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© AFP/Juan Mabromata
Le président du CIO Jacques Rogge, le 6 septembre 2013 à Buenos Aires
Istanbul pour l'histoire, Madrid l'économe ou Tokyo l'hyper moderne: les membres du CIO élisent la ville hôte des jeux Olympiques d'été de 2020 samedi à Buenos Aires parmi trois visions différentes.
Le nom de la grande gagnante sera annoncé peu après 17h00 locales (20h00 GMT). Avant cela, les promoteurs des trois projets -Istanbul, Tokyo puis Madrid- se succèderont à la tribune pour un dernier grand oral face à la centaine de membres du Comité international olympique (CIO).
Signe de l'importance politique que revêtent désormais les Jeux Olympiques, les trois Premiers ministres le Turc Recep Tayyep Erdogan, l'Espagnol Mariano Rajoy et le Japonais Shinzo Abe ont fait le déplacement dans la capitale argentine.
A en croire les bookmakers, Tokyo tiendrait la corde, devant Madrid, Istanbul fermant la marche. Si les dossiers de chacune laissent augurer des JO magnifiques, de nombreuses interrogations extra-sportives pèsent sur les trois candidatures.
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Infographie sur les villes candidates à l'organisation des Jeux Olympiques de 2020 et portraits des candidats à la présidence du CIO
Tokyo traîne comme un boulet le spectre de Fukushima, elle qui se targue d'être la "valeur sûre", sans aucun risque sur le plan financier comme sur le plan de la sécurité.
La capitale japonaise, la seule des trois à avoir déjà tenu les Jeux d'été en 1964, offre en effet un projet ultra compact, dont la facture est quasiment déjà couverte par un fonds spécial de 4,5 milliards de dollars mis en banque.
"Gagner les Jeux ramènerait le sourire sur le visage des enfants", fait valoir Yuki Ota , le médaillé d'argent de fleuret des Jeux de Pékin en 2008.
Après Rio de Janeiro pour les Jeux de 2016 et les incertitudes suscitées par les grandes manifestations durant la Coupe des confédérations, le CIO aura-t-il envie de confier deux fois de suite les cinq anneaux à un pays émergent ?
La Turquie rêve d'être le premier pays à majorité musulmane à accueillir le plus grand rendez-vous sportif de la planète. Istanbul, avec ses promesses de Jeux à cheval sur deux continents, avait bien le vent en poupe au printemps, avant que les évènements de la place Taksim viennent menacer ses ambitions.
La crise syrienne n'aide pas à remonter sa cote. Sans compter que les Arméniens de Buenos Aires devaient manifester samedi matin à proximité du grand hôtel abritant la session du CIO pour rappeler que la Turquie se refuse à reconnaître le génocide arménien de 1915.
Qu'importe les pronostics, le leader de la candidature d'Istanbul, Hasan Arat est convaincu que "le jour le plus important de l'histoire de la Turquie" est venu.
Madrid, de même, espère bien que sa troisième candidature consécutive sera la bonne. En capitale d'un pays durement frappé par la crise économique, elle fait le pari audacieux de séduire l'Olympe avec des Jeux de l'austérité.
Le comité d'organisation martèle que déjà 80% des sites prévus dans le cahier des charges sont déjà existants. Il ne reste ainsi plus que 1,5 milliard à investir, selon lui, pour doter la ville des équipements sportifs requis.
Alors que la facture des prochains Jeux d'hiver de Sotchi en Russie en février 2014 a explosé, les membres du CIO enverrait ainsi un signal que les temps ont changé en optant pour la candidate qui met le plus petit budget sur la table.
La capitale espagnole, qui a enregistré le soutien surprise de Lionel Messi , la star argentine de sa rivale Barcelone, a confié à Pau Gasol , la vedette des Lakers, le rôle de porte-voix du sport ibérique. Et pour la touche glamour, elle peut compter sur son prince Felipe, au bras de son épouse Letizia.
Vendredi soir, Jacques Rogge, le président sortant du CIO, a ouvert la 125e session du CIO qui, outre la ville olympique, tranchera dimanche sur le maintien ou pas de la lutte face au baseball et au squash, avant d'élire mardi le successeur du Belge.
En marge de la cérémonie, des dizaines de militants d'extrême gauche ont manifesté devant le Teatro Colon, stigmatisant notamment la candidature de Madrid et la Princesse Anne du Royaume-Uni, membre du CIO.
Des millions d'habitants de Tokyo, Istanbul et Madrid avaient les yeux rivés sur la capitale argentine, prêts à exulter lorsque Jacques Rogge prononcera le nom de l'heureuse élue.