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© AFP/Sebastien Bozon
Les anneaux olympiques sur le siège du Comité international olympique (CIO) à Lausanne
D'Oslo la chouchou à Pékin la surprise, six villes se sont lancées dans la course pour les Jeux d'hiver de 2022, offrant l'embarras du choix au CIO malgré le rejet des rêves de grandeur olympique dans les pays alpins.
Le Comité international olympique (CIO) avait donné jusqu'à jeudi minuit aux comités nationaux pour faire part des désirs de briguer l'organisation de ces JO des neiges.
Six villes, publiquement, ont fait connaître leurs intentions: deux Scandinaves, Oslo et Stockholm; deux dans les Carpates, Cracovie comme affiche d'un duo Pologne-Slovaquie et Lviv, en Ukraine; une en Asie centrale, Almaty, ex-capitale du Kazakhstan; et enfin Pékin à l'autre bout du continent.
Cet afflux de prétendantes est a priori une bonne nouvelle pour le CIO. Si le nombre de pays capables d'offrir une piste de descente digne de ce nom est déjà limité, l'offre était bien maigre pour les Jeux d'hiver de 2018, entre Pyeongchang en Corée du Sud - la gagnante -, Munich en Allemagne et Annecy en France, d'autant que la candidature française tenait plus de la figuration.
Mais parmi ces postulantes ne figure aucune région de l'arc alpin. Dans trois pays, la Suisse, l'Allemagne et l'Autriche, les populations locales ont en effet dit "nein" aux ambitions olympiques.
Munich, dont le nouveau président du CIO Thomas Bach avait lui-même porté le dossier pour 2018, s'était remise sur les rangs pour 2022. Mais les habitants de la région ont enterré l'initiative brutalement lors d'un referendum dimanche.
Le coup a été si net que le maire de la capitale bavaroise Christian Ude a estimé qu'il ne valait "pas seulement pour 2022, mais bien au-delà".
Début mars, les habitants du canton suisse des Grisons avaient de même stoppé nette la promotion de St-Moritz, la très chic station de sports d'hiver. Elle suscitait pourtant l'intérêt, elle qui avait déjà accueilli les Jeux de 1928 et 1948. Mais c'était un autre siècle...
Le souvenir de Lillehammer
Désormais, les craintes d'une facture démesurée et de montagnes truffées de constructions en béton refroidissent les contribuables.
Et ce ne sont pas les Jeux de Sotchi, ville des bords de la mer Noire transformée à coup de bulldozers en station de sports d'hiver pour satisfaire les rêves du président russe Vladimir Poutine, qui pourront les apaiser.
Avec un coût estimé à 36 milliards d'euros, ils passent déjà pour les Jeux les plus chers de l'histoire, été et hiver confondus.
Oslo entend, elle, démontrer qu'il est encore possible de faire les choses en grand avec un budget relativement modeste, ce qui a permis d'obtenir le soutien de ses habitants à 55% lors d'une consultation menée en septembre.
"La Norvège peut encore susciter l'enthousiasme et l'admiration, comme nous l'avons fait à Lillehammer en 1994", a souligné dans la presse Gerhard Heiberg, membre du CIO, invitant son pays à "sauver" les Jeux d'hiver de la dérive vers le gigantisme.
Dans l'imaginaire olympique, Lillehammer reste de fait comme l'organisatrice des plus beaux Jeux d'hiver, un souvenir mémorable qui donne à la capitale norvégienne une longueur d'avance sur les autres.
Des six villes, Oslo est la seule à avoir déjà accueilli les JO d'hiver, en 1952. Pékin, qui s'est associée à Zhangjiakou, entend être la première ville à avoir le double sceau olympique d'été (2008) et d'hiver. Tout comme Stockholm, qui avait organisé les Jeux de 1912.
Après un premier examen technique des candidates, le comité exécutif du CIO réduira la liste une première fois en juillet 2014.
Les finalistes auront ensuite un an pour affiner leur dossier dans les détails afin de convaincre les membres du CIO de leur accorder les grands honneurs olympiques, le 31 juillet 2015 à Kuala Lumpur.