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© AFP/Fabrice Coffrini
L'ancien joueur de foot japonais Saburo Kawabuchi répond aux questions de la presse sur la candidature de Tokyo pour les JO-2020, le 5 septembre 2013 à Buenos Aires
A 48 heures du vote du CIO sur la ville hôte des JO-2020, Istanbul, Madrid et Tokyo ont remis jeudi le sport au centre de leur candidature, loin des supputations sur l'impact éventuel de la crise en Syrie, le trou des finances publiques ou de Fukushima.
Le comité de candidature de Tokyo a ainsi tenté d'éviter que sa conférence de presse ne vire comme la veille en interrogatoire acharné sur les fuites radioactives de sa problématique centrale nucléaire, et tenter de répondre sur cet épineux sujet d'une manière beaucoup plus positive.
"Ce n'est pas la peine de dire que nous souhaitons que cette question soit réglée aussi vite que possible et que nous puissions aller de l'avant", a déclaré la championne olympique de volley-ball des Jeux de 1976 Yuko Arakida."Nous espérons qu'en organisant les Jeux, cela apportera une inspiration et du réconfort aux enfants de la région."
Avec une délégation d'une quinzaine de sportifs japonais, de toutes générations, Tokyo a ainsi voulu rappeler au bon souvenir de tous "la passion pour le sport" des Japonais.
Originaire du nord-est du Japon, la région ravagée par la catastrophe de 2011, l'athlète paralympique Mami Sato a raconté combien "la candidature avait permis de rapprocher les gens". "Nous avons vu que les sportifs ont fait leur part dans les premiers jours et j'en suis heureuse", a-t-elle ajouté.
Istanbul met en avant sa jeunesse
Le député Hiroshi Hase, ancien lutteur, a insisté sur le fait que le gouvernement avait pris des mesures pour traiter les risques de contamination d'eau: "Nous voulons répéter que les radiations ne sont pas un problème."
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Le président de la candidature d'Istanbul Hasan Arat, lors d'une conférence de presse, le 5 septembre 2013 à Buenos Aires
Istanbul, qui, depuis le grand mouvement de contestation sociale qui a touché la Turquie en juin, n'échappe pas aux questions politiques, est revenu aussi à des fondamentaux. Elle a mis en avant une trentaine de jeunes espoirs du sport turc, qui monteront sur scène lors de la présentation finale samedi devant les quelque 100 membres électeurs du CIO.
Le conflit syrien, mentionné en une ligne dans le rapport de la commission d'évaluation du CIO qui avait inspecté la métropole turque en mars, demeure plus que jamais d'actualité. Si certains voient un danger pour la candidature d'Istanbul, quelques membres du CIO interrogés par l'AFP ne le voient pas de la même façon.
De même Madrid a pu remettre un peu de brillant sur ses promesses de Jeux de l'austérité avec Pau Gasol , le pivot vedette des Los Angeles Lakers.
"Un vote pour le futur"
Fidèle à sa neutralité, le président du Comité international olympique (CIO) Jacques Rogge lui-même s'est bien gardé d'émettre tout commentaire relié aux trois villes finalistes lors de sa dernière conférence de presse mercredi soir. Mais le Belge a cependant rappelé qu'il fallait "garder à l'esprit que la décision n'est pas basée sur la situation d'aujourd'hui mais ce que peut être la situation dans sept ans".
"Les événements actuels jouent un rôle mais le monde est sans cesse en évolution et qui sait ce qu'il sera dans sept ans", a renchéri jeudi le vice-président du CIO Ng Ser Miang, qui brigue lui-même la succession du Belge mardi. "C'est un vote pour le futur et non le présent."
Pour éviter toute controverse si proche du but, les trois comités de candidatures faisaient attention à bien choisir leurs mots.
A la tête d'Istanbul-2020, Hasan Arat insistait sur le fait que la question syrienne est "une question qui relève des dirigeants politiques qui prendront des décisions au sommet du G-20 à Saint-Pétersbourg" et non du milieu sportif.
Dans la même tonalité, les Japonais se disaient convaincus que "les membres du Comité international olympique choisiront la candidature qui est la meilleure pour le mouvement olympique".