations.
Par ailleurs, Marseille, 2e ville de France, a été choisie pour être l'hôte des épreuves de voile, au terme d'un processus minutieux achevé il y a une semaine.
A ce jour, ne manquent parmi les sites cruciaux que celui du Village Olympique et du centre des médias. Le premier se joue entre Le-Bourget Dugny et le Carrefour Pleyel, avec le périmètre de Pantin en choix de secours. Et le Bourget, côté salon des expositions, a toutes les faveurs pour devenir le centre de presse. Autant de dossiers qui devraient être réglés mi-octobre.
Parallèlement, Paris-2024 a établi sa gouvernance en évitant les pièges du passé. Aujourd'hui, contrairement à la campagne de Paris-2012, c'est le mouvement sportif qui pilote avec un leadership bicéphale Bernard Lapasset/ Tony Estanguet , et des politiques au soutien.
Au conseil d'administration de l'association Ambition olympique, appelée à devenir dans les jours à venir un comité de candidature sous forme de Groupement d'intérêt public (GIP), l'ensemble Ville-Région-Etat n'a pas la majorité absolue, à l'inverse du mouvement sportif.
- Susciter l'enthousiasme -
Mais le plus dur reste à faire. La conception du "story-telling" chère au CIO, de l'histoire que les candidats veulent raconter et offrir au mouvement olympique, est toujours en jachère. Mardi matin, un groupe de travail consacré à cette "philosophie" des Jeux à la Française, se mettra à la tâche pour inventer un concept basé, forcément, sur l'héritage, l'environnement, la jeunesse, les priorités du CIO de 2017.
Depuis 2012, les partisans de Paris-2024 sont hantés par le slogan "Inspire a Generation" des Jeux de Londres. Tony Estanguet , titré pour la troisième fois en Angleterre en 2012, est conscient qu'il faudra "faire encore mieux, aller encore plus loin" pour séduire les membres du CIO dont il fait désormais partie.
Enfin, et c'est sans doute le plus gros morceau, Paris ne pourra l'emporter sans l'adhésion voire l'enthousiasme d'une très large majorité des Franciliens et plus largement des Français, un prérequis essentiel pour le CIO. Convaincre qu'une candidature à 60 millions d'euros, que des Jeux à quelque 5 MD, seraient un atout pour la France est la prochaine épreuve qui attend Paris-2024.
La première étape du processus de mobilisation est prévue à partir du 25 septembre avec une sorte d'Olympiathon qui s'étendra jusqu'aux terrains de Ligue 1 afin de mobiliser financièrement la population. L'ampleur de son succès sera un indicateur crucial pour l'avenir de la candidature.