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Photo fournie par le commité d'organisation des JO-2020 d'Istanbul de la première réunion de commission d'évaluation du CIO dans la ville candidate turque, le 24 mars 2013
Après ses deux rivales Tokyo et Madrid, Istanbul se soumet à partir de dimanche à l'inspection de la commission d'évaluation du CIO avec l'espoir d'accueillir enfin les jeux Olympiques en 2020, grâce à sa vitalité économique et sa position géographique unique entre l'Europe et l'Asie.
Si la persévérance était récompensée, la mégapole turque de 15 millions d'habitants serait aujourd'hui médaille d'or de la spécialité. Candidate à quatre reprises (2000, 2004, 2008, 2012), Istanbul a jusque-là toujours échoué. En cas de victoire, elle deviendrait la première ville à majorité musulmane à décrocher les Jeux.
Cette fois, les promoteurs de la candidature stambouliote sont persuadés que leur tour est venu. "Cette fois, nous sommes réellement engagés", a assuré au début du mois le ministre des Sports Suat Kilic, "je le sais, nous allons réussir".
Depuis des semaines, toute la ville est en ordre de bataille. Affiches et spots télévisés inondent les rues et les chaînes de télévision. Et dimanche, c'est le chef de l'Etat turc Abdullah Gül en personne qui doit accueillir le CIO sur les rives du Bosphore.
Pour s'imposer, Istanbul a fait du dynamisme économique du pays son principal argument de vente face à Tokyo et Madrid.
Le Japon est sorti de la récession en 2012 et l'Espagne est saignée par la crise. La Turquie, elle, affiche avec insolence sa forte croissance de pays émergent (plus de 8% en 2010 et 2011), jeune (60% de ses 75 millions d'habitants ont moins de 35 ans) et de plus en plus riche (le revenu par habitant y a été multiplié par trois en dix ans).
"Nous faisons partie des quinze premières puissances mondiales en termes de force économique et selon l'OCDE, nous serons l'économie qui progressera le plus vite entre 2011 et 2017", répète le président du comité de candidature, Hasan Arat.
Istanbul peut aussi se prévaloir du soutien de sept grands conglomérats turcs, prêts à débourser 2,5 milliards d'euros, la moitié de la charge des JO.
Des JO sur deux continents
Côté infrastructures, la Turquie a déjà engagé un vaste effort d'investissement en vue du centenaire de la République en 2023 et promet que les 700 installations prévues pour les Jeux seront achevées dès 2018.
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Photo fournie par le comité d'organisation Istanbul 2020 de la commission d'évaluation du CIO emmenée par Craig Reedie (2g) avec le président turc Abdullah Gül (3g), le 24 mars 2013 à Istanbul
Le comité le reconnaît volontiers, le casse-tête des transports constitue sa principale faiblesse. Mais il assure qu'il sera réglé. Des tunnels, un nouveau pont sur le Bosphore, des autoroutes et des lignes de métro sont en cours de construction ou prévus pour mettre fin au cauchemar quotidien des automobilistes.
Et l'aéroport géant qui doit entrer en service à partir de 2016 au nord de la ville va "renforcer la promesse d'Istanbul 2020 de mettre en place des solutions de transport rapide, confortable et pratique", souligne le comité.
L'autre point noir du dossier d'Istanbul a été effacé par la décision de l'UEFA d'organiser dans treize villes l'Euro de football 2020, pour lequel la Turquie était candidate. Le CIO avait intimé à Ankara de faire un choix entre les deux événements.
Depuis des mois, la candidature d'Istanbul est portée à bout de bras par son ancien maire et Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. "Aucun pays a majorité musulmane n'a jamais accueilli les jeux Olympiques", a-t-il plaidé l'an dernier en notant que Madrid et Tokyo avaient déjà été élues, "ce n'est pas juste".
Fort de ce soutien au plus haut niveau, le président du comité de candidature se prend à rêver. Avec la candidature d'Istanbul, "le rêve des Sultans est devenue réalité", confiait Hasan Arat en janvier, "les athlètes vont vivre une expérience unique: se coucher en Europe et faire de la compétition en Asie !"