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© AFP/Yoshikazu Tsuno
Des milliers de personnes applaudissent la désignation de Tokyo comme ville hôte des jeux Olympiques de 2020 le 8 septembre 2013 à Tokyo
Des milliers de Japonais ont hurlé de joie dimanche au petit matin pour saluer la victoire de Tokyo pour l'organisation des jeux Olympiques 2020.
Le suspense a laissé place à l'euphorie pour les courageux restés debout, ou réveillés tôt, pour voir le président du CIO, Jacques Rogge, annoncer le nom de la ville gagnante peu après 05h00 du matin heure du Japon.
"Banzai, banzai !", ont crié des centaines d'organisateurs et d'élus de la ville rassemblés dans l'auditorium Tosho au coeur de la capitale pour une "soirée officielle" de veille.
"Seule la victoire est belle", s'est ému l'ancien champion de tennis Shuzo Matsuoka, un des nombreux sportifs venus pour l'occasion. "Avec les JO, la vie au Japon va changer."
Car au-delà de la joie, la surprise et l'émotion ont empreint nombre de Japonais qui craignaient que l'accident nucléaire de Fukushima ne ruine les espoirs de leur candidature.
Les drapeaux japonais se sont agités dans tous les sens pour célébrer le retour des JO à Tokyo 56 ans après ceux de 1964 qui avaient symbolisé le retour du Japon dans la communauté des nations à la suite de la Seconde guerre mondiale.
Dans une ambiance survoltée, plus d'un millier de supporteurs ont mugi de plaisir dans un gymnase du parc olympique Komazawa, un site du sud de la capitale où quelques compétitions s'étaient déroulées en 1964. A l'issue d'une longue attente, ils ont sauté en l'air et se sont enlacés, sous des serpentins dorés lancés du plafond.
Des courageux avaient participé à une course de nuit dans les environs avant de se joindre à la foule anxieuse qui scrutait sur grand écran les nouvelles de Buenos Aires, le silence des prières interrompu par des applaudissements pour la présentation officielle tokyoïte.
"Tokyo ne peut pas perdre, Tokyo ne peut pas perdre", répétaient quatre jeunes gens pour se convaincre avant la lecture du verdict.
Silence à Istanbul et Madrid
Toutes les télévisions japonaises ont couvert l'événement en direct, la chaîne publique NHK dès minuit et les réseaux privés à partir de 03H00 du matin.
Des vedettes du sport et du petit écran se sont succédées sur les plateaux pour commenter en duplex depuis Tokyo et Buenos Aires. Des reporters détachés dans les rédactions des grands journaux, qui tirent à des millions d'exemplaires dans l'archipel, leur ont arraché la primeur de la Une de leur édition spéciale sitôt la victoire annoncée.
"On a réussi ! Le jour se lève à Tokyo", a tweeté le secrétaire du Premier ministre Shinzo Abe.
© AFP/Ozan Kose
Une femme déçue après l'élimination d'Istanbul par le CIO pour l'organisation de jeux Olympiques 2020 le 7 septembre 2013 à Istanbul
A l'inverse, la victoire de Tokyo a été accueillie avec une immense déception par les centaines de Stambouliotes qui s'étaient massés au pied de la basilique Sainte-Sophie. En quelques minutes, le podium et la tribune se sont vidés. Seuls quelques supporteurs d'Istanbul 2020 ont applaudi la victoire de leurs rivaux nippons, jouant l'esprit olympique.
"Aujourd'hui nous avons démontré que nous étions un candidat sérieux, je ne considère mpas que nous avons perdu", a déclaré au pied du podium Huseyin Avni Mutlu, le gouverneur d'Istanbul. "Nous sommes un peuple qui aime la compétition, nous continuerons à essayer".
Même désillusion pour Basak Demirci, une des volontaires d'istanbul 2020: "la Turquie est le meilleur pays musulman au monde. Si nous avions organisé les Jeux, nous aurions pu montrer l'exemple à tout le monde musulman", a déclaré la jeune femme à l'AFP, "un jour nous gagnerons".
A Madrid, sous quelques gouttes de pluie, l'enthousiasme a été douché par l'élimination de la capitale espagnole dès le premier tour du vote.
© AFP/Pedro Armestre
Les supporteurs de Madrid sont abbatus après l'élimination dès le premier tour de leur ville pour l'organisation des jeux Olympiques de 2020 le 7 septembre à Madrid
Des milliers de supporteurs massés devant la Puerta de Alcala, dans le centre-ville, sont restés interdits de longues minutes après la décision du CIO.
Pour un pays habitué ces dernières années aux célébrations collectives grâce notamment à sa sélection de football, l'incrédulité l'emportait sur la déception, d'autant que Madrid croyait avor un excellent dossier après deux candidatures infructueuses.
Rapidement, le visage défait, les Madrilènes ont quitté la place. Quarante minutes plus tard, les lumières de la fête se sont éteintes.